Chronologie : 1954 - 2012

jeudi 15 mars 2012
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Il y a toujours une part d’arbitraire dans une chronologie, celle-ci n’échappe pas à la règle, mais elle a le mérite d’exister...et d’être une base pour compléments ultérieurs...

■ 1954 Le CRUA, Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action, voit le jour en avril avec pour objectif la révolution armée. Ce même comité deviendra le Front de libération nationale (FLN), qui, le 1er novembre, déclenche la guerre de libération nationale. En décembre les partisans de Messali Hadj créent le Mouvement national algérien (MNA).

■ 1955 Du 18 au 24 avril, la conférence de Bandung réunit 29 pays africains et asiatiques. La délégation du FLN présidée par Hocine Ait Ahmed a ouvert la voie à l’internationalisation de la cause algérienne pour son indépendance. Le 20 août, soulèvement et massacres des populations dans le Nord-Constantinois. Le 27 septembre, les Nations unies ouvrent le débat sur la question algérienne.

■ 1956 Le congrès de la Soummam présidé par Abane Ramdane, qui a eu lieu le 20 août, a été l’acte fondateur de l’Etat algérien et a tracé la voie vers l’aboutissement de la guerre d’indépendance. Le CNRA, Comité national de la révolution algérienne, est né de ce congrès.

■ 1957 De janvier à octobre, Alger est le théâtre d’une grande lutte contre l’occupant français. Plus connue sous le nom de « bataille d’Alger », cette lutte a été réprimée avec l’usage généralisé de la torture par l’armée française.

■ 1958 Un comité de salut public est créé le 13 mai par l’armée, dirigé par Jacques Massu, pour prendre le pouvoir en Algérie. Le général de Gaulle devient président du Conseil le 1er juin, avant de devenir président de la République française, le 21 décembre. Le 19 septembre, le Gouvernement provisoire de la République algérienne [GPRA] est mis sous la présidence de Ferhat Abbas.

■ 1959 Lancement du plan Challe dans le but de détruire les unités de l’Armée de libération nationale sur tout le territoire national.

■ 1960 Affaire Si Salah ou les premières négociations secrètes entre la Wilaya IV [l’unité territoriale recouvrant Alger, le pays en guerre est découpé par le FLN en six wilayas] et de Gaulle après l’appel de ce dernier à une paix des braves. Le GPRA a refusé de donner sa caution à ces négociations qui aboutirent à un échec. Le 11 décembre, des manifestations pour l’indépendance de l’Algérie se déroulent dans plusieurs villes, surtout dans la capitale algéroise, où elles ont été durement réprimées par l’armée française. Le 19 décembre, les Nations unies reconnaissent le droit de l’Algérie à l’indépendance.

■ 1961 Echec de la tentative de putsch du 23 avril menée par des généraux de l’armée française pour s’opposer à la « politique gaulliste d’abandon de l’Algérie française ». Le 8 janvier, un référendum en France s’est prononcé en faveur de l’autodétermination. L’Organisation armée secrète (OAS) voit le jour et adopte des méthodes terroristes. Le 17 octobre, une marche pacifique initiée par la communauté algérienne à Paris est violemment réprimée par la police se solde par plus d’une centaine de morts, et le corps de certaines victimes a été jeté dans la Seine.

■ 1962 Le 8 février, les forces de l’ordre chargent à Paris un rassemblement contre l’OAS, tuant 9 Français à la station de métro Charonne. Négociations et signature des accords d’Evian le 18 mars, suivies de la proclamation d’un cessez-le-feu dès le lendemain. L’indépendance de l’Algérie est soumise à référendum le 8 avril en France et le 1er juillet en Algérie, avec une très large victoire du oui.

L’OAS commet plusieurs attentats pour perturber l’accord de cessez-le-feu. Le CNRA se réunit à Tripoli, du 27 mai au 6 juin. Le GPRA est disqualifié. Le 5 juillet, proclamation de l’indépendance de l’Algérie. Le 22 juillet, Ahmed Ben Bella, appuyé par l’état-major général de l’Armée nationale populaire (ANP) sous le commandement du colonel Houari Boumediene, est investi à la tête du gouvernement.

■ 1963 La Constitution est adoptée par référendum le 8 septembre. Le 15 septembre, Ben Bella est élu premier président de la République algérienne et donne ses premières partitions de la dictature. Hocine Ait Ahmed s’oppose à la politique de Ben Bella, contraire aux principes démocratiques : il crée le Front des forces socialistes (FFS) et entre en dissidence en Kabylie.

