Le sommet Afrique - Amsud plaide pour une meilleure répartition des richesses.

dimanche 4 mars 2007

Le premier sommet Afrique-Amérique du Sud s’est achevé jeudi à Abuja, au Nigeria, sur un appel à une alliance Sud-Sud forte pour le développement, une meilleure représentation des deux continents sur la scène internationale et à une résistance accrue aux pressions des pays occidentaux.

Les participants ont adopté une déclaration, une résolution et le « plan d’action d’Abuja » qui passent en revue tous les domaines de coopération entre les deux continents.

« L’Afrique et l’Amérique du Sud sont deux régions avec d’immenses possibilités (...). Ensemble nous représentons 1,2 milliard d’habitants, nous avons d’abondantes terres cultivables et de vastes ressources minérales. Ceci devrait nous mettre dans une position avantageuse dans le contexte d’engagements multilatéraux globaux », avait déclaré à l’ouverture le président nigérian Olusegun Obasanjo, hôte du Sommet.

Le chef d’Etat libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, lui aussi à la tête d’un puissant Etat pétrolier, a insisté sur un contrôle accru par les Africains et les Sud-américains de leurs propres richesses : « 80% des matières premières du monde se trouvent en Afrique et en Amérique du Sud. Nous devons être capables de transformer ces matières premières au lieu de les vendre à bas prix comme nous le faisons aujourd’hui ».

Pour lui, Afrique et Amérique du Sud ne doivent pas être « réduites à des mines », de matières premières et métaux précieux.

« Face au fossé de plus en plus large entre nations riches et nations pauvres, il est important pour nous, pays en voie de développement, de compter sur nos propres forces. Ce sommet doit déboucher sur plus grande unité et une plus grande solidarité entre pays d’Afrique et d’Amérique du Sud », a souligné Olusegun Obasanjo.

Le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a mis en garde contre un échec du cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la libéralisation du commerce mondial qui « condamnerait les deux continents à un extrême dénuement ».

La déclaration finale appelle à une conclusion rapide des négociations de l’OMC.

Alors que le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Alpha Oumar Konaré a souhaité un « un nouveau partenariat fondé sur les valeurs de respect mutuel et de co-développement », Mouammar Kadhafi a appelé ses partenaires a être « indépendants et responsables ».

Le sommet s’est parfois transformé en tribune anti-américaine. Le Bolivien Evo Morales a demandé « le retrait des troupes américaines d’invasion en Irak pour arrêter les massacres et le génocide ».

« Mettons nous ensemble pour que nous puissions faire face à l’Amérique » (du Nord), a lancé Kadhafi.

Kadhafi et Lula ont également critiqué le fonctionnement du conseil de sécurité de l’ONU.

« Nous devons y avoir une place », a revendiqué Kadhafi ; pour Lula en revanche, il reflète « un système mondial qui n’existe plus ».

Seuls 25 des 65 chefs d’Etat et de gouvernement des deux continents ont participé à ce sommet, les autres étant représentés par des délégations de moindre niveau.

Dans leur déclaration finale, les participants ont appelé à une réforme de l’ONU « avec une participation équitable des pays en voie de développement ».

sans toutefois pouvoir choisir le pays africain ou sud-américain qui devrait avoir un siège permanent au Conseil de sécurité.

Il a été beaucoup question de pétrole en marge du sommet, auquel participaient quatre pays membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qui doit se réunir dans deux semaines à Abuja, et les pays sud-américains ont été incités à investir davantage en Afrique.

Les participants ont fixé une périodicité triennale au Sommet Amérique du sud-Afrique dont le prochain aura lieu en 2009 au Venezuela.

Linsay avec AFP



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