Record de 195,2 millions de chômeurs malgré la croissance mondiale

jeudi 25 janvier 2007

Le nombre des chômeurs dans le monde est resté en 2006 à son plus haut niveau historique, 195,2 millions, malgré une croissance économique mondiale soutenue, déplore le Bureau international du Travail (BIT) dans un rapport publié mercredi.

Le nombre des personnes âgées de plus de 15 ans ayant un travail s’établissait fin 2006 au niveau également record de 2,9 milliards, mais le taux de chômage au plan mondial est resté pratiquement inchangé à 6,3%, selon le rapport annuel du BIT sur « les tendances mondiales de l’emploi ».

Les travailleurs pauvres n’ont bénéficié que très modestement de la croissance et 1,37 million de travailleurs extrêmement pauvres ne survivent qu’avec l’équivalent de 2 dollars américains par jour et par personne, relève le BIT.

« Dix ans de forte croissance n’ont eu qu’un léger impact - et dans une petite poignée de pays seulement - sur le nombre de travailleurs qui vivent avec leur famille dans la misère. Qui plus est, la croissance n’a pas non plus fait baisser le chômage », a déploré le directeur général du BIT Juan Somavia.

« Au cours de la dernière décennie, la croissance économique s’est traduite par plus de gains de productivité que de croissance de l’emploi : la productivité mondiale a crû de 26%, alors que le nombre d’emplois dans le monde n’a lui augmenté que de 16,6% », constate le rapport.

Pour réduire, ou même maintenir, les taux de chômage actuels, il faut renforcer le lien entre croissance et emploi : la réduction du nombre des chômeurs et des travailleurs pauvres est une condition préalable au développement et à la croissance économique futurs, fait valoir le rapport.

« Il est temps pour les gouvernements et pour la communauté internationale de s’assurer que la situation économique favorable dans la plupart des régions du monde se traduise par une croissance des emplois décents », avertit le BIT.

« Le chômage frappe plus durement les jeunes : 86,3 millions de jeunes âgés de 18 à 24 ans sont au chômage », ce qui représente « 44% des chômeurs dans le monde », constate le BIT.

De même, « l’écart entre les hommes et les femmes face à l’emploi persiste : en 2006, seules 48,9% des femmes de plus de 15 ans avaient un emploi contre 49,6% en 1996 ». « Chez la population masculine, ces ratios s’élevaient à 75,7% en 1996 et 74% en 2006 », relève le rapport.

Pour la première fois, la part du du secteur des services est passé en 2006 devant l’agriculture comme premier employeur dans le monde. Le secteur tertiaire emploie désormais 40% des travailleurs, contre 38,7% pour le secteur agricole. L’industrie représente quant à elle 21,3% de l’emploi dans le monde.

La baisse la plus sensible des taux de chômage a été constatée dans les économies développées, notamment dans l’Union européenne, où le chômage atteignait fin 2006 6,2%, après une baisse de 0,6% entre 2005 et 2006.

C’est en Asie de l’Est que le taux de chômage est resté le plus faible (3,6%).

En revanche, c’est au Moyen-Orient et Afrique du Nord (12,2% fin 2006) que le chômage frappe le plus durement.

La région Afrique subsaharienne a le deuxième taux de chômage le plus élevé au monde (9,8%), et la plus forte proportion de travailleurs pauvres. Huit hommes et femmes sur dix y survivent avec l’équivalent de moins de deux dollars par jour et par personne.

Selon les chiffres du BIT, entre 2001 et 2006, le nombre des travailleurs vivant sous le seuil de pauvreté d’un dollar par jour et par personne a décliné partout sauf en Afrique subsaharienne où il a augmenté de 14 millions, en Amérique latine, dans les Caraïbes, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où il est demeuré plus ou moins inchangé.

Linsay avec AFP



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