Benazir Bhutto : Un fantasme exotique absolu pour les intellectuels occidentaux.
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Dans cette même rubrique nous avions déjà eu l’occasion de dire de manière brève ce que nous pensions des hommages dithyrambiques rendus à Benazir Bhutto dont l’assassinat ne peut que révulser celles et ceux qui sont épris de liberté et de débat démocratique.
A l’occasion du 4e anniversaire de sa mort René Naba revient en détail sur la vie et l’action politique de celle dont nombre de pouvoirs ont voulu faire une « icone planétaire ».
Retour d’autant plus nécessaire que cette confusion sur son action n’a pas épargné la gauche française...
Héritière d’une dynastie politique* dont le destin tragique est sans doute unique au monde [1], avec quatre personnalités assassinées dont deux anciens premiers ministres, record mondial absolu de tous les temps, infiniment plus morbide que la dynastie de la nation rivale de Gandhi (Inde), ou de la dynastie américaine des Kennedy, ou encore de la dynastie libanaise des Gemayel, de surcroît unique femme à avoir dirigé une République Islamique, le Pakistan, qui plus est unique puissance nucléaire du Monde musulman, Benazir Bhutto avait vocation à faire office d’icône sur le plan planétaire.
Mais cette femme glamour d’une grande « modernité », plutôt que d’impulser une dynamique de changement démocratique de son pays, se donnant en exemple pour la combat de libération de la femme dans le tiers monde arabo-musulman, a versé dans le conformisme d’une gestion bureaucratique empruntant aux sociétés patriarcales leurs méthodes les plus éculées, usant et abusant de son pouvoir au mépris des principes les plus élémentaires de la sagesse politique.
Fille de Zulficar Ali Bhutto, l’unique survivante de l’une des plus puissantes dynasties politiques pakistanaises disposait d’un prestigieux héritage : le nationalisme fougueux de son père, auréolé de la légende de martyr, supplicié par une junte militaire. Mais plutôt que d’assumer l’héritage de l’un des rares dirigeants civils d’un pays plus souvent gouverné par une junte militaire, fondateur de surcroît du « Pakistan People Party », le parti du peuple pakistanais, elle tournera le dos à la base populaire du socle du pouvoir familial, prenant le parti de l’oligarchie financière, accentuant les tares d’une société pakistanaise largement inégalitaire. L’élève de Radcliff College, la filière de Harvard, et de Lady Margaret hall, la filiale d’Oxford, répudiera au pouvoir les enseignements de ces deux temples de la démocratie pour reproduire les pratiques déplorables de ses prédécesseurs militaires dont elle dénonçait les abus.
Et plutôt que de progresser sur la voie des réformes et de l’assainissement des moeurs politiques, plutôt que d’engager son pays sur la voie de la modernité, elle favorisera le népotisme, la corruption et la bureaucratie, s’aliénant du coup les forces progressistes et les milieux intellectuels, ses alliés naturels. Pratiquant une fuite en avant, ce pur produit de l’éducation anglo saxonne -au point de parler l’urdu, sa langue maternelle, avec difficulté-, va favoriser paradoxalement la prise du pouvoir à Kaboul de la branche la plus extrême de l’Islam radical, les Talibans, faisant miroiter par compensation à la grande bourgeoisie pakistanaise les mirifiques marchés d’Asie centrale promis par la conquête de l’Afghanistan, donnant ainsi satisfaction dans les années 1994-1995 aux partis religieux, s’attirant au passage les bonnes grâces de l’Arabie saoudite et des Etats-Unis, les parrains originels des Talibans, mûs par un anticommunisme primaire.
Un cocktail explosif
De par ses origines familiales et ses amitiés internationales cosmopolites –sulfureuses ?-, Benazir constituait un cocktail explosif, difficilement compatible avec un environnement rugueux. Faute impardonnable dans une zone en proie à un violent sentiment américain, Benazir était proche de Peter Galbraith, fils du célèbre économiste John Kenneth Galbraith, avec lequel elle s’était liée durant leurs études aux Etats-Unis, un homme notoirement proche de la CIA, dont il était son agent traitant auprès des services américains.
