Vœux 2025 de l’ANC 13 (URC)

lundi 27 janvier 2025
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C’est à Sonia BAHLOUL des PAMAR que revenait de dire les voeux 2025. Voeux très applaudis, comme fut fortement applaudie sa phrase qu’elle dira après sa lecture : « Je veux dire ici mes remerciements à l’ANC. Toute la société nous tire vers le bas, et l’ANC nous tire vers le haut en nous faisant confiance »
Au cours de la soirée 2 adhésions furent annoncées

Les camarades et amis,
Je peux vous dire, au nom du bureau, que ça nous fait chaud au cœur de vous retrouver ce soir à nos côtés, vous avec qui nous menons les luttes ici dans les Bouches du Rhône. Des PAMAR à la Palestine, du soutien aux travailleurs attaqués, aux peuples opprimés en luttes pour leur liberté, nous savons que nous pouvons compter sur vous et votre solidarité.
De la diversité des personnes ce soir, nous en tirons la richesse de notre organisation, et des échanges qu’elle suscite. Comme le dit Georges Abdallah notre président d’honneur « Le capitalisme n’est plus que barbarie, honneur à toutes celles et ceux qui s’y opposent dans la diversité de leurs expressions ! » Nous ne pourrions pas être mieux entourés !
Mais nous ne pouvons pas commencer cette année 2025 sans quelques éléments d’analyse et des perspectives militantes à construire.

1) Palestine

La Palestine on entend souvent ce nom ici à Marseille. Mais on entend moins parler de la puissante résistance de cette nation. Depuis des années les dirigeants internationaux ne reculent devant aucune persécutions et tortures. Mais les Palestiniens ne s’avouent jamais vaincus, leur puissance est de ne jamais se résigner. Même s’ils perdent tout ils restent fidèles à leur valeur et ne renoncent à aucune solidarité. Des prisonniers Israéliens récemment libérés témoignent d’avoir été très bien traités dans leur prison. Le peuple palestinien nous montre que même face à une injustice qu’ils subissent et des persécutions, ils refusent de s’abaisser au niveau des crimes de leurs bourreaux. Ils se refusent de se servir de l’injustice vécue, et d’être injuste envers des innocents Israéliens. Quel peuple époustouflant qui nous donne des leçons d’humanité !

2) Afrique

Si l’impérialisme est à l’offensive partout dans le monde, il se heurte partout à des résistances. En Amérique latine où Cuba est le fer de lance de la résistance, mais aussi ailleurs dans le monde et par exemple, les choses bougent en Afrique de l’Ouest où les peuples du Burkina, du Mali, du Niger rejoints par d’autres tels que le Sénégal, le Tchad s’affrontent au néo-colonialisme français. C’est avec joie que nous avons vu l’armée française se faire mettre dehors de ces pays retrouvant leur souveraineté et ainsi la liberté de décider de la société qu’ils souhaitent bâtir.
Car le sinistre bilan de l’occupation représente 1,4 million d’Africains déportés par la France vers les Amériques, la guerre d’Algérie (1954 -1962), elle, a coûté la vie à entre 300 000 et 1 million de personnes. Mais c’est aussi l’imposition des Franc CFA et comorien, qui oblige 15 pays à déposer 50% de leurs réserves monétaires auprès du Trésor français, c’est l’exploitation de l’uranium du Niger, qui alimente 40% des centrales nucléaires françaises, tandis que 80% des Nigériens n’ont pas d’électricité. C’est la déforestation en Afrique centrale, avec 500 000 hectares détruits chaque année par des entreprises françaises comme Bolloré ou encore les 528 tonnes de déchets toxiques déversés à Abidjan en 2006 par Trafigura, causant plus de 100 000 victimes et 16 morts…ou l’affaire des cancers au Niger provoqués par Pfizer...

Que les peuples africains reprennent les rênes de leur destin, nous ne pouvons que nous en réjouir, de même qu’en Corée. Nos camarades du PDP de Corée du Sud avec qui nous échangeons régulièrement, nous partagent leur analyse. D’une part, c’est évidemment un soulagement de voir le dictateur Yoon Suk-Yeol se faire arrêter pour avoir voulu imposer la loi martiale dans son pays. Il faut expliquer qu’en Corée du Sud, il n’existe aucune protection sociale, ni de retraite, que le taux de suicide au travail est le plus important au monde. Alors nous applaudissons le travail de terrain de nos camarades communistes, qui aux côtés des syndicalistes de la KCTU ont soutenu le mouvement populaire de ces dernières semaines.
Nous restons lucides, les manœuvres de l’impérialisme U.S et de son bras armé l’OTAN ne sont jamais très loin.

L’impérialisme et le colonialisme ne sont pas les outils des seuls USA, l’UE et en particulier la Grande Bretagne et, pour ce qui nous concerne, la France n’est pas en reste, la situation en Kanaky et à Mayotte en est la parfaite illustration.

