USA : la réforme de l’immigration encore retardée.

lundi 3 juillet 2006
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Les contradictions de l’impérialisme mises à nu...

Plutôt que de négocier avec le Sénat, les représentants républicains ont lancé une série d’auditions publiques sur l’immigration.
Une façon de repousser le vote de la réforme après les élections de mi-mandat.

The New York Times (New York).

Les chefs de file républicains à la Chambre des représentants ont pris une décision qui jette de sérieux doutes sur leur volonté de voir aboutir la réforme de l’immigration.

Le 20 juin dernier, ils ont en effet annoncé qu’ils allaient organiser une série d’auditions publiques à travers tout le pays sur ce sujet politiquement explosif avant même de tenter de parvenir à un compromis avec le Sénat.

« Nous allons écouter le peuple américain afin de pouvoir élaborer un texte juste », a affirmé le président républicain de la Chambre, Dennis Hastert.

- Cette décision inhabituelle de tenir une nouvelle série d’auditions alors que la Chambre des représentants et le Sénat ont chacun voté un projet de loi sur l’immigration complique sérieusement les efforts de Bush en vue de réformer de fond en comble les lois actuelles sur l’immigration.

Celà implique des négociations au Congrès entre sénateurs et représentants qui ne commenceront pas avant le mois de septembre, moment ou la campagne pour les élections législatives de mi-mandat entrera dans sa phase finale et où les législateurs éviteront d’aborder les sujets délicats.

« Je ne sais pas si nous parviendrons à un accord avant novembre », reconnaît Roy Blunt, le chef de la majorité républicaine à la Chambre.

Celui-ci pense plutôt qu’il faudra attendre la session parlementaire qui s’ouvrira après les élections pour qu’une issue se dessine.

- En tout état de cause, les représentants républicains montrent bien à quel point ils sont hostiles au texte voté en mai par le Sénat et globalement soutenu par Bush.

Ce projet de loi associe une surveillance accrue des frontières à un programme d’accueil de travailleurs temporaires, le tout accompagné de la possibilité pour des millions de sans-papiers de demander leur naturalisation sous certaines conditions.

Les représentants républicains ont adopté l’année dernière un texte diamétralement opposé portant uniquement sur le contrôle aux frontières, question sur laquelle ils assurent bénéficier du soutien d’une majorité d’Américains.

Nombre d’entre eux assimilent le texte du Sénat à une amnistie pour ceux qui sont entrés illégalement dans le pays.

« Pour nous, la priorité absolue est de contrôler les frontières, martèle Dennis Hastert. Par ailleurs, je n’ai pas entendu beaucoup de gens demander que la procédure de naturalisation soit facilitée pour les clandestins résidant aux Etats-Unis ».

Mais pour Lindsey Grahamm, sénateur républicain de Caroline du Sud, les électeurs risquent surtout de sanctionner les républicains s’ils ne parviennent pas à résoudre un problème national aussi pressant.

"La vraie question est de savoir s’il vaut mieux trouver une solution avant les élections ou s’aliéner l’opinion en ne faisant rien, tempête Graham.
- Je pense que, lorsqu’on contrôle à la fois la Maison-Blanche, le Sénat et la Chambre des représentants, il est difficile de se présenter devant les électeurs et de leur dire que l’on n’a même pas réussi à se mettre d’accord sur une loi. Ce serait le signe certain d’une incapacité à gouverner".

- Les démocrates, eux aussi, critiquent vivement les représentants républicains, dénonçant leurs « tentatives cyniques de retarder ou de torpiller un texte global sur l’immigration ».

Harry Reid, le chef de la minorité démocrate au Sénat, accuse les républicains de manoeuvres dilatoires et demande au président de faire pression sur les membres de son parti.

« M. Bush exerce un contrôle absolu sur ce Congrès, alors qu’il nous prouve qu’il tient réellement à ce qu’une réforme de l’immigration soit votée ».

Les représentants républicains laissent entendre qu’ils vont utiliser les auditions de l’été à la fois pour réfléchir sur le contenu du texte adopté par le Sénat et pour sonder l’opinion publique sur la question.

Mais, à l’évidence, les députés républicains veulent profiter de ces forums pour exposer ce qu’ils considèrent être des failles dans le texte sénatorial et pour renforcer l’opposition à sa philosophie.

Les auditions devraient leur permettre également de mobiliser les sympathisants conservateurs peu de temps avant le scrutin, surtout au vu d’une récente élection partielle en Californie du Sud ou la question de l’immigration a dominé les débats. Mais pour Thomas Reynolds, représentant de l’Etat de New York, cette question revêt une importance variable selon l’endroit où l’on se trouve.

« A mon avis, l’immigration est typiquement le genre de thème qui ne trouve pas un écho identique d’un Etat à l’autre. »

Art de « Carl Hulse » dans « Le courrier international », transmis par Linsay.

La vraie question, pour répondre à ce M. Graham, là comme ailleurs ce ne sont pas des considérations électoralistes mais la répartition équitable des richesses afin de garantir à chacun le droit de libre circulation sur une planète qui appartient à tous et toutes.



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