Le compte des sept plaies presque atteint.
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Les criquets
Des essaims d’insectes assombrissent le ciel en Afrique de l’Est, au Yémen et en Arabie.
Formant des nuages compacts et bruissant d’un son métallique, ils détruisent tout sur
leur passage. Des centaines de milliards de criquets pèlerins arrivent en masse, dévorent
400 000 tonnes de végétaux par jour et laissent la désolation après eux.
Ces pays connaissent la pire des invasions de ces acridiens depuis 70 ans. La survenue
de plusieurs cyclones au Yémen et en Arabie tenue par les Bédouins a favorisé la
végétation dans des zones désertes où leur présence est habituellement limitée. La
fréquence anormalement élevée de cyclones dans leur habitat a permis leur
multiplication débridée. Le réchauffement climatique a déséquilibré le système
écologique qui interdisait la prolifération d’un insecte inoffensif s’il reste contenu.
L’épandage d’insecticides sur les zones de reproduction est proposé comme solution par
les experts de la FAO, elle requiert plusieurs milliards de dollars. La communauté
internationale n’a recueilli pour l’instant que quelques millions.
Une pénurie alimentaire va frapper le Kenya, la Somalie et l’Ethiopie mais les effets se
feront ressentir aussi sur le Yémen, déjà ravagé par un blocus meurtrier, qui n’a pu
intervenir sur les foyers primitifs de la formation des essaims en raison de la guerre
infligée par les Bédouins du Nedjd.
Le ciel d’Arabie se recouvre lui aussi de ces colonies sur des surfaces de milliers de km2.
COVID-19
Plus d’une centaine de membres de la famille royale des Bédouins du Nedjd ont été
contaminés par le SARS-CoV2. Le vieillard qui occupe encore le trône est allé se confiner
dans une île de la Mer Rouge et son fils MBS, son successeur auto-désigné, s’est isolé
avec sa garde rapprochée et quelques ministres loin de la capitale.
Le gouverneur de la province de Riyad appartenant au premier cercle est en soins
intensifs. L’hôpital où se fait soigner la famille de près de 20 000 personnes s’organise
pour recevoir un afflux de malades, 500 lits de réanimation sont préparés. Il faudra bien
que leurs Altesses s’accommodent de la valetaille immigrée, soumise à des règles
strictes pour son ‘importation’, méprisée, parfois battue à mort, qui va la soigner.
L’arrogance de cette caste ne l’a pas épargnée de cette infection qui se montre si
égalitaire. Le virus éclaircira sans doute les rangs de la génération des frères et des
cousins aux âges bien vénérables.
Le cours du pétrole.
Le cours du pétrole a atteint ces dernières semaines le plancher d’une vingtaine de
dollars. Il s’apprêtait à s’enfoncer durablement sous celui des dix.
La récession confirmée de 2019, aggravée par le choc de la pandémie de COVID-19, a
freiné la consommation de cette matière première. L’offre a été maintenue, plus
qu’abondante, posant de réels problèmes stockage. Sur la capacité de 4,5 milliards de
barils de stockage mondial, 80% est déjà saturée.
Cette bataille des prix oppose en apparence la Russie et les pays du Golfe. Les Bédouins
du Nedjd perdent l’essentiel de leurs revenus alors qu’ils ont endetté le pays, le niveau
de la dette passera de 24 à 26% du PIB en 2020 avec un déficit public prévu qui
s’accroîtra de 46%. Le peu de succès recueilli par l’émission de titres d’ARAMCO fin
2019 ne laisse pas prévoir pour l’heure l’amélioration des finances. Le régime comptait
sur cette rentrée d’argent pour diversifier enfin après plus de soixante dix ans de
gabegies les ressources du pays. Les négociations des pays de l’OPEP + la Russie pour
réduire la surproduction vont être âpres car l’Arabie avait monté en mars, dans un geste
suicidaire, sa production de 9 à 13 millions de barils par jour. Par ailleurs les pays de
l’OPEP + ne représentent que 40% de la production mondiale ce qui implique que tout le
monde s’y mette. La production étasunienne, issue du craquage, en souffre et c’est elle
qui est visée dans le réaménagement des parts de marché.