■ 1965 Coup d’Etat de Boumediene contre Ben Bella le 19 juin. La Constitution est abrogée en juillet.

■ 1966 Evasion d’Ait Ahmed de la prison d’El Harrach, plusieurs opposants s’exilent. Le 7 mai, nationalisation des mines. Signature d’accords de coopération avec la France.

■ 1967 L’armée française quitte les bases de Reggane et de Bechar après des essais nucléaires effectués dans la région. Premières élections locales. Tentative de putsch contre Boumediene, dirigée par Tahar Zbiri, en décembre.

■ 1968 Départ en janvier des militaires français de la base de Mers El-Kebir.

■ 1970 Krim Belkacem, l’un des dirigeants du GPRA et signataire des accords d’Evian, est assassiné à Francfort dans une chambre d’hôtel.

■ 1971 Nationalisation des hydrocarbures le 24 février. C’est aussi le début de la « révolution agraire » et de la « gestion socialiste des entreprises ».

■ 1973 Le IV° Sommet des pays non-alignés se tient à Alger.

■ 1975 Visite en avril de Valéry Giscard d’Estaing, la première d’un président français en Algérie depuis l’indépendance.

■ 1976 Boumediene, comme tous les autres présidents, aura sa Constitution. Elle est approuvée par référendum le 27 novembre et précédée d’une Charte nationale approuvée par référendum le 27 juin. Unique candidat en lice, Boumediene est élu président.

■ 1978 Décès de Boumediene le 27 décembre.

■ 1979 Le colonel Chadli Bendejdid est désigné comme successeur de Boumediene et élu le 7 février comme candidat unique à la présidence de la République. Il libère Ben Bella de prison.

■ 1980 Le 20 avril la Kabylie se soulève : c’est le « printemps berbère », pour un Etat de droit et la reconnaissance de l’identité amazighe. Les manifestants sont sauvagement réprimés.

■ 1981 Visite officielle à Alger en novembre du président français François Mitterrand.

■ 1982 Signature d’un accord sur les prix du gaz avec la France.

■ 1983 Visite de Chadli Bendjedid à Paris, première du genre pour un chef d’Etat algérien après l’indépendance.

■ 1984 Réélection de Chadli Bendjedid le 12 janvier et adoption en juin par l’Assemblée du Code du statut personnel et du Code de la famille, particulièrement réactionnaire. Les femmes algériennes continuent à ce jour à subir l’iniquité et l’injustice, consignées dans un Code de la famille qui les réduit au statut de mineures à vie.

■ 1986 Emeutes et manifestations en novembre à Sétif et à Constantine sauvagement réprimées.

■ 1987 Assassinat de l’opposant et membre du FFS Ali André Mécili, à Paris, le 7 avril.

■ 1988 Alger se soulève. Du 4 au 10 octobre, les jeunes occupent les rues de la capitale et se déchaînent contre les symboles et biens de l’Etat. La répression est féroce et aboutit à la mort de 500 jeunes ; un bien plus grand nombre seront arrêtés et torturés dans les commissariats et centres de détention secrets des services de renseignements. Chadli Bendjedid est réélu en décembre et promet des réformes.

■ 1989 L’ère des réformes commence avec l’adoption par référendum le 23 février d’une nouvelle Constitution garantissant la liberté d’association et de constitution de formations politiques. Les dirigeants en exil reviennent en Algérie, tels Hocine Ait Ahmed et Ahmed Ben Bella. Plusieurs partis voient le jour, dont le Front islamique du salut, dirigé par Abassi Madani et Ali Belhadj.

■ 1990 Ouverture du champ médiatique et apparition des nouveaux journaux privés. Lancement des premières réformes économiques. Premières élections locales remportées en majorité par le FIS.

■ 1991 Le FIS appelle à une grève illimitée en juin. Le Premier ministre Mouloud Hamrouche démissionne et est remplacé par Sid Ahmed Ghozali. Le premier tour des élections législatives a lieu le 26 décembre et le processus électoral est arrêté par l’armée après la victoire du FIS avec 47 % des suffrages.

■ 1992 Le FFS appelle le 2 janvier à une marche historique revendiquant la poursuite des élections. Le 11 janvier, Chadli Bendjedid démissionne après avoir été déposé par un groupe de militaires. Le Haut Comité d’Etat fait appel à l’opposant Mohamed Boudiaf, exilé au Maroc, pour le remplacer. Le FIS entre en dissidence et déjà on compte des dizaines de morts. L’état d’urgence est instauré le 9 février, suivi de la dissolution du FIS. Le 29 juin, Boudiaf est assassiné à Annaba en direct à la télévision par son garde du corps. Ali Kafi est désigné président du Haut Comité d’Etat (HCE).

