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Madiba

samedi 7 décembre 2013, par Charles Hoareau

Il y a des matins où il est difficile d’écrire…

Il est mort en paix à un âge quasi inespéré vu les souffrances que lui a infligées l’apartheid.
Son peuple et les siens, du moins les images que l’on nous renvoie, semblent plus dans la célébration sereine que dans la douleur, et pourtant cela n’empêche pas les yeux de s’embuer irrésistiblement depuis que la nouvelle est connue.

Inlassablement la presse et les « grands » de ce monde parlent de « l’icône mondiale de la réconciliation et du pardon » : signe qu’ils se situent peut-être inconsciemment dans le camp de celles et ceux qui ont des choses à se faire pardonner et qu’ils sont reconnaissants à Madiba de l’avoir fait ?

Les mêmes parlent aussi de Mandela comme « apôtre de la non-violence » alors qu’il avait déclaré « On ne peut détourner l’attaque d’une bête sauvage les mains nues. »  [1] et fondé en 1961 la branche armée de l’ANC suite à son constat que la stratégie non-violente suivie jusqu’alors ne menait à aucun succès. Oubli ou peur que des hommes et des femmes de notre temps que le combat de Mandela inspire ne recourent à la violence pour combattre les injustices d’aujourd’hui ?

Les résistants, terroristes d’hier, deviennent héros quand leur combat se fait victoire.

Celles et ceux qui, bien avant Le Pen à qui ils font semblant de faire la leçon aujourd’hui, traitaient Mandela et l’ANC de terroristes s’unissent dans l’hommage aux combattants de tous les pays pour la justice et l’égalité. Qui se souvient ce matin de Pierre André Albertini, ce français mis en prison pour avoir soutenu le combat de l’ANC et pour lequel, les communistes bien seuls (à part quelques exceptions notables) menèrent bataille pour sa libération ?

Qui se souvient que Mandela fut arrêté en 1962 grâce à des informations fournies par la CIA au régime de Pretoria ?

Qui se souvient du refus d’accorder en 1989 le prix Nobel de la paix à un Nelson encore en prison ce qui aurait accéléré sa libération [2] ?

Je fais partie, et c’est une chance, de celles et ceux pour qui Mandela évoque les années de lutte contre l’apartheid que nous menions comme nous pouvions dans des pays aux chefs d’état hostiles à l’ANC et soutiens affirmés au régime raciste de Pretoria, de la France aux Etats-Unis en passant par l’Angleterre et Israël. Celles et ceux qui ont boycotté les oranges outspan, distribué des milliers de tracts, ont fait signer des milliers de pétitions, ont acheté le pin’s en métal doré à l’effigie du plus vieux prisonnier du monde (avant que ce titre peu envié ne lui soit ravi par d’autres Léonard Peltier, Mumia Abu Jamal et chez nous, George Ibrahim Abdallah qui croupit au mépris de toute justice dans les geôles françaises), ont participé à des meetings, à des marches, à des rassemblements, celles et ceux qui étaient non seulement profondément émus le jour de la libération de Madiba mais regardaient ces images inoubliables comme un moment qui leur appartenait un tout petit peu, fourmis que nous étions dans ce combat que nous gagnions avec les habitants de la fourmilière du monde.

C’est la force de ces souvenirs, de ces combats, de ces émotions, de tous ces 21 mars en mémoire du massacre de Sharpeville et de ce racisme que d’aucuns s’acharnent à vouloir sans cesse faire revivre pour perpétuer leurs intérêts de classe, l’apartheid qui sévit à nouveau, dans un autre pays, Israël, bénéficiant des mêmes soutiens que ceux de l’Afrique du Sud raciste, le long calvaire de George Ibrahim Abdallah que nous arriverons bien un jour à faire cesser, c’est tout cela qui embue nos yeux ce matin.

