GMBG : le cabinet d’huissiers qui n’aime pas la CGT
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Lynda travaille chez GMGB, l’un des plus grands cabinets d’huissiers de France où elle a créé la CGT et a été élue du personnel ce qui n’est pas du tout du goût de son employeur.
Ce lundi une réunion extraordinaire du conseil social et économique est convoquée pour donner son avis sur la procédure de licenciement à son encontre.
RM : que se passe-t-il actuellement à l’étude ?
Lynda : Je travaille au sein de la SCP GMBG depuis 9 ans
Depuis 5 ans, suite au changement de direction, les salariés subissent le harcèlement quotidien des associés.
Je m’efforce depuis 5 ans de dénoncer et mettre fin à ces pratiques.
Depuis maintenant 1 an je suis déléguée syndicale, les attaques de mes employeurs sont quasi quotidiennes. Je pense faire l’objet d’une discrimination syndicale.
Aujourd’hui, je suis la seule personne à faire l’objet d’une procédure de licenciement pour faute sur la base de motif totalement fallacieux. En outre, c’est la première fois que la SCP engage une procédure de licenciement sur un motif disciplinaire, et pourtant, mes employeurs reconnaissent la qualité de mon travail !
RM : ce n’est pas un phénomène nouveau ?
Lynda :Non ce phénomène n’est pas nouveau puisque mes employeurs avaient déjà opté pour ce même comportement lors de ma première élection notamment en me refusant mes heures de délégations, en m’entravant dans l’exercice de mes fonctions de déléguée, en m’adressant sans cesse des courriers AR pour des motifs anodins …
De même que le management par la terreur et la pression, la surcharge de travail a toujours été pratiquée.
La DIRECCTE [1] a fait les mêmes constats : pas d’évolution, surcharge de travail, heures supplémentaires non rémunérées (selon mes employeurs, il s’agit d’investissement personnel !), vidéosurveillance illégale, turn over très important, nombre d’arrêts maladie élevé... Elle a même indiqué que tous les salariés de l’étude sont soumis à des risques psycho sociaux, c’est dire !
RM : quel but poursuit l’étude selon toi ?
Lynda : Selon moi l’étude cherche à évincer la Cgt car elle est la seule par mon biais à dénoncer le comportement de la direction. J’ai déjà fait plusieurs attestations pour la défense des salariées ayant décidé de saisir le Conseil de Prud’hommes pour être rétablis dans leur droit et faire valoir leur préjudice. D’ailleurs, la semaine dernière encore, ma direction n’a pas hésiter à me le reprocher. De même, la CGT est la seule a demander l’ouverture de négociations annuelles, à travailler avec les instances CARSAT et médecine du travail afin que le harcèlement moral ,qui est devenu organisationnel et une méthode de management courante, cesse et que les salariés puissent exercer dans un cadre serein et sans crainte ...
Bizarrement les autres élus ne subissent pas le même traitement : ils ont des formations CSE [2] alors qu’en 5 ans de mandature, je n’en ai jamais eu !
Mieux, j’ai demandé à ce que les membres du CSE bénéficient d’une formation sur les risques psycho-sociaux ; tous y ont été conviés sauf moi !
En plus de tenter d’évincer la CGT, ils n’hésitent pas à essayer de discréditer les élus du syndicat en clamant à qui veut bien l’entendre que la CGT est violente et agressive. Ils confondent la violence et la revendication.
De plus mes employeurs n’hésitent pas à user de pression sur les salariés ou d’user de manoeuvres dolosives pour obtenir des attestations, alors que ces mêmes salariés m’ont élue au CSE à la majorité des voix !
Ils veulent éliminer la CGT, tout simplement pour générer plus de chiffre sans aucune contrainte légale. C’est une religion chez eux : money, money, money !
Comme je l’ai déjà entendu de la bouche de l’un de mes employeurs, les états d’âmes ils n’en ont rien à faire, celui qui n’est pas content il peut démissionner. Imaginez la violence : Un salarié qui travaille pour pour un peu plus que le SMIC et qui s’entend dire cela dès qu’il ose faire part d’une doléance aussi minime soit elle.
J’ai parfois l’impression d’avoir fait un bond de deux siècles en arrière. Ce sont des propos qui pour moi sont inadmissibles et condamnables.
RM : comment comptes-tu te défendre et la CGT avec toi ?
Lynda : J’ai déjà entamé deux actions en référés. Les deux fois la juridiction prud’homale m’a donné raison et a débouté mes employeurs de leur demande.
Le dernier jugement en référé, dans lequel j’indiquais avoir des éléments tendant à croire que je suis discriminée, a condamné mon employeur et a par la même occasion confirmé la réalité de ce que j’avance.
Il est évident qu’au bout de 9 ans je me sens parfaitement légitime à mon poste et au sein de l’entreprise et je compte bien me défendre et le conserver. Il s’agit pour moi plus d’un combat politique que d’un combat personnel. Je me suis toujours efforcée de dénoncer une situation anormale et d’aider mes collègues. Je compte bien continuer et remplir mes fonctions du mieux que je peux.
Bin évidemment j’ai tout le soutien de la CGT, le secrétaire de mon UL, Emmanuel ROUX a d’ailleurs hier encore adressé un email à mes employeurs dans lequel il les assure de notre plus grande détermination
RM : Et tu le sais Lynda, tu as aussi tout notre soutien !!
sourire...
Des méthodes encore plus indignes venant d’un auxiliaire de justice Ce que Lynda ne dit pas par modestie et souci de sortir de son cas personnel, c’est qu’elle a été agressée par son employeur sur son lieu de travail et que l’agression a été si violente qu’il a été nécessaire de faire intervenir les pompiers qui l’ont hospitalisée...Evidemment une plainte a été déposée...Ni l’UL, ni l’ANC 13 ne lâcheront Lynda et nous empêcherons son licenciement non seulement pour elle mais aussi pour que les salarié-e-s de l’étude n’acceptent plus les pressions qu’ils subissent. |
En médaillon : derrière une plaque rutilante des pratiques patronales troubles...
[1] Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi
[2] comité social et économique
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