L’armée contre les grévistes
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En mars dernier le PCB dénonçait le « hold up électoral » qui permettait à Boni YAYI d’être élu dès le 1er tour de la présidentielle. Un scrutin sans liste électorale fixée, sans liste des bureaux de votes...et un résultat proclamé avant même que la Cour Constitutionnelle le fasse. Aujourd’hui le despote menace de licencier les grévistes pour les remplacer par un recrutement de dizaines de milliers de diplômés chômeurs fabriqués par le même pouvoir autocratique et fait appel à l’armée.
BONI YAYI AUX ABOIS APPELLE L’ARMEE A DES CRIMES DE GUERRE CONTRE LES TRAVAILLEURS
Le mardi 12 juillet 2011, Boni YAYI a réuni au Palais de la Présidence de la République le Haut Commandement Militaire et des forces de sécurité et de défense. Dans un discours de guerre ouverte contre les travailleurs grévistes pris comme ennemis, Boni YAYI a demandé au Haut Commandement Militaire de l’aider à sévir. « A partir de lundi 18 juillet…, nous allons procéder à des défalcations systématiques sur salaire pour fait de grève. Celui qui ne va pas travailler sera radié purement et simplement de la fonction publique »… « Je prendrai mes responsabilités, mais avec vous ; et je vous demande de prendre vous aussi, vos responsabilités à mes côtés pour mettre fin au désordre, à l’irresponsabilité, à l’irrespect de l’autorité et des institutions de l’Etat ». (Cf. le journal « LA NATION » n° 5282 du 13 juillet 2011) dira-t-il à l’adresse du haut commandement militaire. Dans son discours, Boni YAYI présente encore une fois les grèves comme illégales, lancées « sans préavis ».
Tout démocrate qui a suivi le déroulement des événements en cours et qui a écouté ce discours ne peut qu’être pris d’effroi et de fureur contre un président qui œuvre avec tant de mensonge, d’irresponsabilité, de volonté despotique à la régression politique, économique et sociale de notre pays.
1.- Boni YAYI ment en disant que les grèves sont lancées sans préavis. A supposer même qu’il en soit ainsi, ce n’est pas l’armée qui est chargée de régler les problèmes de grève ! L’objectif de Boni YAYI est donc ailleurs.
2.- C’est Boni YAYI et son gouvernement qui font preuve d’irresponsabilité notoire. Un accord a été signé en avril 2011 entre les centrales syndicales et le gouvernement sous la responsabilité de KOUPAKI. Ce texte a servi de base au décret signé par Boni YAYI accordant le coefficient 1,25 aux travailleurs des finances. L’accord prévoit la mise en place sans délai d’un comité pour décider de la date d’extension aux autres secteurs. C’est dire que l’accord n’a pas fait de discrimination, mais au contraire, s’est donné pour but d’harmoniser les salaires de base. Si Boni YAYI, son Premier Ministre KOUPAKI et son gouvernement étaient sérieux et responsables, après la décision de la Cour Constitutionnelle proclamant le décret contraire à la Constitution, ils devaient d’abord chercher à corriger le décret querellé au regard du texte de l’accord ou au pire rappeler les responsables syndicaux. Mais, Boni YAYI et KOUPAKI ont dès le lendemain de la décision de la Cour de Robert DOSSOU, abrogé le décret pour chercher ensuite à « négocier ».
3.- En rappelant les responsables syndicaux le 1er juillet 2011, KOUPAKI savait donc très bien, dès le départ, qu’il ne s’agissait pas de négociation, mais de faire diversion. Ainsi, alors que les responsables syndicaux ont fait dès ce 1er juillet 2011 des propositions de conversion des primes dont la prime de rendement (qui, à elle seule, fait 18% du salaire), KOUPAKI s’est mis à jouer au dilatoire, à inventer des chiffres qui sont passés de 14 milliards à 22,5 milliards afin de conclure à l’impossibilité de satisfaction des revendications. Comment donc peut-il être impossible de convertir 18% et des primes spécifiques (allant de 100.000 à 180.000 par semestre) en 25% ? Seuls KOUPAKI et son ministre Adidja MATHYS en ont le secret ! ! ! Et l’irresponsabilité de ce gouvernement est allé jusqu’à demander aux responsables syndicaux d’aller écouter les experts étrangers du FMI et de la Banque Mondiale. Avons-nous alors encore un gouvernement au Bénin ?
C’est avec une telle irresponsabilité que Boni YAYI et son gouvernement détruisent systématiquement le travail et l’envie de travailler pour le pays. Le jour du bilan viendra, mais il suffit de voir l’agitation et les improvisations incessantes de Boni YAYI pour se rendre compte que c’est lui qui est à la source de l’accroissement de « la paresse, du désordre, de l’anarchie, de l’impunité » dans le pays. Qui a achevé la dégringolade de la culture du coton ? Pendant que le Bénin produit et exporte du coton, les usines (SITEX dans le Mono, IBETEX à Parakou, SHB à Bohicon, etc.) et des milliers d’ouvriers sont en chômage technique faute de coton et de graines de coton. Qui en est responsable ? Qui a achevé la ruine de Bénin Telecom ? N’est-ce pas Boni YAYI et son DG Patrick BENON ? Qui a permis l’escroquerie des populations avec l’affaire ICC-Services, asséché leur épargne et compromis leurs activités ? Boni YAYI et ses ministres des finances et d’Etat d’alors KOUPAKI et KOGUI N’DOURO.
5.- L’appel à l’armée contre les travailleurs constitue une incitation aux crimes de guerre. Boni YAYI s’était déjà ridiculisé avec son discours anticonstitutionnel du 13 juin 2011 contre le droit de grève. Maintenant, en appelant ouvertement un mois plus tard l’armée dont la mission est de défendre le territoire contre les agressions extérieures, à l’aider à sévir contre la population civile intérieure et notamment les travailleurs grévistes, Boni YAYI passe à l’incitation à un crime flagrant aujourd’hui réprouvé par l’opinion internationale : le crime de guerre. Ses ministres KOUPAKI et de SOUZA qui jouent au dilatoire sont complices de ces incitations aux crimes de guerre.
6.- Au total, le PCB réprouve et dénonce la proclamation de guerre ouverte de Boni YAYI contre les travailleurs et le peuple. Il appelle les travailleurs et le peuple à puiser dans leurs expériences pour faire face au despote criminel et continuer les combats jusqu’à l’émancipation complète du pays.
Quant aux militaires, il est déjà établi qu’ils sont responsables à titre individuel des actes qu’ils auront commis. Le PCB les appelle à ne pas répondre aux incitations criminelles du despote apatride aux abois, mais à cultiver les liens d’action avec les travailleurs et le peuple pour l’émancipation et l’indépendance de notre pays.
Cotonou, le 14 juillet 2011
Le Parti Communiste du Bénin
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