Assises du Communisme : Un communiqué du collectif Polex

vendredi 15 mars 2013
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Au secrétariat-bureau du Collectif, réuni le 19 février 2013, nous avons eu le compte-rendu de la réunion préparatoire de Vénissieux par D. Dionisi. Nous avons bien enregistré que les « Assises du Communisme » se tiendraient les 27 et 28 et 29 juin 2013 dans un centre de vacances proche de Marseille.

Notre secrétariat a confirmé notre approche à ce sujet :

1 - Nous ne pouvons qu’être pour ces Assises rassemblant les communistes (dans le PCF, hors PCF) ulcérés par l’opportunisme, le carriérisme, le réformisme « européen », qui ont transformé le mouvement communiste français en ectoplasme sans danger pour le capital, et nous en petits isolats inefficaces et inaudibles.

2 - Sans illusion toutefois. Ce genre de réunion, qui a déjà eu lieu vingt fois depuis dix ans, a débouché sur des parlottes théoriques. Les Assises n’auront d’intérêt que si elles déterminent quelques objectifs de rupture avec le consensus opportuniste (nationalisations et services publics, dénonciation de l’Europe supranationale et de l’OTAN, de l’impérialisme, etc…), et que cela débouche sur l’organisation de luttes sur ces objectifs.

3 - Pour que ces Assises aient une utilité autre que de défouloir, il est impératif que cela ne soit pas la création d’une nouvelle organisation (il y en a déjà trop qui se bouffent le nez !), que cela ne soit pas un cartel d’organisations (où chacun représente la sienne et propose aux autres de s’y rallier), mais un lien où des militants se mettent d’accord, individuellement, et en se respectant, sur quelques thèmes de lutte, et que cela permette de les organiser.

4 - Sur ces bases dès que nous aurons en main le texte d’invitation et les modalités pratiques des Assises de fin juin, le Collectif en informera ses adhérents, et les incitera, individuellement, à y participer (sans avoir les moyens, bien sûr, de prendre en charge leurs frais).

Au delà de ces réflexions collectives, et dans la même optique, je voudrais personnellement proposer quelques pistes de réflexion pour l’appel aux Assises.

Affirmer clairement en introduction que les « Assises du Communisme » ont pour objectif de rassembler les militants qui sont ulcérés par l’opportunisme réformiste ambiant, dans leur diversité (dans et hors PCF), et qui veulent être à l’offensive contre le capitalisme et ses serviteurs : pour l’emploi, la ré-industrialisation de la France, le service public, la défense des conquêtes sociales, l’indépendance nationale, le refus des aventures impérialistes, la paix. Nous voulons ensemble analyser ces objectifs, et organiser les luttes populaires sur ces objectifs.

1)- « De la grève à la nationalisation : quelle dimension politique des luttes »
Soutenir les luttes des ouvriers et salariés, même quand les directions syndicales ou les élus ne le font pas.
Défendre, certes, avec eux, les emplois menacés. Mais ne pas s’en tenir à des objectifs défensifs ; proposer comme issue la propriété sociale des entreprises, et notamment des banques d’investissement, une logique de service public contraire à celle de profit capitaliste en usage aujourd’hui.

2)- « Rupture avec le capitalisme ; socialisme, communisme »

Nous devons affirmer l’objectif d’une France socialiste, c’est-à-dire une société régulée par la propriété collective des grands moyens de production et d’échange, et non plus par la propriété privée capitaliste, qu’elle soit transnationale ou hexagonale.
Vingt ans après la disparition dramatique de l’URSS, ce qui a crée un rapport de forces mondial plus favorable à l’impérialisme, de nombreux pays continuent à se référer à l’idéal communiste : Cuba, Chine, Vietnam, Corée du Nord, expériences « socialistes du 21e siècle » en Amérique latine. Aucun d’entre eux n’est pour nous un modèle qu’il suffirait d’imiter. Mais nous devons analyser avec lucidité leurs expériences, et en tirer les conséquences pour nos luttes.
Nous devons en tout cas, affirmer notre solidarité totale avec eux contre l’impérialisme (avec Cuba contre le blocus US, pour l’indépendance nationale de la Chine, de la Corée du Nord, du Venezuela, menacés par l’impérialisme occidental d’agression ou de subversion).
Nous devons aussi dénoncer la réduction de l’histoire de l’URSS et des expériences révolutionnaires passées et présentes à des échecs et des erreurs. Nous devons rappeler leurs succès, de la victoire sur le nazisme à la fin des famines en Chine, et au développement sanitaire et culturel à Cuba, etc…

