UKRAINE / UE : Seuls les partis bourgeois ukrainiens sont pour !

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jeudi 5 décembre 2013
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Depuis quelques jours, les médias français se déchainent : selon cette propagande orchestrée, le « peuple ukrainien » se battrait pour son « indépendance ». Tout semble indiquer que la mise en scène occidentale s’inscrit dans une stratégie d’affrontement avec la Russie, qui a l’audace de s’opposer à l’expansionnisme du capital européen et à la conquête de nouveaux marchés à l’Est... Seuls, les communistes ukrainiens mènent une campagne de masse contre l’intégration européenne

L’accord d’association UE/Ukraine est un premier pas dans l’intégration de l’Ukraine à l’UE. Tous les partis bourgeois d’Ukraine sont pour, le gouvernement finasse sous la pression russe. Seuls, les communistes mènent une campagne de masse contre l’intégration européenne.

Plus de 3,5 millions de signatures selon le secrétaire-général du PC ukrainien (KPU) Petro Simonenko, 4 millions pour les députés Alexander Golub et Olga Borita : la campagne de pétition du KPU pour un référendum sur l’intégration européenne est un succès massif.

Le PC ukrainien seul contre l’intégration européenne

Du côté des partis bourgeois, derrière les fausses divisions, c’est l’Union sacrée pour l’Union européenne. Le Parti des régions de Janukovitch, les ex-orangistes du bloc européiste de Ioulia Timochenko, les petits partis d’oppositions soutenus par l’UE sont tous pour l’Accord d’association UE/Europe.

Seul le Parti communiste d’Ukraine (KPU) a fermement dénoncé cet accord d’Association avec l’UE comme une « trahison des intérêts nationaux », et exigé un référendum (« seule planche de salut pour l’Ukraine ») pour que le peuple puisse exprimer son rejet de l’UE.

Depuis les élections de 2012, le KPU peut compter sur la présence de 32 députés communistes à la Rada (le parlement ukrainien), sur lesquels s’étaient portés près de 3 millions de voix.

Si, désormais, le gouvernement de Janukovitch, catalogué comme pro-russe – en réalité pro-oligarques d’Ukraine ou de Russie [1] – a « suspendu » les négociations, c’est sur pression russe sans doute, mais aussi face à la pression populaire croissante dans le pays.

Car, selon la Constitution ukrainienne, toute pétition récoltant plus de 3 millions de signatures peut faire objet d’un référendum. « Mais le gouvernement a peur d’un référendum, peur de son propre peuple » ,souligne le secrétaire-général du Parti communiste Petro Simonenko.

L’UE, une union du grand capital : « ils veulent notre marché, nos matières premières, notre main d’œuvre »

Depuis des mois, les militants communistes alertent la population sur les dangers de l’Accord d’association UE/Ukraine, et plus largement l’intégration européenne, brisant le mur d’incompréhension entretenu par le gouvernement sur les implications de cet accord.

L’analyse de classe de l’accord est assez claire. Pour le KPU, l’UE est une union du grand capital européen, et l’Accord d’association est une tentative de mettre la main sur l’immense marché ukrainien, ses matières premières abondantes et sur une main d’œuvre peu onéreuse.

L’Accord d’association est le premier pas vers l’intégration dans l’UE. Et le député communiste Alexander Golub rappelle le sort réservé aux voisins bulgares et roumains, où règnent corruption et misère depuis l’intégration.
L’accord est semblable, souligne de son côté la députée Olga Borita, aux accords passés avec les pays africains, légitimant l’ingérence de l’UE dans les affaires intérieures, les politiques de libéralisation-privatisation, et in fine le pillage économique du pays.

Si on suit l’analyse de A. Golub, l’accord est dans les intérêts de l’UE :
« l’UE va gagner de nouveaux marchés, qui ne pourront pas rivaliser avec ceux de l’Ukraine en termes de qualités et de prix. L’UE gagnera un accès aux matières premières et aux travailleurs ukrainiens, bien éduqués et relativement peu chers ».

Du côté ukrainien : « Seules quelques familles en Ukraine, celles qui contrôlent le commerce des matières premières, en profiteront », fait remarquer Golub, tandis que plusieurs secteurs industriels seront démantelés, pas assez compétitifs, transformant l’Ukraine en un pays sous-développé.

Destruction de l’appareil productif national et chômage de masse, libéralisation-privatisation et hausse des tarifs (de l’énergie surtout) donc appauvrissement général et dépendance extérieure : les communistes ukrainiens dénoncent l’UE telle qu’elle est pour convaincre la population.

Les positions des communistes gagnent du terrain : union douanière avec les pays d’ex-URSS, rupture avec le cap néo-libéral.

Selon les derniers sondages, si le pays est profondément divisé – quasiment à 50/50, selon une fracture nettement ouest (pro-européen)/est (contre l’UE) – les positions des communistes, le rejet de l’intégration européenne gagnent du terrain, grâce à son travail de masse.

Quelle alternative proposent les communistes ukrainiens ?