Rouge midi n’avait pas préparé de Une spéciale comme un vautour médiatique attend la mort de sa proie pour diffuser ses mots choisis. C’est juste notre émotion que nous écrivons aujourd’hui en espérant que vienne ce « jour d’épaule nue où les gens s’aimeront »

« J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle tout le monde vivrait ensemble en harmonie et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et que j’espère accomplir. Mais si nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. » Nelson Mandela, procès de 1964.


En médaillon sculpture érigée en son hommage
Afrique du Sud


[1Dans son livre Un long chemin vers la liberté. Dans le même ouvrage il écrit « Un combattant de la liberté apprend de façon brutale que c’est l’oppresseur qui définit la nature de la lutte, et il ne reste souvent à l’opprimé d’autre recours que d’utiliser les méthodes qui reflètent celles de l’oppresseur. » (p. 203)

[2lui préférant cette année-là le14ème dalaï lama dont chacun peut juger l’action pacifiste…

Messages

  • RIEN A AJOUTER SUR LE BEAU MESSAGE DE CHARLES .

    La mort ne nous a pas enlevé NELSON , il restera à jamais dans nos pensées tant que nous même seront vivants , il entre dans l’histoire de l’humanité qui est immortelle ,continuons à prolonger ses combats , à propager ses valeurs ,qui sont universelles et elles aussi immortelles ...

    aujourdhui je suis très triste mais comme vient de le déclarer DESMOND TUTU ,"le soleil brillera demain et après demain et ensuite ..."
    alors pour NELSON , pour nos enfants , continuons le combat pour que ce soleil ait le même éclat pour tous ...

    • Il faut continuer le combat de Nelson Madiba, pour que son exemple nous imprègne de la suite à donner sur notre décision qui doit être à l’exemple de celle qu’ il nous a donnée.

      Admirons son dévouement pour défendre une cause qui nous concerne tous....

      J’ose le dire "chapeau" Nelson !!!
      Bravo ! repose en paix.....

      Andrée Valette.

  • Il y a quelques mois, les propriétaires (blancs) d’une mine de diamants ont fait tirer à balles sur les mineurs (noirs). Je crois qu’il y a eu une trentaine de morts.
    On sait comment ça s’est passé, la fin de l’apartheid ; une commission politique (avec Mandela) et une commission économique (avec Zulma, je crois ?). Tous les regards du publics braqués sur la première. La commission politique n’a pas cédé grand chose au pouvoir blanc. La commission économique à TOUT cédé, tant sur le plan national que sur le plan mondial : FMI, Banque mondiale, accords de liberté du commerce : bilan : AUCUNE mesure du programme de l’ANC n’a pu être appliquée (pour les détails, lire par exemple "la stratégie du chox" de Naomi Klein).
    Bilan du bilan : la misère chez les noirs est encore plus étendue que du temps de l’apartheid.
    Mandela a réussi à convaincre le pouvoir blanc de ce que le racisme est une vieillerie parfaitement inutile. Qu’ils ne perdraient aucun de leurs privilèges en cédant le "pouvoir" au noirs, pour la bonne raison que le pouvoir… c’est le capital.
    Toute la presse célèbre Mandela, et le rapproche de Gorbachev, de Walensa, de Gandhi.
    Cela me semble la moindre des choses.
    Devant tant d’hommages, ils peuvent se passer du mien !

    • Cher Camarade BOUDINE
      Puisque tu écris

      Toute la presse célèbre Mandela, et le rapproche de Gorbachev, de Walensa, de Gandhi.
      Cela me semble la moindre des choses.
      Devant tant d’hommages, ils peuvent se passer du mien

      NOUS nous en passerons

      Comme nous nous passerons du communiqé de Lutte ouvrière..

      http://www.lutte-ouvriere.org/notre...

      Curieux hommage., selon moi, .soit dit en passant

      .

      "

      Devenu chef de l’État, il avait mis un terme à l’apartheid, tout en protégeant la frange de privilégiés noire ou blanche au nom de la « réconciliation ». C’est cela qui lui vaut aujourd’hui les hommages venus de toutes parts.