Maître d’œuvre de la stratégie post islamique de la diplomatie américaine, il initiera la théorie de la dissension sociale dans les pays à structure pluri ethnique, particulièrement en Afghanistan et en Irak. Ce spécialiste des guerres civiles a été envoyé spécial en Irak, dans la « zone de non survol », juste avant l’invasion de l’Irak, dans la zone soustraite à la souveraineté irakienne, avec pour mission de susciter la guerre civile entre communautés et de préparer la partition du pays en trois entités distinctes (kurde, sunnite et chiite), prélude au « remodelage du Grand Moyen-Orient ». Ancien ambassadeur des États-Unis en Croatie (1993-98), il supervisa l’expérimentation de la « théorie des combats de chiens », matrice des dissensions intestines, dans l’ex-Yougoslavie, ouvrant ainsi la voie à l’intervention de l’OTAN. Représentant spécial de l’ONU pour l’Afghanistan au titre d’adjoint, il a été démissionné de son poste pour son opposition à Hamid Karzaï, le président afghan.
Pis, dans le labyrinthe tribal pakistanais, au regard des gardiens du dogme, la dynastie Bhutto faisait tâche. Grands propriétaires fonciers du Sind, la région portuaire de Karachi, poumon du Pakistan, les Bhutto étaient des chiites dans un pays majoritairement sunnite, dont l’épouse du chef du clan, Zulficar Ali, circonstance aggravante au regard de l’orthodoxie sunnite, la Bégum Nusrat Aspahani, était une iranienne d’origine kurde. Ceci pourrait expliquer sans doute les préférences de l’Arabie saoudite pour son rival Nawaz Sharif, un sunnite, au point de se porter garant de son comportement auprès des militaires pakistanais par un accord conclu sous l’égide l’ancien premier ministre libanais assassiné Rafic Hariri, et les gages constants que la famille Bhutto a dû donner à ses parrains wahhabites.
De retour d’un exil de neuf ans à Londres et à Doubaï, Benazir devait cautionner une mascarade politique dans une opération parrainée par les Américains visant à renflouer le Président Pervez Moucharraf, en perte de vitesse, et à restaurer une apparence de démocratie dans un pays gangrené par la corruption et la montée en puissance des Islamistes. Pour prix de sa participation à ce simulacre électoral, -sa participation aux élections législatives de janvier 2008-, elle se voyait offrir le poste de premier ministre d’une junte militaire. Une décision qui scellera son destin tragique, en contradiction avec le combat de son père. En l’espace de trois décennies, la famille emblématique du Pakistan sera décimée (le chef du clan le premier ministre Zulficar, en 1979, ses deux fils, respectivement Shahnawaz, en 1985, et Murtaza, en 1996, enfin le premier ministre Benazir, en 2007), du jamais vu dans les annales de la mafiocratie internationale.
Se superposant au destin tragique de sa famille, son glamour fera longtemps illusion. Benazir réussira le tour de force de gommer les aspects sombres de sa gestion, notamment son soutien résolu aux Talibans jusqu’à leur propulsion au pouvoir à Kaboul, en 1994-1995, son implication dans de grandes affaires de corruption et la personnalisation excessive du pouvoir au point de se faire élire présidente à vie de son parti, le Parti du peuple pakistanais. Coincée entre les militaires et les religieux, sa marge de manoeuvre se révélait extrêmement étroite, tributaire de la perfusion américaine.
Dans un Pakistan tiraillé entre Talibans du Pakistan et Talibans d’Afghanistan, soumis à la pression américaine face à une puissante armée indienne, Benazir,femme de surcroît chiite, aura fait office de fusible idéal, victime collatérale de l’instrumentalisation de l’Islam comme arme politique dont les effets pervers se poursuivent encore de nos jours quarante ans après sa mise en oeuvre dans la foulée de l’incendie de la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem, en 1969 : Le Toudeh, le parti communiste iranien, le parti communiste égyptien et Le parti communiste soudanais seront décapités, avec pour corollaire l’élimination des principaux initiateurs de cette politique qui a privé les dirigeants en place d’une opposition capable de faire contrepoids à une prévisible flambée islamiste. Le Roi Fayçal d’Arabie saoudite a été assassiné en 1976 par un de ses neveux, le Chah d’Iran, destitué en 1979, et le président égyptien Anouar Al Sadate mitraillé en 1981, tandis que le président soudanais Gaafar Al Nimeiry partait en exil au Caire en 1985, quatre ans après l’assassinat de son compère égyptien, dans la foulée de sa supervision du transfert des juifs éthiopiens vers Israël.