Mayotte est une île qui montre le vrai visage des dirigeants français. Coloniser pour s’enrichir, le peuple est tout simplement ignoré. Mayotte et une partie de ses habitants sont considérés comme des sous citoyens français, ne disposant pas des mêmes droits, du même code du travail... Comment vivent les mahorais ? Il faut imaginer que 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté et que l’habitat précaire est la norme, ce qui explique le dramatique bilan humain et matériel du dernier cyclone. Dans le même temps, l’illusion du vote Front National comme solution à ces politiques mortifères grimpe…comment leur reprocher alors que la France impérialiste leur avait promis les mêmes revenus qu’en métropole, l’accès aux services publics…l’arrogance et l’abandon en sont les principales causes.
La Kanaky est un autre exemple de la violence du colonialisme français. A la mobilisation demandant de négocier, le gouvernement a répondu par le passage en force et l’opposition à tout pas vers l’indépendance allant jusqu’à emprisonner des camarades indépendantistes à des milliers de kilomètres de chez eux.

A croire que le gouvernement n’a pas retenu les leçons de l’histoire : aucune violence ne peut venir à bout d’un peuple qui se bat pour sa terre. Kanaky, Comores, Palestine, Corée, Cuba, même combat.

Ainsi, les gouvernements occidentaux font le choix de la guerre à l’extérieur de leurs frontières et le choix de la guerre aux travailleurs et travailleuses, aux plus exploités et fragilisés par un système capitaliste en crise à l’intérieur des états. Ce sont pas moins de 300 000 licenciements qui sont annoncés et nous devons jeter toutes nos forces dans la bataille pour arrêter le bras des casseurs.

La validation du « « nouveau » » gouvernement français par le RN est bien la réponse à la crise que nous connaissons en France et en occident (casse de l’industrie, des services publics santé, éducation, logement, « inflation » et gavage des actionnaires…) des attaques ayant déjà fait entendre les mécontentements d’une partie toujours plus importante de la population (Gilets jaunes, Pass sanitaire, lutte syndicales et bataille des retraites, révoltes suite à l’assassinat de Nahel…).

Il y a près de 100 ans Bertold Brecht disait : « Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution par temps de crise. »
« Comment dire la vérité sur le fascisme, dont on se déclare l’adversaire, si l’on ne veut rien dire contre le capitalisme, qui l’engendre »
.

C’est encore vrai aujourd’hui
Je crois que nous sommes à ce point de bascule, où les budgets militaires n’ont jamais été aussi élevés, où l’attaque sur le travail et les syndicats s’enchainent, les plus précaires et fragiles devront maintenant travailler 20h par semaine pour continuer à percevoir le RSA, mesure mortifère aux effets imminents…3 morts par jour nous y sommes déjà, ce que dénonce vivement les camarades de la construction…où des lois, des mesures et des discours racistes se répandent sans censure…
Nos gouvernants font le choix du fascisme !
Mais comme le dit l’édito de notre journal Le Manifeste : « on n’a pas perdu quand l’adversaire annonce la victoire, mais quand on accepte la défaite » Cette défaite devant le capitalisme utilisant le fascisme comme arme, nous ne l’acceptons pas. Au contraire nous faisons le choix de l’espoir, de la résistance et des victoires prochaines. Depuis des décennies de 1936 à 1968 en passant par 1945, des victoires contre l’esclavage et la colonisation, mais aussi aujourd’hui dans le monde, l’histoire regorge de luttes qui ont permis aux peuples de gagner et de renverser ceux qui se croyaient les maitres du monde. Alors, aussi petits que nous sommes, nous avons choisi de nous regrouper pour résister et construire un autre possible

Pour nous et pour celles et ceux qui luttent en France contre le capitalisme, l’année 2024 marque un tournant d’importance. En effet, alors que depuis 25 ans le mouvement communiste ne cessait de se diviser, le 3 novembre nous avons pu annoncer la fusion du RC et de l’ANC en une URC, ouverte aux autres organisations qui voudront avec nous participer à construire l’organisation révolutionnaire dont le peuple de celles et ceux qui souffrent a besoin. La nouvelle de cette fusion a immédiatement produit son effet puisque rien que dans ce département ce sont 10 adhésions qui ont suivi cette annonce et bien sûr cela ne va pas s’arrêter : nous sommes donc plus forts. Plus forts pour résister, combattre et gagner : c’est notre règle de 3 de 2025 qui démarrera, après la trêve conquise par les Palestiniens, par la libération de Georges qu’on arrachera.

C’est aussi en 2025, plus que jamais à travers le Cercle Manouchian nous nous débarrassons du bourrage de crâne capitaliste pour planter les graines d’un autre projet de société, dans notre présence sur les piquets de luttes nous souhaitons apporter notre soutien aux camarades et montrer qu’ils n’arriveront pas à nous diviser, à travers nos échanges à l’internationale nous construisons les solidarités de demains…

Conclusion :

Cette année où plus que jamais l’urgence est la Paix, à la reconquête de nos droits sociaux, à la victoire à PAMAR et ailleurs
Et c’est en ce moment que nous nous laisserions gagner par le découragement ?
Je crois qu’aucun d’entre nous n’est prêt à se résigner, bien au contraire !
Alors à nous les éveillés, les résistants, les révolutionnaires de réveiller les âmes endormies par des décennies de capitalisme. À nous, de nous organiser, de nous déployer partout où c’est possible ! Chacun et chacune à son rôle à jouer pour faire entendre partout où nous le pouvons qu’il existe une alternative, celle que nous construirons ensemble, pour nous toutes et tous.

L’avenir sera ce que nous en ferons !



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