      Comme nous nous passerons aussi d’un texte que j’ai lu avec tritesse, émanant de mon AMI Jean LEVY qui livre au Comité VALMY un très curieux "hommage" à Mandela.

      http://www.comite-valmy.org/spip.php?article4130

      J’ai sursauté , et je jure que j’ai serré les poings, tant ces phrases -semblables à cellesde L.O-sont à mille lieux, selon moi, d’un regard communiste, c’est à dire d’ humanisme REVOLUTIONNAIRE, de modestie dans la critique, devolonté de ne pas commencer le travail d’inventaire" en plein deuil de ceux qui pleurent un militant hors du commun

      le jour venu de sa libération en 1994, l’appartenance à la bourgeoisie noire a dominé son action politique.

      Comme quoi, il est plus facile de justifier des "compagnonnages" parfois assez "bizarres" , au nom de l’"Union du Peuple de France" et d’une volonté de construire un remake de CNR, avec des "gaullistes "(??) , tel ce ex dir’ cab’ de Pasqua , ex UMP ,et donc complice des assassins deMalik Oussekine, que de" saluer"(??) MADIBA

      A chacun sa façon de vivre l’internationalismede classe, à chacun ses sentiments

      Je considère lemanichéisme comme une tare !

      Au prétexte que la bourgeoisie ne PEUT PAS FAIRE AUTREMENT, que de prendre en compte l’émotion mondiale des peuples, voilà qu’ ici ou là, quelques militants qui , comme moi, n’ont pas réussi à faire mordre la poussièrede façon durable au K, s’autorisent sur le cadavre encore chaud de ce GEANT de tenir des réflexions de nains..

      Dur, dur, à supporter.!

      Je ne peux pas taire ma tristesse et ma colère communiste
      en lisant sur ROUGE MIDI un commentaire de cette espèce.

      .

      Cordialement

      A.C

    • Qui êtes vous Mr BOUDINE pour n ’avoir que des critiques à écrire sur la vie de NELSON MANDELA , ? pas un mot , pas une ligne pour reconnaitre tout ce qu’a fait NELSON pour abattre l’ apartheid , pas un mot sur ses plus de vingt ans de prison les tortures et les persecutions ....
      NELSON , n’aimait pas qu’on le considère comme un dieu ou une icône , il reconnaissait lui-même ses erreurs et ses faiblesses et comme tout homme politique son action ne doit pas échapper à la critique objective , mais pour vous MR BOUDINE , il ne s’agit pas de celà , en occultant volontairement tout ce qu’il y a eu de positif et d’’ exemplaire dans l’action et la vie de MANDELA , vous jetez votre masque de pseudo révolutionnaire donneur de leçons derrière lequel vous tentez vainement de cacher votre haine pour celui qui dans un contexte au combien difficile avait compris que pour vaincre le régime d’apartheid il fallait certes brandir le poing mais également tendre la main .

      Je vous méprise Mr boudine .

    • Alain,

      On a le droit et même le devoir révolutionnaire de se méfier des raisons pour lesquelles la bourgeoisie fait aujourd’hui une icône de Mandela. Je partage complètement le texte de Charles car c’est celui de l’émotion, de la colère et de l’analyse à un moment donné : la récupération scandaleuse de la mort de Mandela par tous les hypocrites. C’est leur soulagement qu’ils nous crient là : soulagement devant l’évolution actuelle de l’Afrique du sud.
      Le texte de Jean Lévy me parait surtout hors contexte. Hors contexte de l’époque, hors contexte aujourd’hui. Il aurait mieux valu qu’aujourd’hui il analyse les réactions de la bourgeoisie internationale et nationale comme l’a fait Charles et qu’il réserve une analyse de l’évolution de l’Afrique du Sud et de Mandela pour plus tard. De ce point de vue le communiqué du Parti communiste d’Afrique du Sud est éclairant : il resitue l’action de Mandela à son époque, fait mesurer l’importance de son combat contre l’apartheid, et montre les luttes à mener aujourd’hui.

