PAMAR : 150 jours et toujours debout !
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Rencontre avec Sonia, porte-parole des PAMAR
Vous en êtes à150 jours de lutte et la question qui se pose est : est-ce que vous êtes fatigués ?
On n’est pas fatigués on est déterminés à aller jusqu’au bout. Même licenciés on demandera notre réintégration. C’est une lutte pour l’emploi, pour les conditions de travail et la santé publique.
Qu’il y a-t-il de nouveau ?
A la lutte devant l’entreprise avec le piquet tous les matins, nous avons ajouté l’appel à la justice. C’est quand même gros ce qui se passe. La direction n’a jamais contesté le droit de retrait, elle n’a pas répondu au courrier d’alerte depuis le 25 janvier, ces derniers sont donc en principe protégés à double titre par la loi puisque ce sont deux cas où les licenciements sont interdits.
Malgré ça la direction a entamé une procédure de licenciement contre tous les salariés en droit de retrait alors qu’ils sont en plus lanceurs d’alerte et lundi dernier 13 mai nous avons tous et toutes étés convoqués.
De plus elle a voulu faire un référé au tribunal judiciaire pour demander notre éloignement du portail et la justice a repoussé l’audience au 31 mai...
Mais on dirait que vous n’êtes pas abattus...
Ben non ! Déjà parce que nous sommes dans notre droit mais qu’en plus la lutte nous a appris à être tenaces et à pouvoir à chaque étape compter sur la solidarité de la CGT. Lundi chaque fois que l’un ou l’une de nous traversait la cour, les camarades criaient devant le portail le slogan « so, so, so, solidarité avec les PAMAR et vive la CGT ». A chaque passage nous nous chantions et la directrice, elle, elle se tassait un peu plus. A la fin on aurait que c’était elle qui était licenciée !!!
Il faut bien comprendre cette lutte n’est pas que pour nous elle est bien sûr pour notre santé comme nous l’avons dit au MEDEF. On n’est pas docteurs mais on voit bien les conséquences du travail sur nous : douleurs articulaires, problèmes de peau, de respiration...Elle est aussi pour l’ensemble des salariés ceux d’aujourd’hui et ceux de demain. Déjà au moins notre lutte a permis que certains postes de travail ont vu une amélioration de la sécurité avec par exemple, l’achat d’échelles conformes à la loi.
Alors comment vous voyez la suite ?
D’abord il y a une nouvelle importante. La préfecture a confirmé le rendez-vous tripartite avec l’ARS et la direction du travail le 27 mai. C’est important car c’est l’ARS qui peut contraindre PAMAR et le GIE Ste Marguerite à respecter la loi en matière d’hygiène et de santé publique. C’est elle qui a la clef des financements. Nous allons y aller forts des constats que nous avons faits et de notre connaissance de la loi qu’on a acquise dans ce domaine depuis que l’inspection du travail a commencé à nous alerter dès le 18 janvier. Le 27 il y aura l’inspection du travail qui est venue 3 fois à l’entreprise, a toujours confirmé nos propos, a dressé des PV d’infraction et écrit au procureur en ce sens. Nous avons déjà saisi ce dernier pour savoir où en était la plainte et qu’une audience soit rapidement fixée. De son côté la CGT vient de réécrire pour dire qu’elle désirait se porter partie civile à nos côtés.
En outre nous attendons la convocation devant le tribunal judiciaire pour un autre référé que nous avons lancé pour contraindre l’employeur à convoquer un CSE extraordinaire avec à l’ordre du jour les mesures nécessaires à faire cesser le trouble à l’ordre public et les atteintes à la santé et l’hygiène publiques.
Concernant les procédures de licenciement, là nous saisissons les prud’hommes pour que le tribunal constate leur nullité et ordonne notre réintégration. Dans l’intervalle nous nous rendons devant l’entreprise et à toutes les initiatives que la CGT 13 organise en convergence avec les autres entreprises en lutte. Les PAMAR n’ont pas fini de faire parler d’eux.
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