Tous ceux qui s’y sont essayés ont connu le sort de l’apprenti sorcier. Tel un effet boomerang, Benazir Bhutto en est l’ultime victime en date. Un double attentat le 18 octobre à Karachi contre le cortège qui accompagnait la survivante de la dynastie au mausolée d’Ali Jinnah, le fondateur du Pakistan, ne laissait le moindre doute sur les intentions de ses adversaires. Selon les chiffres officiels, l’attentat avait fait 133 morts et 290 blessés et les 20 000 membres des forces de sécurité déployées pour l’accueil triomphal de Benazir n’ont apparemment pas suffit à la tâche.
Son assassinat trois mois plus tard à Rawalpindi constitue, à lui seul, tout un symbole. Rawalpindi est non seulement le siège de l’Etat-major pakistanais qui gouverne le pays d’une manière quasi-continue depuis l’Indépendance du Pakistan en 1948. C’est aussi le siège de l’ISI, le redoutable service des renseignements, maître d’oeuvre, sous la houlette américaine de la montée en puissance des Taliban dans la guerre anti-soviétique en Afghanistan dans les années 1980, mais c’est aussi et surtout, au regard de la propre histoire de Benazir, l’ancienne capitale du Pakistan du temps ou son père Zulficar Ali était premier ministre.
Envisager dans ce lourd contexte mémoriel une collaboration avec les ordonnateurs de la pendaison de son propre père nécessite à tout le moins une bonne dose d’ambition ou d’ingratitude. S’afficher de surcroît avec un collaborateur patenté de la CIA relève sinon de la provocation à tout le moins de l’inconscience, à moins d’être assuré d’une protection à toute épreuve, ce qui dans le cas d’espèce n’aura pas été le cas. Si l’identité du commanditaire n’est pas connu, le message ne souffrait aucune ambiguïté : Benazir Bhutto était indésirable dans le jeu de quilles pakistanais, un personnage encombrant de surcroît bénéficiant d’un parrainage américain dans un pays au nationalisme chatouilleux en proie à une vague anti-occidentale. Mais en ciblant Benazir, à qui l’on prêtait l’intention d’autoriser l’armée américaine à combattre les Taliban à partir du territoire pakistanais, dans un pays au nationalisme chatouilleux, à la religiosité exacerbée, le commanditaire visait à la fois et l’Amérique et la Femme libérée perçue comme une femme de collaboration avec le principal soutien à l’ennemi indien.
Les révélations du site Wikileak, le 26 juillet 2010, sur le jeu trouble du Pakistan et des Etats-Unis dans le conflit afghan [2] donnent crédit à cette hypothèse. Le site électronique américain, spécialisé dans la divulgation des documents secrets militaires, révèle la double duplicité du Pakistan et des Etats-Unis. L’armée pakistanaise, officiellement alliée de l’Amérique, soutenant clandestinement les Talibans afghans, alors que l’armée américaine, officiellement engagée dans une mission de pacification du pays, faisant peu de cas des pertes civiles afghanes dans des opérations musclées de riposte sans discernement.
La liquidation d’Oussama ben Laden, chef d’Al Qaida, le 2 Mai 2011, dans une opération conjointe américano-pakistanaise, dans un périmètre sécurisé de l’Establishment Pakistanais, à Abbottabad, témoigne de la permanence du jeu trouble des ces deux puissances dans cette zone, qui font de l’assassinat de Benazir Bhutto, comme de Ben Laden de « ténébreuses affaires » à tous égards. Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, veuf de Benazir Bhutto, a revendiqué une part du succès de l’opération anti Ben Laden, estimant que le Pakistan « a pris sa part » de travail, s’abstenant toutefois d’expliquer comment Ben Laden a réussi à vivre des années sans être repéré dans ce lieu de villégiature à flanc de coteau, avec des généraux pakistanais en retraite.