      « Communiqué du Parti communiste sud-africain (SACP)

      La nuit dernière, des millions de personnes en Afrique du sud, dont la majorité de la classe ouvrière et des pauvres, et les milliards d’êtres humains qui peuplent la planète, ont perdu un vrai révolutionnaire, le Président Nelson Rolihlahla Mandela, « Tata Madiba ».

      Le Parti communiste sud-africain (SACP) s’associe aux sud-africains, comme aux autres peuples du monde, en exprimant ses plus sincères condoléances à Mme Graca Machel et à toute la famille de Mandela pour la perte de celui que le Président Zuma a justement présenté comme le plus grand des enfants d’Afrique du sud, le Camarade Mandela.

      Nous souhaiterions également profiter de cette occasion pour exprimer notre solidarité avec l’African national Congress (ANC), une organisation qui l’a engendré et qu’il a servie remarquablement, tout comme l’ensemble de ses collègues et camarades dans notre mouvement de libération.

      Comme le disait Madiba : « ce ne sont pas les rois et les généraux qui font l’histoire mais les masses, les peuples, les travailleurs, les paysans ».

      La disparition du Camarade Mandela marque la fin de la vie d’un des plus grands révolutionnaires du 20 ème siècle, qui a combattu pour la liberté et contre toutes les formes d’oppression, à la fois dans son pays et à l’échelle mondiale.

      Dans le cadre ces masses qui dont l’histoire, la contribution du Camarade Mandela à la lutte pour la liberté s’est située, et forgée, dans l’appartenance et la direction collective de notre mouvement de libération national, mené par l’ANC – car il n’était pas un élément isolé.

      Dans le Camarade Mandela, nous avions un soldat brave et courageux, un patriote et un internationaliste qui, si on peut emprunter le mot du Che Guevara, « était un véritable révolutionnaire guidé par des grands sentiments d’amour » pour son peuple, un trait extraordinaire de tous les authentiques révolutionnaires populaires.

      Au moment de son arrestation en août 1962, Nelson Mandela n’était pas seulement un membre du Parti communiste sud-africain alors clandestin, mais il était aussi un membre de notre Comité central.

      Pour nous, communistes sud-africains, le Camarade Mandela symbolisera toujours la contribution monumentale du SACP à notre lutte de libération. La contribution des communistes dans la lutte pour la liberté des sud-africains ne connaît que peu d’équivalent dans l’histoire de notre pays.

      Après sa libération en 1990, le Camarade Madiba devint un grand et proche ami des communistes, jusqu’à son dernier souffle.

      La leçon importante que nous devons apprendre de Mandela et de sa génération de dirigeants, c’était leur engagement à une unité reposant sur des principes dans chacune des formations de notre Alliance [NdT : alliance tri-partite contre l’apartheid entre l’ANC, le Parti communiste et le syndicat de classe COSATU], tout comme à l’unité de notre Alliance dans son ensemble, et celle de l’ensemble du mouvement démocratique de masse.

      Sa génération a lutté pour construire et cimenter l’unité de notre Alliance, et nous devons donc honorer la mémoire du Camarade Madiba en préservant l’unité de notre alliance.

      Que l’on rappelle à ceux qui ne comprennent pas combien de sang a été versé pour maintenir l’unité de notre Alliance qu’ils ne doivent pas trainer dans la boue l’héritage et la mémoire de personnes de la trempe de Madiba, jouant négligemment avec l’unité de notre Alliance.

      Le SACP a soutenu l’entreprise de réconciliation nationale de Madiba. Mais la réconciliation nationale pour lui n’a jamais signifié éviter de traiter les inégalités de classe, sociales dans notre société, comme certains aimeraient à nous le faire croire aujourd’hui.

      Pour Madiba, la réconciliation nationale était une plate-forme pour poursuivre l’objectif de construction d’une société sud-africaine plus égalitaire, libérée du fléau du racisme, du patriarcat et des inégalités criantes.

