Etrange tribune conjointe Hollande, Merkel, Cameron sur l’Iran

lundi 21 septembre 2015
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A l’annonce d’une tribune sur l’Iran des trois chefs d’État ou de gouvernements européens parties prenantes aux négociations sur le nucléaire, certains pouvaient attendre qu’ils ouvrent des perspectives à la hauteur des bouleversements de la région, à l’heure où, aux États-Unis, Obama vient de franchir l’obstacle du Congrès et peut enfin valider l’accord.
Ils auront été déçus. On n’y apprend en effet à peu près rien, sinon peut-être que « ce n’est pas un accord fondé sur la confiance »…

Mais ce qui est troublant, c’est le paragraphe concernant Israël : « Nous condamnons sans aucune ambigüité la non reconnaissance par l’Iran de l’existence d’Israël ainsi que le langage inacceptable des dirigeants iraniens à propos d’Israël. La sécurité d’Israël est, et restera, une question de la plus haute importance pour nous. Nous n’aurions pas conclu cet accord sur le nucléaire avec l’Iran si nous ne pensions pas qu’il fait disparaitre une menace qui pesait sur la région comme sur le régime de non-prolifération dans son ensemble. ».

Ainsi, alors que Netanyahou n’a cessé de chercher à torpiller l’accord par des ingérences grossières et répétées auprès du Congrès, alors qu’il a constamment falsifié les données sur la « menace iranienne », en contradiction avec ses propres responsables du renseignement, le trio européen n’a aujourd’hui rien d’autre en tête que ressasser un soutien à Israël comme si celui-ci était sous le coup d’une menace existentielle.

L’existence, bien réelle d’un puissant arsenal nucléaire israélien lire ici, hors contrôle des experts internationaux, ne mérite pas par contre d’être seulement mentionnée. Comme si c’était, aux yeux de nos responsables européens, un « non problème » pour les États de la région et, en tous cas, pas une question de prolifération !

Quant à la condamnation de la non reconnaissance d’Israël, elle a quelque chose de presque cocasse. Que l’on sache la grande majorité des pays arabes ne reconnaissent pas Israël. Et l’initiative de paix arabe présentée dès 2002, saluée par l’UE et soutenue par les 57 pays de l’Organisation de la Coopération Islamique, y compris l’Iran, offre à Israël une normalisation complète des relations en échange de l’évacuation totale des territoires occupés en 1967. Sans avoir suscité de la part des divers gouvernements israéliens la moindre considération. Sans doute parce qu’elle a le tort de trop s’appuyer sur le droit international.

Alors Mme Merkel, MM. Cameron et Hollande, devraient revoir leur copie et enfin montrer l’exemple pour faire bouger l’Iran. Ils le peuvent en reconnaissant sans conditions l’État de Palestine dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem Est comme capitale. François Hollande, après le récent et fort discret sommet inter-gouvernemental franco-palestinien, doit en saisir l’occasion dès mardi en recevant le Président Mahmoud Abbas.

Ce serait, n’en doutons pas, un encouragement à l’Iran pour reconnaître l’État d’Israël… le « moment venu », quand celui-ci saura saisir la main tendue depuis 2002.

Le Bureau national de l’AFPS

Transmis par la_peniche



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