Rafic Hariri (Liban) et Benazir Bhutto (Pakistan) se situaient aux extrémités d’un axe politique ayant vocation à servir de levier de transformation de l’Asie occidentale en « Grand Moyen sur Orient ». Les deux anciens premiers ministres, le sunnite libanais et la chiite pakistanaise, tous deux assassinés à deux ans d’intervalles, présentaient un cas de similitude absolu dans leurs fonctions, les deux d’ailleurs en connexion étroite avec l’Arabie saoudite dans la mesure ou Rafic Hariri était le co-garant avec le Prince Bandar ben Sultan, le président du Conseil national de sécurité, de l’accord régissant le retour d’exil de l’ancien premier ministre pakistanais Nawaz Charif, rival de Benazir. Une garantie reprise à son compte par Saad Hariri, l’héritier politique du clan Hariri au Liban.
Parrain originel des Talibans d’Afghanistan, l’Arabie Saoudite passe pour avoir été le principal bailleur de fonds du programme nucléaire pakistanais, en contrepartie de l’assistance fournie par le Pakistan dans l’encadrement de l‘armée de l’air saoudienne dont elle assurera pendant vingt ans la formation de ses pilotes et la protection de son espace aérien. Une bonne entente matérialisée symboliquement par la dénomination de la troisième ville du Pakistan Lyallpur de Faisalabad, en hommage à la contribution du Roi Faysal d’Arabie au règlement du contentieux entre le Pakistan, 2e plus important pays musulman après l’Indonésie, et son ancienne province sécessionniste, le Bangla Desh [3].
En dépit de ces fortes similitudes, particulièrement le double parrainage du royaume saoudien au le milliardaire libano saoudien et au Pakistan, et leur positionnement similaire sur le plan de la géopolitique américaine, Rafic Hariri aura droit à un Tribunal Spécial International pour juger ses présumés assassins, mais non Benazir Bhutto, dont pourtant toute la dynastie a été décimée. La sélectivité dans ce choix porte préjudice au Tribunal en ce qu’elle constitue une négation du principe d’universalité de la justice internationale et fait craindre une instrumentalisation de cette juridiction à des fins politiques au service des desseins du camp occidental. Dans cette perspective, le destin de Benazir Bhutto ressemble étrangement à celui de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri et à celui de l’ancien président égyptien Anouar el Sadate, assassiné en 1981, des dirigeants plus utiles à la diplomatie israélo américaine mort que vifs.
Patent est le décalage dans la perception que se fait l’Occident de la réalité pakistanaise, particulièrement les intellectuels occidentaux dont leur vision de Benazir Bhutto relève à proprement parler de la psychanalyse en ce qu’elle constitue pour eux un fantasme exotique absolu : La belle sultane dévoilée, l’anti burka, le chef du Harem, politiquement parlant, dont ils développaient à son égard une sorte de « discours sur la servitude volontaire », mus par une sorte de tropisme exotique à l’égard de l’Islam qui fait que chaque notabilité intellectuelle dispose de sa minorité protégée : Le philosophe André Glucksmann, des Tchétchènes, quand bien même son nouvel ami le président Nicolas Sarkozy, est devenu le meilleur ami occidental du président russe Vladimir Poutine, Bernard Henry Lévy, du commandant Massoud dont il imaginera le récit de sa propre rencontre avec le chef militaire afghan, de même que le Darfour, quand bien même son entreprise familiale est mentionnée dans la déforestation de la forêt africaine, enfin Bernard Kouchner, des Kurdes, les supplétifs des américains dans l’invasion américaine d’Irak.
Victime sacrificielle des contradictions pakistanaises sous tendues par l’exacerbation de la rivalité sunnite chiite, Benazir Bhutto aura été aussi victime du fantasme occidental à son égard et du tropisme exotique des intellectuels occidentaux à l’égard de l’Islam. A force d’instrumentaliser l’Islam on finit par s’y fourvoyer et à force de jouer avec le feu on finit par se brûler. Il en va du Pakistan, comme de l’Arabie Saoudite, comme de l’Egypte, comme des Etats-Unis d’Amérique et même comme d’Israël avec le Hamas.