      Et une véritable réconciliation nationale ne sera jamais achevée dans une société encore caractérisée par des inégalités qui vont en se creusant et par l’exploitation capitaliste.

      En hommage à ce grand combattant, le SACP va intensifier la lutte contre toutes les formes d’inégalité, y compris en intensifiant la lutte pour le socialisme, seule solution politique et économique aux problèmes que rencontre l’humanité.

      Pour le SACP, la disparition de Madiba doit donner à tous ces Sud-africains qui n’avaient pas adhéré à une Afrique du sud démocratique, et qui toujours d’une façon ou d’autre rêvent de la période de domination blanche, une seconde chance de se faire à une Afrique du sud démocratique fondée sur le principe de la règle de la majorité.

      Nous appelons tous les sud-africains à s’inspirer de son exemple de désintéressement, de sacrifice, d’engagement et de services rendus à son peuple.

      Comme le SACP le dit : Hamba kahle Mkhonto ! (repose en paix, combattant de la libération).

      le 6 décembre 2013

      source:Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
       »

  • ARTICLE ECRIT VRAIMENT A LA HAUTEUR DE CET HOMME EXTRAORDINAIRE QU’EST ,ET, SERA TOUJOURS NELSON MANDELA.
    POIGNANT ET EMOUVANT TOUT A LA FOIS.
    MERCI DE CE BEL HOMMMAGE, CHARLES !!!!!!!

  • Merci Charles pour ton article qui se passe de commentaires car tu as tout dit.

  • Je me souviens, dans les années 1980, pour Mme Tatcher et même pour le
    > gouvernement Rocard, Mandela était un "terroriste", un "communiste" ; il
    > était "à l’est"... le régime de l’apartheid servait à l’oligarchie
    > blanche et à ses amis et protecteurs capitalistes "occidentaux" à
    > amasser les profits, à s’accaparer les richesses du pays, à "esclaviser"
    > les Noirs, à réprimer à tour de bras, sans que cela n’émeuve Londres,
    > Paris, Washington, en réalité complices...
    > Mandela et son terrible sort, le bagne, n’étaient connus que des
    > militants, et "le monde libre" s’accommodait plutôt bien de l’apartheid
    > au nom, entre autres, de "l’anti-communisme"...Dans les rues, seuls
    > quelques syndicalistes, quelques chrétiens, les communistes, des petits
    > comités anti-apartheid, les groupes "d’extrême gauche",etc. exigeaient
    > sa libération et la fin de l’apartheid, clamaient leur solidarité avec
    > l’ANC.
    > François Mitterrand était alors aux abonnés quasi absents...les affaires
    > sont les affaires.
    >
    > C’était l’époque où la représentante de l’ANC était assassinée... à Paris...
    > Plus tard, nous avons assisté (ne boudons pas notre plaisir, mais sans
    > angélisme), à la "mandélomania", voire à la peopolisation du héros. La
    > "santification" prétendait le vider de son contenu politique, de sa
    > signification...L’histoire n’aura pas la mémoire courte.
    >
    > Honneur à ce grand combattant, à ce militant exceptionnel, à son juste
    > combat.
    >
    > Jean Ortiz

  • Charles je te remercie pour cet hommage à Madiba.
    Ce texte est beau, sensible, j’aurais aimé l’écrire.

  • Je n’en rajouterai pas sur les qualités de ce texte ou CHarles ne fait que nous confirmer ce que d’"en commun"( racine du mot"COMMUNISME° )nous avons à savoir : combien l’humanisme estun desmarqueurs de la démarche révolutionnaire, et combien je partage avec d’autres le fait que celui qui ne sait pas plaurer, ne peu tpas contribuer à l’accouchement d’un PROJEt et d’un PARTI d’émancipation del’individu, pour que TOUTE la SOCIETE se libère.

    Sur Bella Ciao, des réactions croisées m’ont conduit à réagir..

    On excusera que j’alourdisse le "débat" ici , en livrant mon propos .

