Après la papamobile : le papadrone

mardi 9 septembre 2008
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Le ministère de la Défense n’a pas lésiné sur les moyens pour assurer la sécurité du Pape pendant sa visite en France la semaine prochaine : un drone, des hélicoptères, des chasseurs, un avion-radar… De quoi faire rêver les soldats français d’Afghanistan.

Le drone Eagle d’EADS assurera la sécurité de Sa Sainteté
Benoit XVI, qui entame sa tournée en France le 12 septembre prochain, ne sera peut-être pas le Pape le plus populaire, mais il sera le plus protégé. Pendant les trois jours que sa Sainteté passera en France, il bénéficiera d’un dispositif de sûreté aérienne inédit : à côté des traditionnels hélicoptères, on trouvera des chasseurs et un avion-radar. Mieux : l’armée de l’air étrennera pour l’occasion un drone Eagle. Ce sera l’une des premières sorties de cet engin déclaré bon pour le service en juin dernier.

Cette débauche de technologie laisse songeur, surtout au moment où les experts comme les militaires pointent la faiblesse des moyens du renseignement aérien français en Afghanistan. La question avait particulièrement fait débat lors de l’audition du ministre de la Défense par les commissions ad hoc de l’Assemblée nationale après la mort des dix soldats français.

Sur place, l’armée ne dispose, en effet, que de deux hélicoptères. Surtout, elle n’a pu déployer aucun drone, la France en étant largement sous-équipée. Déjà en octobre 2007, lors d’une audition devant la commission Défense de l’Assemblée, le député Yves Fromion soulignait « qu’en matière de drones, la situation est calamiteuse. Les ruptures capacitaires sont très importantes ». Preuve en est aujourd’hui. S’il n’est pas sûr que l’engin suffise à déjouer les multiples embuscades afghanes, sur un théâtre d’opérations, les drones sont bien souvent les « yeux » indispensables des forces engagées.

L’Afghanistan plutôt que le Vatican

Journaliste à Libération, spécialiste des questions de défense, Jean Dominique Merchet l’expliquait sur son blog après l’attaque qui a causé la mort des dix soldats français « La colonne française a été attaquée dans un col. Elle n’avait, au sens propre, pas la capacité de voir au delà de la colline. Des moyens aériens, drones ou hélicoptères, auraient pu précéder la colonne et reconnaitre les lieux ». Interrogé dans France Soir, Guy Teissier, député des Bouches-du-Rhône, président de la commission de Défense de l’Assemblée nationale, allait plus loin : « Si un drone avait survolé les lieux avant le passage des soldats, sans doute aurait-il détecté la présence des Talibans venus en masse et avec d’importants moyens ».

Que vaut la sécurité d’une poignée de troufions français face à l’hypothèse d’une tentative d’agression sur sa Sainteté Benoît XVI ?

Vous avez désormais la réponse.

Par Régis Soubrouillard le 08/09/2008 source Marianne

Transmis par Linsay



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