Lettre à Yves, Aïcha, Kamel, Isabelle et quelques autres....

mercredi 25 avril 2007
par  Charles Hoareau
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Tu m’as demandé des nouvelles de la réunion de Rouges Vifs 13 qui faisait suite au 1er tour : en voici quelques unes [1] qui sont un résumé de ce qui s’est dit dans l’introduction et dans la discussion qui a suivi.

-  L’augmentation du nombre de votants est d’autant plus remarquable qu’elle faisait suite à une augmentation du nombre d’inscrits. En fait tout se passe comme si des gens qui n’ont pas voté depuis 30 ans se sont mobilisés pour « faire face » aux « hordes » de nouveaux inscrits des quartiers populaires... Par certains côtés cela fait penser aux élections qui ont suivi mai 68 où la droite avait mobilisé en force pour l’ordre et obtenu un score sans précédent

-  Il y a eu dans les quartiers et les villes riches un score sans précédent pour le candidat utile des nantis, comme une réponse au 29 mai

-  Le vote populaire lui, se distingue selon deux caractéristiques observées en particulier dans les quartiers nord de Marseille mais pas seulement :

-  Dans les cités les plus pauvres, à gauche le vote utile a joué à plein, suivi du vote Besancenot puis, derrière, le vote Buffet. A droite le vote Sarkozy est loin derrière (A la cité Font Vert, cité de la « Rachida Dati marseillaise » Sarko fait 10 fois moins que le total des voix de gauche).

-  Dans ce qu’on appelle ici les noyaux villageois, vieux quartiers marseillais, majoritairement habités par des ouvriers moins pauvres et « plus blancs » que ceux des cités, à gauche le vote utile est moins fort et le vote Buffet fait jeu égal avec le vote Besancenot. A droite le vote Sarkozy est très fort, cela fait penser à un vote petit blanc, un vote pour l’identité nationale dans une ville, un pays où l’on redoute que les pauvres du tiers monde s’en prennent à nos voitures et nos maigres avoirs d’une vie de travail.

-  Dans les législatives qui s’annoncent c’est le PS qui semble avoir la main si la même stratégie est pousuivie.

-  Ces résultats donnent (hélas !) raison à celles et ceux trop peu nombreux qui comme nous ont insisté [2] sur : la nécessité de se rassembler non sur des questions électorales mais sur des valeurs et en s’appuyant sur les luttes et les préoccupations populaires, la nécessité de prendre en compte la ligne de fracture entre la gauche du NON et celle du OUI, la nécessité que des syndicalistes, des salariés, des retraités, des chômeurs soient au premier rang de ce rassemblement.

Et maintenant que faire ?

-  Continuer à travailler au rassemblement des communistes et des anticapitalistes qu’ils soient par ailleurs membres ou non d’une organisation politique en ayant en ligne de mire la constitution d’un front qui donne sens et crédibilité aux organisations.

-  Mieux montrer la dimension nationale de notre mouvement et donc renforcer encore nos liens nationaux et donc bien sûr participer au rassemblement prévu en juin à Paris

- Renforcer nos liens avec le mouvement communiste et progressiste international en particulier en Europe, en Afrique et au Moyen Orient.

-  Dans l’immédiat sortir un tract pour appeler à la lutte avec un premier rendez vous incontournable qui est le premier mai.

-  Distribuer massivement dans les entreprises et les quartiers un tract appelant à battre Sarkozy, non pas parce que Ségolène ferait sur le social une différence nette, mais parce que Sarko, son programme, ses ambitions, sa personnalité font irrésistiblement penser à un Bonaparte des temps modernes ou à un Hitler des années 30 prêt foutre par terre les libertés et la démocratie.

-  Dire et redire que quelque soit le gouvernement issu des législatives il y aura besoin en face de combattantes et de combattants et que les militants de Rouges Vifs, même peu nombreux sont déterminé-e-s à se battre car nous pensons « que le pessimisme est un luxe que nous ne pouvons nous permettre. »

-  L’heure est au combat, en seras tu ?


[1Nous n’étions pas nombreux. Cette réunion a été décidée rapidement et nous avions peu largement invité mais il y a aussi d’autres raisons : militants sur le terrain, désarroi, sentiment d’impuissance...

[2Nos édito depuis avril 2005 ont régulièrement porté cette question.



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mercredi 25 avril 2007 à 16h28 - par  Roquet
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mercredi 25 avril 2007 à 13h25 - par  Jean-Louis Marchetti
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mercredi 25 avril 2007 à 11h51 - par  Armelle