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article138587#forum509209

    L’Histoire écrira un jour que les Africains sont en deuil comme nous tous, alors que le même jour, un Hollande poursuit le sale boulot du néo-colonialisme enn Centre-Afrique

    Pour ceux de ma génération, la lutte pour la libération de Madiba reste un marqueur rouge indélibile

    Quand d’autres ,entre deux débats sur telle pensée de Mao, ou dans de longues diatribes soi disant "anti staliniennes" , nous opposaient Marcuse à Frachon, persiflaient quant aux mots d’ordre "tiédasses" selon eux de"PAIX en INDOCHINE", des miltants ouvriers adhérents du Parti Communiste d’alors et de sa J.C , au pinceau et la chaux blanche, recouvraient les murs des usines, etcomme à bordeaux, les hangars des quais de "LIBEREZ MANDELA"

    Qui aidèrent à briser le mur du silence honteux, des complicités de nos gouvernats , qui firent du Résistant de Robben Island, une figure symbole de l’émancipation, du droit sacré à la LIBERTE, un repère fort de l’imbécilité crasseuse du racisme, un modèle du COURAGE

    Plus tard, "nous" fumes rejoint pard’autres dans ce combat d’un internationalisme courageux.

    Qu’ils soient ici remerciés.

    Si j’ai tenu à saluer le rôle décisif des militants communistes, c’est parce que, trop souvent, laJUSTE autocritique de nos erreurs , et la façon dont dun Laurent jette des pelletées de terre sur notre passé ,cela peut conduire à ne pas réfléchir à ceque d’apport décisif à la lutte de classes, à la solidarité internationaliste est à mettre au compte d’une Organisation dont nous fumes -et j’en suis fier- , héritiers des Brigadistes de 36, de tout le combat durant les terribles crimes contrel ’Humanité commis pendant les guerres coloniales d’INDO ou d’Algérie
    Clin d’oeil de l’Histoire : UN AUSSARESSES vient de crever alors que s’éteignait un Mandela.

    J’ai souvenace émue de la venue àBEGLES(avant que Mamère opère un hold upsur cette ville ouvrière en compagnie duPS et avec le soutien des hommes de main de Chaban) de DULCIE SEPTEMBER, assassinée par les tueurs del’Apartheid, sur notre sol, et qui n’aura pas pu, comme son peuples et nous tous, pleurer d’émotion quand Nelson Mandela franchit (en retransmission TV mondiale , en Francesur France 2) la porte de sa prison..

    Dulcie nous expliqua, (j’étais dans la délégation de communistes béglais )combien l’ANC tenait à remercier le peuple français , laclasse ouvrière, "son Parti" (sic) , les syndicalites, les militants progressistes , antiracistes, mobilisés pour qu’un jour l’ Apartheid soit enterré.

    Aucun n’ignore ce que le legs empoisonné de cette horreur pèse encore aujourd’hui sur l’Afrique duSUD, combien les contradictions liées à la politique du "pardon" et à la volonté revancharde des Impérialismes, -sans nier de graves erreurs de l’ANC- entrave la marche des Sud AFRICAINS versnl’émancipation "totale".
    Celle ci n’est pas déconnectable du combat patient et tétu pour mettre à bas le CAPITALISME international.

    Mais ce matin, notre peine, nos pensées pour tous ceux qui pleurentt avec nous la mort deMandela , nous imposent de garder pour d’autres jours, quelques analyses (nécessaires) aidant à décrypter toutes les contradictions qui ont jalonné lavie extraordinaire de cetHomme qui restera, comme le CHE, Luther KING et tantd’autres , un CAMARADE qui fut et reste éternellement deNOTRE CAMP !

    Hasta siempre, NELSON !

    Nous comprendrons toujours assez difficilement qu’il soit nécessaire de mourir pour devenir immortel.