Sur le plan des accords internationaux, les communistes ukrainiens privilégient les accords économiques avec les anciens pays d’URSS, dans le respect de l’indépendance de chacun des pays.

Dénonçant la collusion de l’UE avec les intérêts géopolitiques des Etats-Unis, le KPU souligne la volonté de l’OTAN d’encercler la Russie et d’instrumentaliser l’Ukraine pour la mettre en première ligne de l’affrontement entre grandes puissances.

Le KPU prône – dans le respect de la souveraineté du pays et des intérêts des travailleurs ukrainiens – l’intégration de l’Ukraine dans l’Union douanière Russie-Ukraine-Biélorussie.

Il réaffirme également, sur le plan interne, son « programme anti-crise » reposant sur la nationalisation des grandes entreprises, la fixation d’un tarif maximum pour les services publics ou encore le refus des projets de « libéralisation-privatisation » du système de retraites ou de santé.

C’est ce programme de rupture avec les intérêts du capital, de rejet de l’intégration européenne, porté par un travail de masse qui a permis aux communistes de réaliser en 2012 leur meilleur score depuis 2002 : 13,4 % et 2,6 millions de voix (contre 5,4 % et 1,3 millions de voix en 2007).

Solidarité avec la lutte de nos camarades ukrainiens contre l’UE. La meilleure des solidarités est encore de mener la lutte chez nous contre l’UE, d’abord dans la rue. Mais les élections européennes de 2014 doivent aussi un moment de dire non à l’Union européenne du Capital !

Article AC pour "Solidarité Internationale PCF"

http ://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-les-communistes-ukrainiens-recoltent-4-millions-de-signatures-pour-un-referendum-contre-l-integratio-121297303.html

HISTOIRE : L’UKRAINE EST LE BERCEAU DE LA RUSSIE


Depuis quelques jours, les médias français se déchainent : selon cette propagande orchestrée, le "peuple ukrainien" se battrait pour son "indépendance". Et pour réintégrer l’espace européen (en fait adhérer à l’Union européenne...), dont "historiquement", cette nation ferait partie politiquement et culturellement, laissant croire qu’elle fut abusivement annexée par la Russie (hier, soviétique).

Et que celle-ci veut aujourd’hui, brutalement ré-inclure dans son sein.
Comment peut-on travestir l’histoire, la caricaturer d’une telle façon ?
Non, jamais la Russie qu’elle fut tzariste, soviétique ou gouvernée par Vladimir Poutine n’a conquis l’Ukraine : pour la bonne raison que celle-ci fut dès le Moyen-Age, le berceau du futur Etat russe.

Dans l’Atlas historique de Geoges Duby, réédité en 2007, on peut lire page 95 :

La principauté de Kiev

La tribu des slaves orientaux qui ont donné naissance au peuple russe s’individualisait, au VIIIe et IXe siècle dans une immense zone dont l’axe nord-sud est marqué par le Volkhov et le Dniepr (...).
Autour des villes de Novgorod et Kiev se sont constitués les premières principautés russes sous l’autorité de deux princes qui seraient d’origine Varègue : Riourik dont le nom déformé aurait servi à baptiser le peuple sous lequel il régnait (Rous : russe) et son fils Oleg.
Ce dernier fait de Kiev vers 882 la capitale du premier État russe unifié.



Carte de l’Europe centrale vers l’année 1000 après J-C (tirée de Euratlas).
http://www.euratlas.net/history/europe/1000/fr_index.html

Certes la vicissitude des guerres a modifié au cours des siècles suivants, les frontières instables des États, à l’ouest comme à l’est de l’Europe. Au XVIIe siècle, avec Pierre le Grand, puis un siècle plus tard avec Catherine II, la Russie inclut tous les territoires de la mer de Barents, à l’extrême-nord, jusqu’à la mer Noire au sud, avec les villes de Kiev et de Kharkov dans la province ukrainienne, à une époque où Lille, en France, n’était pas encore française...

C’est dire si la propagande mensongère de nos médias ainsi répandue à longueur d’antenne ne correspond en rien à la vérité historique.

Non, ce n’est ni Staline, ni Poutine qui ont « annexé » l’Ukraine à la Russie.
L’Ukraine en est plutôt le berceau.

Si des tentatives de sécession ont eu lieu, elles furent le fait des kollaborateurs nazis ukrainiens qui se furent les auxiliaires zélés des SS de 1941 à 1944, participant à de nombreux massacres de masses de communistes et de juifs.

Jean Lévy

transmis par la_peniche


[1Un oligarque est un membre d’une oligarchie, classe dominante liée au gouvernement d’un pays. En particulier, le terme est employé couramment en Russie actuelle (en russe : Олигарх) pour désigner certaines personnalités de premier plan du monde des affaires, en lien avec le pouvoir politique, qui se sont enrichies après le démantèlement de l’URSS, à la faveur de la transition de l’économie russe vers l’économie de marché et notamment des privatisations lors des deux mandats du président Boris Eltsine.



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