Face à l’avalanche de meurtres le peuple de Marseille se mobilise et c’est très bien.
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Depuis plusieurs mois Marseille connait une nouvelle flambée de meurtres, touchant principalement la jeunesse, endeuillant des familles et des cités entières. Le phénomène n’est hélas pas nouveau mais a pris une ampleur inégalée depuis ces 20 dernières années.
Dans cette situation qui n’est pas fatale mais se produit dans toutes les villes du monde où les politiques menées ne répondent pas aux besoins des populations, tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 40 ans en France en portent une lourde responsabilité.
40 ans de casse de l’emploi à Marseille, en particulier au niveau du port poumon de la ville et des industries des quartiers Nord,
40 ans de destruction des services publics en particulier dans les quartiers populaires,
40 ans de casse du logement social initiée par l’honteuse loi de 1976 que la gauche au pouvoir n’a jamais abrogée et qui a transformé des quartiers entiers en ghettos de misère,
40 ans où celles et ceux qui ont lutté et alerté n’ont jamais été entendus. Pire,
40 ans de violences policières, de répression et de discriminations pour toutes réponses aux populations abandonnées par le pouvoir, quand ce n’est pas la promotion du racisme institutionnel qui est devenu un mode de gestion des crises que ce système économique engendre. Des crises que n’ont jamais résolues les politiques dites « de cohésion sociale » et aujourd’hui des hommes devenus monstres tirent sur des enfants.
Bien sûr le problème n’est pas limité à l’aire marseillaise, mais si ici il a pris une telle ampleur c’est que la gouvernance y a été particulièrement inhumaine et la misère particulièrement grande à telle enseigne que notre ville abrite l’arrondissement le plus pauvre d’Europe.
Le peuple de Marseille s’est souvent révolté pour un mieux vivre que le pouvoir lui refusait. La ville a connu les plus grandes manifestations de chômeurs du pays, la création du premier comité sans papiers, les centaines de réquisitions par la population, de logements que les pouvoirs publics laissaient vides et il y a tout juste 10 ans la révolte des quartiers contre les meurtres à répétition.
Le peuple a-t-il été entendu ? Une grande politique d’emploi, de logement, de développement de l’enseignement et de la culture a-t-elle été menée ? Les salaires ont-ils été augmentés et le chômage éradiqué ? |
Pas le moins du monde !
Alors comment s’étonner que dans ce contexte la quête à l’argent accessible, même au mépris de sa propre vie et de celle de ses voisins, se soit répandue et cela d’autant plus que l’absence de moyens et de volonté politique ont donné libre cours à la propagation des armes et de la drogue pour le plus grand bonheur de trafiquants internationaux rendus intouchables par leurs amitiés en haut des pyramides de pouvoir ?
Une fois encore, malgré la douleur et défiant la peur, des familles se révoltent en demandant fermement aux pouvoirs publics de faire cesser ces massacres. Une fois encore, comme les enfants de Palestine qui jettent inlassablement des pierres à l’occupant, comme les mères de la place de mai en Argentine qui n’ont eu de cesse de manifester contre les assassinats commis par le pouvoir, comme tant d’opprimés de par le monde, les mères, les sœurs, les frères et pères des assassinés se lèvent pour demander justice et que cesse ce ballet de la mort, cette plongée dans la barbarie.
L’espoir est là.
Il est dans cette mobilisation du peuple, dans toutes ces manifestations, rassemblements, initiatives qu’il jugera bon de faire.
En paraphrasant une célèbre chanson disons « exploités et discriminés sauvons-nous nous-mêmes ».
L’ANC le déclare solennellement à celles et ceux qui depuis leurs bureaux versent des larmes de crocodiles ou sortent des « solutions » de leur chapeau pour mieux les oublier un peu plus tard : « Ne faites ni beaux discours, ni ne donnez de leçons à celles et ceux qui souffrent ».
La SOLUTION passe par leur écoute, le respect et la prise en compte de ce qu’ils et elles proposent.
Ce sont à elles et eux d’être les maitres de leur organisation et de leur destin en imposant des choix que seule leur lutte unie fera avancer.
C’est en ayant cela en tête que l’ANC, qui a toujours voulu être dirigée par celles et ceux qui souffrent le plus du capitalisme, sera présente aux rendez-vous qui s’annoncent les 10 et 18 juin prochains et à tous ceux qui suivront.
Non pas pour se vouloir guides mais simplement au service des « damnés de la terre » de notre temps.
En médaillon lors de la manif du 1er mai
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