     »

    affirmait Maurice Maeterlinck

    A.C

  • Sur la proposition de Michel Peyret je reprends ton excellent article sur notre blog "A l’indépendant" : http://alainindependant.canalblog.com
    avec lien d’usage evidemment. Fraternellement

  • Merci Charles. A l’heure où tous les hypocrites, de François Hollande à Marine Le Pen, larmoient sur "l’apôtre de la non-violence", il était utile de rappeler que Nelson Mandela fonda la branche armée de l’ANC et que les communistes en France impulsèrent, souvent bien seuls, une lutte de masse pour obtenir sa libération. Ainsi, dans notre département, en 1989, une camarade d’Action Communiste, alors élue du PCF, a vu François Zimmeray, nouveau maire socialiste, donner l’ordre d’arracher la banderole "Libérez Mandela" apposée sur le fronton de la mairie. Ce fut le premier acte politique du maire socialiste de Petit-Quevilly. Il venait de remporter les élections contre la liste menée par le maire communiste.
    Yvette Genestal-Seine-Maritime

  • Bonjour,

    J’apprécie beaucoup ce qu’écrit ici Charles Hoareau à deux inaexactitudes près : A-t-il jamais lu ou entendu le 14ème Dalaï lama prôner et s’activer à autre chose que la paix ??? D’autre part, comment peut-on dire que Georges Ibrahim Abdallah est le plus vieux prisonnier politique du monde ??? Et Léonard Peltier emprisonné aux États-Unis depuis février 1976 c’est-à-dire bientôt 38 ans !!! Comment faire abstraction de ces deux vérités-là autrement que par une mémoire particulièrement sélective dans ses choix... Certains seraient-ils plus égaux que d’autres en fonction des orientations politiques. Ce que l’on reproche aux hypocrites d’hier il ne faudrait pas injustement se mettre à le pratiquer aujourd’hui. Le terrorisme intellectuel existerait-il également en ce tellement "meilleur des mondes parfait" actuel ?

    • Monsieur Keizer Soze
      Juste un mot de réponse même si je n’apprécie pas trop la pratique qui consiste à se cacher derrière un pseudonyme. Votre commentaire me donne la possibilité de préciser deux choses.

      En ce qui concerne Léonard Peltier, à qui Rouge Midi a consacré plusieurs articles (voir rubrique USA ou mot clef droits humains), effectivement il a le triste privilège de l’antériorité ce qui nous fait écrire d’ordinaire à propos de George qu’il est "l’un des plus vieux prisonniers.. ;" : la justice et le droit ne se divisent pas comme il me semble que nous l’avons montré à plusieurs reprises. Il ne s’agit pas donc d’une question de mémoire sélective mais d’une erreur (qui ne change pas grand chose au fond) pour un article écrit sous le coup de l’émotion

      Quant à Tenzin Gyatso, 14ème daïla lama, l’article renvoie au lien vers wikipedia (mais nous aurions pu en choisir d’autres) et laisse chacun juge. Pour mémoire : Le 24 octobre 2001, au cours d’une conférence de presse ayant suivi son discours au Parlement européen, le dalaï-lama déclara :

      « Je suis surpris et j’admire le fait que, en ce moment, contrairement à ce qui s’est passé pendant les deux guerres mondiales, la guerre de Corée et la guerre du Viêt Nam, les États-Unis sont très, très prudents dans la sélection de leurs cibles, et qu’ils prennent un maximum de précaution pour éviter des pertes civiles » en Afghanistan, ajoutant cependant « je pense que les méthodes non violentes sont plus appropriées, plus efficaces pour lutter contre le terrorisme »

      En septembre de la même année, après avoir rencontré le président américain Bush, le dalaï-lama devait déclarer, lors d’un entretien accordé à l’agence Associated Press, qu’il était trop tôt pour juger si la guerre en Irak (pays envahi quelques mois plus tôt) était justifiée.

      Autre citation : « Partir du principe que peu de nations méritent de posséder des armes nucléaires et que le reste du monde ne le mérite pas, cela n’est pas démocratique. Les nations développées ne doivent pas faire pression sur l’Inde pour que celle-ci se débarrasse de (ses) armes nucléaires. » (1998)...etc... On a connu pacifiste plus résolu, plus constant...et donc plus méritant.

