Gérard Affagard
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La nouvelle est tombée et que dire…
Cela fait maintenant deux jours et j’ai toujours du mal à écrire…
Je savais Gérard malade depuis plusieurs mois mais comme son syndicat je ne m’inquiétais pas tant je le pensais capable de vaincre dans ce nouveau combat.
Je me suis trompé…
Et viennent dans ma tête les inévitables regrets de ne pas avoir davantage échangé avec lui ces derniers temps ni de lui avoir téléphoné après les réunions de Fraliberthé où il n’est pas venu et pour cause…
Je me le rappelle avec sa discrétion et ses mots toujours empreints de finesse et d’humanité portés par son accent du « nord »... comme on dit chez nous.
Je me le rappelle dans nos manifs avec des tee-shirts, dont certains siglés de la faucille et du marteau, et dont il me disait en riant qu’il devait être le seul adhérent de France de la CGC à les porter…
Je me rappelle aussi son intervention ce fameux 4 juillet, le jour de la fête de la victoire. Je ne sais pas si, comme me l’a dit Olivier, c’était la meilleure de toutes mais en tout cas qu’est ce qu’il a dit en peu de mots et avec simplicité !!…
Je relis ce que nous publiions ici même le lendemain de cette journée mémorable : « Gérard, lui le délégué CGC, se taillera un succès hors du commun dans une ambiance très CGT, lors de son intervention plusieurs fois interrompue par les applaudissements, symbole d’une lutte dans laquelle les travailleurs se sont unis au-delà de leurs différences.
Applaudissements qui redoubleront quand Olivier dira, en préalable de sa prise de parole : « la direction a annoncé la fermeture le 28 septembre. Quelques jours après, le 5 octobre Gérard pouvait faire valoir ses droits à la retraite et partir avec un chèque. Il a refusé et mené les 1336 jours de lutte avec nous ».
Je me rappelle presque comme si c’était hier quand il fit rire la salle, avec son humour pince sans rire, en expliquant que parfois en tant que délégué CGC il s’est senti un peu oublié de son organisation !!!
Il y aurait tant à dire qu’un article ne pourra jamais résumer tout l’apport d’un homme comme Gérard à son entourage.
Gérard est au premier rang de celles et ceux qui ont montré par leur présence et leur attitude que la lutte, si politique et si stratégiquement complexe soit elle, c’est d’abord une aventure humaine.
D’abord une histoire de générosité et de solidarité partagées.
D’abord une histoire d’engagement…
Je fais partie de celles et ceux qui sont heureux et enrichis de l’avoir connu.
A voir les réactions des camarades de l’usine ou de celles des amis même lointains de SCOP-TI, nous sommes nombreux dans ce cas.
Il nous reste à continuer le combat, avec nos souvenirs et son absence…c’est sans doute le meilleur hommage qu’on peut lui rendre en attendant celui qu’on lui rendra toutes et tous ensemble quand la situation le permettra…
Toute mon affection à son épouse, à ses enfants à sa famille.
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