Par René Naba le 27/12/2011
Transmis par Linsay
René Naba : Ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, est l’auteur notamment des ouvrages suivants :
« Liban : chroniques d’un pays en sursis » (Éditions du Cygne) ;
« Aux origines de la tragédie arabe"- Editions Bachari 2006. ;
"Du bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français"- Harmattan 2002.
« Rafic Hariri, un homme d’affaires, premier ministre » (Harmattan 2000) ;
« Guerre des ondes, guerre de religion, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen » (Harmattan 1998) ;
"De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde", Editions l’Harmattan Mai 2009.
(*)Version réactualisée à l’occasion du 4e anniversaire de son assassinat (première mouture parue en 2007)
[1] La famille Bhutto compte quatre personnalités assassinées, le premier ministre Zulficar Ali Bhutto, pendu par les militaires, sa fille l’ancienne premier ministre Benazir Bhutto (2007) et ses deux frères Shanawaz, mort mystérieusement à Cannes en 1985 (Sud de la France) et Mourtaza (1996). Benazir, mariée avec Assif Ali Sardari, qui deviendra président du Pakistan à la suite de l’assassinat de son épouse, a eu trois enfants, dont l’aîné, un garçon Bilawal (1988) lui a succédé à la tête du PPP et deux filles Bakhtawar (1990) et Assefa (1993).
La famille Gandhi déplore elle trois morts : le premier ministre Indira Gandhi, la fille du Pandit Nehru, tuée en février 1984 par des gardes Sikhs, Rajiv, son fils aîné qui lui succéda à la tête du gouvernement indien, tué en décembre 1989, par des indépendantistes tamoul à la suite de son intervention militaire dans le conflit du Sri Lanka, enfin Sanjay, tué dans un accident d’avion qu’il pilotait, le 23 juin 1980. A égalité avec la famille du président irakien Saddam Hussein pendu, et ses deux enfants Ouddaï et Koussaï, tués lors d’un raid américain dans la foulée de l’invasion américaine de l’Irak en avril 2003.
La famille Kennedy compte deux assassinats politiques : le Président John Fitzgerald Kennedy (22 novembre 1963) à Dallas, et, son frère, le sénateur de New York Robert Francis Kennedy, le 5 juin 1968. La famille Gemayel compte elle aussi deux assassinats politiques : le président éphémère du Liban, Bachir Gemayel, chef des milices chrétiennes libanaises, tué dans un attentat à la bombe à la veille de sa prise de fonction, le 15 septembre 1982, et, son neveu Pierre Gemayel, député du Metn (Mont Liban), tué le dans un attentat à la bombe, le 21 novembre 2006.
[2] Cf. Le Monde en date du 26.07.2010 « Des documents révèlent que les services secrets pakistanais aideraient les talibans afghans ». Le journal écrit à ce propos. « Des documents militaires américains confidentiels, publiés par le site Wikileaks, révèlent que les services secrets pakistanais soutiendraient secrètement les talibans afghans, avec lesquels ils organiseraient, selon le New York Times, « des réseaux de groupes d’insurgés qui combattent les soldats américains en Afghanistan, et même montent des complots visant à assassiner des dirigeants afghans ». Une révélation très embarrassante pour les Etats-Unis, dont le Pakistan est censé être l’allié dans cette guerre d’Afghanistan engagée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Selon le New York Times, ces documents explosifs « laissent entendre que le Pakistan, officiellement un allié des Etats-Unis, permet à des membres de son service de renseignement de traiter directement avec les talibans » lors de « sessions de stratégie secrète ».
[3] Troisième ville du Pakistan, dans la province du Pendjab, Lyallpur a été fondée en 1895. Elle tire son nom de son fondateur Sir Charles James Lyall, Lieutenant gouverneur du Pendjab du temps de l’Empire britannique des Indes. Longtemps désignée comme « Le Manchester du Pakistan » en raison de sa production cotonnière, Lyallpur est célèbre pour son plan de centre ville qui reprend les couleurs du drapeau du Royaume Uni (l’Union Jack). Elle a été débaptisée en 1977 pour prendre le nom de Faisalabad, en hommage à la contribution du défunt Roi d’Arabie, Faysal ben Abdel Aziz, au règlement du contentieux entre le Pakistan et son ancienne province sécessionniste le Bengla Desh.
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