      Au-delà, ce que l’article écrit à chaud veut souligner c’est que le refus de donner le prix Nobel de la paix à Mandela cette année-là était une décision hautement politique et que de ce point de vue le daïla lama était bien pratique (sans revenir sur tous les débats de l’époque entre ceux qui défendaient la candidature Mandela et les autres...

    • Monsieur Charles Hoareau,
      Merci pour cette réponse et votre générosité à tolérer qu’on utilise un pseudo ! À mon tour de préciser que sur le Net tout le monde ou presque, y compris nombre de commentateurs de Rougemidi, utilisent un pseudo. C’est communément admis urbi et orbi, c’est dire ! Donc je ne vois pas au nom de quoi je me priverais de cela. Mais ne vous inquiétez pas j’assume sans me dissimuler aucunement, et ce que je dis, et ce que j’écris lorsque j’estime que c’est suffisamment important pour le faire, alors de grâce épargnez-moi le faux procès en anonymat d’autant que mon adresse mail est vérifiable et bien existante au même titre que la vôtre. Concernant le Dalaï lama je trouve faible votre argumentaire et la manière dont vous ratiocinez à l’aide de quelques phrases sorties de leur contexte. Moi-même dans ma courte vie ai eu l’occasion de serrer la main et échanger quelques diplomatiques propos avec des fascisants probables et des parricides avérés… Et pourtant je suis de gauche et même davantage que ceux qui se prétendent « socialistes » et n’ai jamais assassiné mon père !... Tenter de faire passer Tenzin Gyatso soit pour un géopoliticien du nucléaire militaire, soit pour un va-t-en guerre fera sûrement rire à gorges déployées dans les états major du nord et du sud comme de l’est à l’ouest !... Et quand vous citez « pour mémoire » et que j’évoque pour ma part la « mémoire sélective », il est étrange que parmi toutes ces citations évoquées il n’y ait pas quelques paroles ou quelques gestes de paix rappelés alors qu’il a passé sa vie à ça ! Quant au mot "pacifisme", chacun y applique et y accole la définition qu’il estime être la meilleure. Malheureusement c’est rarement ceux qui en parlent le plus qui le mettent en application le mieux. Enfin concernant Léonard Peltier, vous me donnez quitus de l’erreur. Donc tout est ok. Mais défiez-vous tout de même du trop-plein d’émotion… Pour commenter l’actualité cela peut parfois avoir des effets calamiteux… Bonne continuation et bonne fin d’année.

    • "Tenter de faire passer Tenzin Gyatso soit pour un géopoliticien du nucléaire militaire, soit pour un va-t-en guerre" : relisez, ce n’est pas ce que j’ai dit de celui qui disait qu’avec Bush (autre grand pacifiste et démocrate) ils "avaient une admiration mutuelle"...Et une fois encore, moi qui n’ai jamais eu aucune admiration pour Bush ni n’ai serré la main d’un fasciste, j’ai simplement renvoyé vers un lien à partir duquel les lecteurs pouvaient se faire une opinion.

      Sur le prix Nobel je disais simplement qu’en 89 ne pas l’accorder à Mandela pour le donner au Dalaï lama, un an après l’assassinat à Paris de Dulcie September, qui avait des révélations à faire sur les trafics d’armes entre la France et l’Afrique du Sud, avait une signification hautement politique. Relisez les documents de l’époque (Rouge Midi peut vous en indiquer) sur les débats pour la désignation de Mandela.

      Vous ne pouvez pas ne pas savoir, et cela dépasse la personne du Dalaï Lama quel affrontement géopolitique traduisait et trahit encore souvent cette désignation comme ce fut le cas pour Léon Jouhaux (1951), George Marshall (1953), Henry Kissinger (1973), UE (2012) pour ne retenir que quelques uns des plus...fameux, si l’on peut dire.

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