Le tourisme religieux.
Les Musulmans n’accompliront pas leur pèlerinage à la Mecque cette année.
Cette source de revenus très importante pour les Saoud, jamais estimée, est tarie cette
année. Depuis quelques années, et surtout depuis la guerre entamée contre le Yémen,
des mots d’ordre de boycott du pèlerinage ont émergé, ça et là. La majorité des fidèles
est révoltée par la monarchie des Ibn Saoud, capable de mener des guerres en Irak, en
Syrie et au Yémen tout en faisant protéger les Lieux Saints par une entreprise
israélienne de sécurité (et surtout de surveillance). Leur colère est montée d’un cran
quand les Corrompus du Nedjd ont passé des accords avec Israël et les Usa pour
liquider la question palestinienne, l’œuvre du gendre de Trump sous le nom du Grand
Deal, déjà au programme depuis leur accession au pouvoir.
La pandémie s’est chargée de cette tache urgente. La Mecque est déserte.
L’autre bonne nouvelle est que le pétrodollar n’est plus le garant géopolitique du dollar.
Enfin, la libéralisation des mœurs, ouverture de boîtes de nuit, de maisons de jeu et de
cinémas décrétée par MBS, le grand équarisseur des journalistes, a fait perdre toute
légitimité religieuse à cette bande de voyous en abaya. Le pacte initial entre le fondateur
de la dynastie et le réformiste rétrograde Abd el Wahab est rompu. La classe des savants
et faux savants religieux, importante numériquement et idéologiquement, se fera
entendre.
Cessez-le-feu
Dans ce contexte d’épuisement moral et financier, les Bédouins du Nedjd ont proclamé
unilatéralement un cessez-le-feu à leur intervention criminelle au Yémen. Il est vrai que
ni la camelote* achetée aux Usa ni leur soutien logistique n’ont montré leur efficacité
dans un affrontement qui avantage les habitants du pays. L’attaque réussie du centre
névralgique de deux installations pétrolières et les tiraillements parmi les membres de
la Coalition anti-yéménite ont dû faire le reste.
Le pays reste cependant sous l’état de siège, affamé. Les Houtis ne se considèrent pas
engagés par la décision arabe. Ils continueront de harceler de leurs drones les
agresseurs qui les assiègent.
Il semble que le Temps des Pharaons soit révolu. Plusieurs des plaies qui mettent fin à
de longues dominations s’abattent enfin sur eux. Au Ciel sont peut-être parvenues les
plaintes des enfants yéménites, irakiens, syriens et palestiniens.
Badia Benjelloun
10 avril 2020
* Une anecdote circule à ce sujet. Un riche collectionneur de vins millésimés ouvre pour
ses amis une des bouteilles parmi les plus chères de sa cave. Ils sont tous surpris par le
goût de piquette du breuvage. L’hôte répond, ces bouteilles ne sont pas faites pour être
bues mais vendues. Il en est de même de la ferblanterie vendue aux Arabes. Elle n’est
pas conçue pour être utilisée.
https://www.rt.com/news/479938-horde-locusts-saudi-arabia/
https://www.nytimes.com/2020/04/08/world/middleeast/coronavirus-saudi-royal-
infections.html
https://www.bfmtv.com/economie/avec-une-economie-mondiale-en-panne-on-ne-
saura-bientot-plus-ou-stocker-le-petrole-qui-coule-a-flot-1891452.html
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2020/01/29/arabie-saoudite-profil-et-
evolution-de-la-dette-publique
https://www.courrierinternational.com/article/petrole-la-future-introduction-en-
bourse-daramco-est-deja-un-echec
https://www.tribunejuive.info/2019/07/04/la-mecque-2019-la-societe-israelienne-
g4s-gagne-le-marche-de-la-securite/
https://www.les-crises.fr/la-dynastie-wahhabite-et-le-bradage-de-la-palestine-1-2-par-
rene-naba/
https://news.antiwar.com/2020/04/09/saudi-ceasefire-in-yemen-takes-effect-houthis-
say-its-not-complete/
https://www.aljazeera.com/news/2020/04/yemens-houthis-stop-fighting-ceasefire-
200409155705005.html
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