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Grèce : positions syndicales très éclairantes à divers titres

samedi 4 juillet 2015, par Charles Hoareau

Voilà encore des positions que les médias ne publient guère et qui pourtant montrent chacune à leur façon les enjeux du référendum grec. En particulier nous n’avons trouvé nulle part sur le Net le comparatif pourtant éclairant qu’a publié le PAME (Front syndical grec affilié à la FSM) et que nous reproduisons par une quasi exclusivité dont nous nous serions volontiers passés…mais peut-être avons-nous mal cherché ?!

Le camp du capital partout, y compris au-delà de l’Europe mobilise pour le OUI, c’est-à -dire pour l’acceptation des mesures préconisées par l’UE, la BCE et le FMI : ça c’est logique.

En face le camp progressiste mobilise pour le NON et le soutien au gouvernement de Syriza...et donc le soutien à ses propositions. A priori cela parait logique également. Quoique… la question est plus complexe qu’il n’y parait et nous verrons pourquoi.

Mais que disent les syndicats grecs ? Les positions sont loin d’être uniformes ce qui n’étonnera pas celles et ceux qui avaint lu en son temps l’article que Rouge Midi avait publié sur le syndicalisme en Grèce.

Il y a d’abord la position de la GSEE, soutenue par la CES (confédération européenne des syndicats, branche européenne de la CSI, confédération syndicale internationale) et dont nous publions ci-dessous le communiqué intégral qui a suscité des remous. [1]

LA CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SYNDICATS SOUTIENT SON SYNDICAT GREC QUI APPELLE A L’ANNULATION DU REFERENDUM
La Confédération européenne des syndicats (CES) soutient la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE) qui appelle au retrait du référendum.
Lors d’une réunion plénière de la Confédération générale des travailleurs grecs qui s’est tenue mercredi 1er juillet 2015, le syndicat grec déclare :
La Confédération générale des travailleurs grecs considère que la tenue d’un référendum est un droit constitutionnel inaliénable des citoyens grecs dans le contexte des traditions européennes.
Cependant, le processus lui-même du référendum actuel, ses délais, sa légalité et son contenu ont été banalisés dans un cadre de faux dilemmes et d’une trop grande vitesse, qui pourrait conduire à des situations incontrôlables et diviser la société grecque.
La Confédération, de manière non négociable, s’oppose à tous les types de mémorandums et à toutes leurs implications qui se font aux frais du monde du travail et du peuple grec, que ces mémorandums viennent des créditeurs ou du gouvernement.
Notre position est également non négociable en faveur de l’orientation européenne de notre pays, et la place de la Grèce dans l’Europe et l’eurozone.
La question posée au référendum est infondée et réduit imprudemment les choix en semant la discorde alimentée par des forces extrémistes à l’intérieur et à l’extérieur de la Grèce, conduisant notre pays vers des aventures tragiques.
Nous demandons ici et maintenant le retrait du référendum.
En tant que principal syndicat des travailleurs du secteur privé, nous envoyons un message clair dans toutes les directions :
 L’orientation européenne de notre pays n’est pas négociable.
 Nous disons oui à l’Europe des peuples et de la solidarité !
 Nous disons oui à la monnaie unique et à une Europe fédérale !
1er juillet 2015

Sans commentaire...

Le PAME (affiliée à la FSM) publie lui le comparatif suivant des propositions de la Troïka (UE, BCE, FMI) et du gouvernement Tsipras. En rouge et en gras les points d’accord entre le gouvernement grec et la Troïka en noir les points où subsistent quelques différences…que chacun appréciera.

Pas étonnant que dans ces conditions le PAME (texte intégral en document joint*) conclue :
Le NON au référendum sera interprété comme un OUI pour le mémorandum de SYRIZA
Nous rejetons les deux options
La classe ouvrière doit porter ses propres revendications
Allons voter avec nos propres revendications et non avec les « cartes truquées » des forces politiques pro-européennes.
Forces dans lesquelles il situe évidemment le gouvernement d’alliance Syriza-ANEL (droite nationaliste)

Dernier point. Si vous êtes de ceux qui vous dites mais alors que peut faire le gouvernement de Tsipras pour non seulement s’opposer au diktat du capitalisme international mais aussi (et surtout !) proposer une politique de réel progrès social pour le peuple de Grèce ?
Rien
Rien dans le cadre des règles actuelles de l’UE et les négociations en cours depuis son arrivée au pouvoir, ainsi que les abandons successifs le montrent bien.

La seule solution c’est de refuser de payer, sortir de l’euro et permettre ainsi au peuple de retrouver sa souveraineté.


*Merci à Véronique pour la traduction
En médaillon une manifestation à l’appel du PAME le 26 juin dernier...


[1Entre autres, le M’PEP lance sur son site pour signature un appel en direction des syndicats français afin qu’ils protestent contre cette position de la CES.

Messages

  • Marché de dupes peut-être, cette aventure inopinée du référendum au faux choix est aussi un catalyseur d’autres griefs. Notamment sur l’imposture de 2005... Le peuple Grec à l’honneur nous donne l’exemple à suivre, celui de la révolte contre l’Europe de la finance.

    A Lordon le flambeau : "l’événement offre peut être la meilleure occasion de découvrir (...) que l’internationalisme réel consiste moins dans le dépassement imaginaire des nations que dans la solidarité internationale des luttes nationales. (...) Les Grecs sont sur le point de défier l’ordre néolibéral en son institution principale : la monnaie unique européenne. Pour nous qui souffrons des pouvoirs entièrement vendus à cet ordre, être à la hauteur de l’éclaireur grec ne réclame pas moins que de nous retourner contre nos gouvernements."

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