3)- « Luttes anti-impérialistes, OTAN, UE, euro… »

Nous devons affirmer que l’impérialisme « occidental », économique, diplomatique, militaire, est toujours plus présent dans le monde, qu’il soit des USA, de l’ « Europe », du Qatar ou de la France, et que notre idéal est au contraire le droit de chaque peuple de décider sans ingérence extérieure de son destin, d’utiliser à son profit ses richesses naturelles, de développer son économie agricole et industrielle de façon autonome, pour disposer d’un niveau de vie convenable et des emplois nécessaires, pour éviter ainsi l’émigration forcée.
Nous devons veiller à ce que le développement industriel, guidé par le profit, ne détruise pas l’environnement, la santé, notamment dans les pays du sud soumis à l’exploitation forcenée des multinationales. Mais il faut veiller à ne pas laisser les préoccupations « écologistes » servir de prétexte à la désindustrialisation (en France), ou au maintien du sous-développement (en Chine, en Afrique, etc…) crée par l’impérialisme.
Notre rôle est en conséquence de développer un mouvement pour la paix digne de celui que connut la France des années 1950 à 1980 (contre l’armement nucléaire, contre les guerres coloniales et la guerre américaine au Vietnam, etc…). Ces luttes contre les ingérences impérialistes (en Irak, Afghanistan, Iran, Syrie, et Afrique sahélienne aujourd’hui) sont trop faibles, grevées par l’opportunisme et la soumission électoraliste à un Parti Socialiste inféodé à l’impérialisme autant que les partis de droite.
Nous devons en priorité organiser un mouvement unitaire pour exiger la sortie de l’OTAN, machine de guerre impérialiste, le rapatriement dans l’hexagone des soldats français d’Afrique et du Moyen Orient, la fin des aventures guerrières de la France, qui coûtent des milliards d’euros, au détriment des peuples du sud et des salariés français.
Nous devons dénoncer le fait que la France reste un des plus grands producteur et vendeur d’armes au monde, alors même que son industrie civile périclite.
_ Nous devons affirmer, à l’inverse du discours lénifiant des opportunistes, que l’« Union européenne » est, depuis sa création après la deuxième guerre mondiale, néfaste, destinée à soumettre les peuples du continent au grand marché capitaliste, sans entraves, à accroître la concurrence entre les économies, les salariés, à créer délocalisations et xénophobies. Cette « Europe supranationale » oppose les peuples, alors qu’elle prétend développer les coopérations. Elle ne peut être amendée, devenir « sociale » par un quelconque changement électoral (elle a d’ailleurs déjà été à majorité social-démocrate, et cela n’a rien changé à sa nature). Elle doit être combattue.

L’exigence que la France dénonce tous les « traités européens » : Maastricht, Lisbonne, etc…) doit être un de nos axes de lutte, pour restaurer notre indépendance nationale politique, économique, monétaire, douanière, migratoire, etc…).

4)- « Quels outils pour résister et construire la rupture avec le capitalisme »

Les communistes ne pourront pas faire l’économie de la reconstruction d’un parti, capable d’analyser, de fixer des objectifs et d’entraîner à la lutte les travailleurs. Ils ne pourront le faire qu’en respectant leurs différences, sans sectarisme de groupuscule et de dirigeant.
Cela ne pourra se réaliser, graduellement, qu’en éliminant en nos rangs, toute forme de carriérisme, d’électoralisme, d’opportunisme politicien : le but essentiel d’un parti révolutionnaire et de militants révolutionnaires (y compris au sein des syndicats), n’est pas d’« accéder au pouvoir », mais de convaincre les travailleurs de la nécessité de remplacer le capitalisme par une société socialiste, de « service public ».

L’action politique exige des alliances, sur des objectifs clairs, mais en refusant toute allégeance électoraliste, qui ne peut attirer que le discrédit.

Francis Arzalier

25/02/2013

Post-scriptum : Je serai présent aux Assises de juin, et me préparerai à intervenir sur les questions internationales (UE, OTAN, guerres impérialistes), si vous en êtes d’accord.



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