La grève nationale CGT des magasins Carrefour bien suivie à Marseille
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À l’appel du syndicat CGT les magasins Carrefour de France sont en grève aujourd’hui, vendredi 13 mars 2015. Alors que les actionnaires « se gavent » avec 56 milliards d’€, soit une augmentation de 25%, la direction n’accorde que 0,5 % d’augmentation pour les salaires en 2015. Ainsi les Carrefour du Merlan, de Grand Littoral, de Bonneveine, de Gignac la Nerthe, de Port de Bouc, d’Aix et de Vitrolles seront fermés au public aujourd’hui.
Carrefour du Merlan
Les employés en grève sont assis sur une rangée de chariots renversés et emboités les uns dans les autres empêchant ainsi toute entrée dans le magasin Carrefour du Merlan à Marseille. Le vendredi est jour d’affluence et « c’est là qu’on leur fait le plus mal, on les attaque au porte monnaie » explique dans son mégaphone Momo Bédouche, le délégué syndical CGT du Carrefour du Merlan.
Photo M.B
L’affaire a commencée lors des Négociations Annuelles Obligatoires où en terme de négociation la Direction des Magasins Carrefour ne considère que ses propres propositions et ignore totalement les revendications des salariés. Et cerise sur le gâteau si l’on ose dire, ils proposent un ticket restaurant à 3€52. « C’est carrément du foutage de gueule » comme le rappel crument Momo Bédouche. « La participation aux bénéfices des salariés a baissée de 60% en dix ans. Avant nous avions 1 à 1,5 mois de plus alors qu’aujourd’hui cette participation se monte à peine à 0,4 mois et eux ils font pourtant de plus en plus de bénéfices ! »
Comme de bien entendu FO et la CFDT ont signé cet accord honteux. Mais l’on sait tous, pour paraphraser Susan Georges, que lorsque les patrons nous traiterons en esclaves, FO et la CFDT négocieront encore le poids des chaines...
Momo Bédouche circule en tous sens avec son mégaphone et interpelle les clients du magasins pour leur faire comprendre que cette grève est aussi dans l’intérêt des usagers, car le manque de plus en plus criant de personnel augmente d’autant les temps d’attente aux caisses par exemple. Chaque jour les salariés se battent ainsi pour relever le défi incroyable d’apporter le meilleur service possible à leur clientèle afin de préserver leur outil de travail avec pourtant de moins en moins de moyens.
Car ici aussi l’emploi est menacé, « ce qu’ils veulent avec l’argument mensonger de la polyvalence, c’est deux emplois pour le prix d’un. Ils souhaitent, comme c’est déjà le cas dans les magasins Discount, que la caissière ne soit que caissière à 40% de son temps, le reste elle peut remplir les rayons, balayer, faire n’importe quoi que lui ordonnera le petit chef... En fait, les salariés qui ont permis à Carrefour d’engranger des millions d’euros de bénéfices, n’en voient jamais la couleur alors qu’ils subissent eux même une augmentation du coût de la vie et des impôts. De plus, Carrefour empoche les aides colossales de l’État en exonérations sociales... »
Pour les actionnaires, privatiser les aides de l’État PS, soit 400 millions d’euros en exonérations de cotisations salariales, c’est toujours plus de profits.
« Les patrons savaient que la grève aurait lieu ce vendredi. Pour la contrer ils avaient anticipé les livraisons de 3 jours. Mais en fait, nous avons commencé la grève mercredi soir en empêchant les camions de décharger. Ils ont voulu nous « embouchonner », mais on leur a fait un « devant de boule » m’explique Momo avec un énorme sourire de celui qui ne s’en laisse pas compter et sait que la pétanque n’est pas qu’un jeu de hasard.
On a là un exemple criant des méfaits de la politique tenue par le gouvernement PS, qui sous prétexte de défendre l’emploi par des exonérations patronales ne fait qu’augmenter les bénéfices de ces derniers.
Pour qui roule le PS soutenus confusément par les « Verts » sinon pour les patrons !
On ne peut que se demander pour qu’elles raisons inavouables des candidats aux élections départementales qui se disent de la « vraie gauche » vont s’allier avec ces ennemis des classes populaires ? Ils savent bien pourtant que la défaite électorale qui s’annonce trouve sa source dans leurs abandons et leurs engagements non tenus depuis plus de 30 ans.
On ne peut pas se dire de « gauche » et s’allier ou faciliter l’élection des partis de droite « socialo-guérinistes » ou autres...
La_peniche
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