Ne pas se résigner

mercredi 1er avril 2015
par  Rouge Midi
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Le verdict est donc tombé : la droite et son extrême se trouvent confortées à l’issue des élections départementales. On doit encore analyser finement les chiffres, y compris bureau par bureau, et en tirer un maximum d’enseignements. Là n’est pas l’objet de cet article.

La France est-elle un « pays réac » comme l’écrit José Fort qui donne à l’appui de cette question des éléments de réponses pertinents ? En tous cas comme il l’écrit justement, la victoire de Hollande n’a pas marqué l’arrivée au pouvoir d’une majorité déterminée à changer la société, mais la volonté majoritaire de se débarrasser de Sarkozy.

Reste que la droite la plus dure est en force et la tentation est grande parmi celles et ceux qui voudraient voir un monde de justice de se décourager. Et l’on entend de ci de là :
La gauche est dispersée et en ruines…
Le pouvoir pratique de plus en plus une politique qui est celle de la droite et refuse obstinément d’entendre le peuple…
Plus ça change moins ça change…
Le FN ne cesse de monter malgré tous les discours…
on ne va pas y arriver tant l’individualisme et le rejet des politiques est fort…
etc.

Et alors ?
Pouvons-nous accepter les renoncements d’une gauche pour qui l’UE est devenue un horizon indépassable au point de ne voir comme « solution » que l’illusion de pouvoir rendre sociale un espace supranational technocratique et dictatorial ?
Pouvons-nous baisser les bras devant la résistible ascension de la droite la plus dure qui, du FN à l’UMP n’a que l’austérité comme objectif quoiqu’en disent les bonimenteurs du FN qui, pour mieux tromper le monde, empruntent, en le détournant, au parti communiste des années passées le vocabulaire qu’il n’emploie plus aujourd’hui [1]
Pouvons-nous nous résigner à la montée organisée du racisme comme arme de division du peuple, arme qui condamne une grande part de la classe ouvrière d’aujourd’hui à la double peine de l’exploitation et des discriminations ?
Devons-nous nous résigner au recul ? Devons-nous nous contenter de voir arriver la catastrophe en disant : « c’était prévu ! »
Non, non et non !

De par le monde, du Burkina Faso au Venezuela, des peuples montrent l’exemple en se révoltant et en résistant à l’impérialisme. Les burkinabés n’avaient pas au moins autant (et certainement plus ! ) que nous de raisons de désespérer ou d’être fatalistes ?
Les tchèques ou les bulgares qui manifestent contre l’OTAN n’ont-ils pas des obstacles idéologiques forts à combattre parmi leur peuple à qui on a tant vanté les bienfaits de la protection américaine ?
Les islandais qui viennent de refuser de rentrer dans l’UE n’ont-ils pas su, petite île contre le Goliath du capitalisme européen, résister aux pressions de toutes sortes ?
Et ne parlons pas de Cuba et de sa ténacité farouche qui, après avoir essaimé l’espoir dans tout un continent, vient de contraindre les USA à un recul historique…

En France même n’a-t-il pas fallu de la constante, de l’opiniâtreté, surmonter des moments de doutes et de découragement aux FRALIB, aux ex-PILPA, aux salariés de la SNCM qui se battent depuis plus de 10 ans contre toutes les manœuvres destinées à liquider un élément essentiel du service national de transport maritime et qui ce mercredi 1er avril étaient encore au tribunal, aux salariés d’ADOMA qui ont dû attendre 8 ans et près de 30 audiences pour que leurs droits soient reconnus, aux Mac Do, aux Moulins Maurel, toujours en lutte et à tant d’autres qui se battent au quotidien et attendent du politique non de la résignation mais des perspectives de changement et de l’espoir ?

Une fois encore nous voulons rappeler ici le mot de Michelet : « l’avenir n’est pas chose faite et qu’il faille attendre ».
Une fois encore nous voulons dire ici que l’avenir dépend de chacun de nous
Une fois encore nous voulons dire ici chacun de nous peut et doit s’engager en politique pour offrir des perspectives qui nourrissent et se nourrissent des combats associatifs et syndicaux.

Il y a un an c’est bien au regard de là où nous en sommes dans le pays que nous avons dit qu’il fallait (re)construire. Eh bien nous y sommes.
Nous sommes le dos au mur.
Quoique l’on désirerait d’autre, nous n’avons pas le choix. Il nous faut (re)construire et Rouge Vif est disponible pour cette tâche.

Nous l’avons écrit
_ « Nous n’avons pas peur des ruines… »
A chacune et chacun d’entre nous de le prouver…et de nous engager !


[1Tout le monde a pu entendre le dimanche soir des élections Marine Le Pen parler de mépris de classe !!



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