L’Amérique latine et les Caraïbes ont cessé d’être l’arrière-cour des USA
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Une bonne synthèse des évolutions dans cette région du monde et dont Rouge Midi a déjà parlé dans plusieurs articles.
Politiquement hétérogène, l’Amérique latine et les Caraïbes se divisent en 3 types de régime politique : la gauche (Venezuela, Cuba, la Bolivie, l’Equateur), le centre-gauche (Brésil, Argentine, Nicaragua, etc.) et la droite (Mexique, Chili, Colombie).
Cette hétérogénéité n’empêche pas le développement du vieux rêve d’intégration en un seul peuple de Simon Bolivar et d’Ernesto Che Guevara.
Les instruments d’intégration politique, économique, sociale, culturelle ont pour nom l’ALBA-TCP (et sa monnaie commune le Sucre) (1), l’UNASUR(2) et la CELAC (3). Il y a en outre une chaîne de télévision commune, Telesur.
A cela s’ajoute la montée en puissance des peuples indigènes, notamment au Mexique, au Pérou, en Equateur et en Bolivie.
Des incertitudes subsistent quant à l’après Castro à Cuba et l’après Chavez au Venezuela.
Le principal obstacle à ces processus d’intégration est constitué par les médias, qui sont très largement aux mains de la droite.
Un autre mal est l’extractivisme qui menace la survie des peuples indigènes et nécessite l’invention d’un nouveau modèle de développement.
Il convient donc d’être raisonnablement optimiste quant à la capacité de résistance et d’initiative des peuples.
Une chose est certaine : plus rien ne sera comme avant en Amérique latine et aux Caraïbes. Les USA ont définitivement perdu leur arrière-cour et la doctrine Monroe est obsolète.
Gérard Jugant
(1) L’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique-Traité de commerce des peuples (ALBA-TCP) est une organisation politique, sociale et économique pour promouvoir la coopération dans ces domaines entre les pays socialistes de l’Amérique latine et des Caraïbes. L’ALBA a été officiellement lancée en avril 2005, par la signature d’un « traité commercial des peuples » entre Cuba et le Venezuela. La Bolivie, le Nicaragua, la Dominique et le Honduras se sont depuis associés à l’initiative, qui visait à promouvoir une alternative à la ZLEA (Zone le libre-échange des Amériques) promue par Washington. Saint-Vincent et les Grenadines en est devenu membre le 17 avril 2009. Enfin, en juin 2009, le nombre de membres est passé à 9, suite à l’adhésion d’Antigua-et-Barbuda et de l’Equateur. Depuis janvier 2010, le Honduras ne fait plus partie de l’ALBA.
(2) L’Union des nations sud-américaines est une organisation intergouvernementale intégrant 2 unions douanières présentes dans la région : le Marché commun du Sud (Mercosur) et la Communauté andine (CAN), dans le cadre d’une intégration continue de l’Amérique du Sud.
L’UNASUR s’inspire de l’Union Européenne. Son objectif est de « construire une citoyenneté sud-américaine et développer un espace régional intégré ». Elle est composée des 12 Etats d’Amérique du Sud, dont la population a été estimée à 396 millions d’habitants au 01-07-2010.
(3) La CELAC, Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes est le nom provisoire d’un nouveau bloc régional regroupant les Etats d’Amérique latine et de la communauté caribéenne (CARICOM) créé le 23 février 2010 lors du sommet du groupe de Rio, à Cancun, Mexique. Ce projet de bloc régional constitue une alternative à l’Organisation des Etats américains (OEA). Les statuts de la CELAC ont été précisés lors d’un sommet qui s’est tenu à Caracas en 2011.
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