■ 1993 Attentats et répression ont fait en un an plusieurs milliers de morts. Intellectuels, journalistes et simples citoyens n’échappent pas à la folie meurtrière.

■ 1994 Le général Liamine Zeroual est nommé à la tête du HCE.

■ 1995 Signature du Contrat national à Rome par les principales forces de l’opposition pour l’arrêt de l’effusion de sang et la primauté de la solution politique par rapport à la guerre civile qui s’est installée. Le pouvoir rejette le contrat et privilégie la politique du tout sécuritaire. Liamine Zeroual est élu le 16 novembre président de la République.

■ 1996 Nouvelle révision de la Constitution, renforçant les pouvoirs du président. Le texte constitutionnel, approuvé par référendum le 13 novembre, est en régression par rapport à la Constitution de 1989.

■ 1997 Des massacres de populations civiles sont perpétrés dans de nombreuses régions du pays. L’Armée islamique du salut (AIS) annonce le 24 septembre une trêve négociée avec le pouvoir. Les Groupes islamiques armés (GIA) continuent de semer la terreur. Des élections législatives ont lieu en juin. Le Rassemblement national démocratique (RND) de Zeroual remporte les élections. Une fraude généralisée est dénoncée. La répression policière est féroce. Plusieurs milliers de personnes ont disparu du fait de la politique du tout sécuritaire.

■ 1998 Liamine Zeroual annonce en septembre sa démission et la tenue d’une élection présidentielle anticipée.

■ 1999 Abdelaziz Bouteflika remporte l’élection présidentielle du 15 avril après le retrait des six autres candidats, qui ont dénoncé une fraude massive. Les attentats et violences continuent malgré l’arrêt annoncé le 6 juin par l’AIS de ses activités criminelles. La loi de « concorde civile » est approuvée par référendum le 16 septembre par plus de 98 % des voix. Elle ouvre la voie à l’impunité.

■ 2001 Un autre printemps berbère a lieu en avril en Kabylie après l’assassinat d’un jeune garçon dans une gendarmerie. Les populations se soulèvent. Bilan : 126 jeunes sont assassinés par les forces de l’ordre.

■ 2002 La langue amazighe est reconnue langue nationale mais non officielle. Des élections législatives sont organisées le 30 mai et remportées par le parti au pouvoir, le FLN. Les principaux partis de l’opposition ont boycotté ce scrutin.

■ 2003 Abassi Madani et Ali Belhadj, anciens chefs du FIS dissous, sont libérés.

■ 2004 Election présidentielle entachée de fraude et remportée par Abdelaziz Bouteflika le 8 avril. Un nouvel accord de partenariat est signé avec la France.

■ 2005 Une Charte pour la paix et réconciliation nationale est approuvée par référendum à plus de 97 % des voix, le 29 septembre. Elle interdit toute poursuite contre les auteurs des crimes commis durant la décennie noire, dont le nombre de victimes a atteint 200 000 morts. Une loi jugée contre la vérité et la justice et pour la protection des criminels des deux bords du conflit.

■ 2007 Elections législatives en mai, remportées par le FLN. Les attentats terroristes se poursuivent.

■ 2008 Révision de la Constitution le 12 novembre pour permettre à Bouteflika de briguer un troisième mandat.

■ 2009 Bouteflika est réélu en avril avec 90 % des suffrages d’un scrutin boycotté par l’opposition et entaché de fraude.

■ 2010 La compagnie pétrolière Sonatrach est éclaboussée par un important scandale de corruption, ses dirigeants mis en prison et jugés pour crimes économiques. En février le directeur général de la Sûreté nationale est assassiné dans son bureau par un adjoint. Les scandales de corruption éclaboussent aussi le secteur des travaux publics, notamment en ce qui concerne les projets de construction de l’autoroute Est-Ouest.

■ 2011 Le 5 janvier, des émeutes éclatent dans certaines villes du pays, de façon concomitante aux révoltes en Tunisie et en Egypte. Elles sont vite réprimées et étouffées. Le gouvernement décide de baisser les prix de l’huile et du sucre pour masquer les véritables raisons de la colère des émeutiers. Des appels à des marches à Alger ne connaissent pas de succès et sont empêchés. Le pouvoir passe l’année à tenter d’acheter la paix sociale à coups de milliards de subventions et autres aides à la création de petites entreprises. Le 15 avril, le gouvernement soumet à l’Assemblée populaire nationale une série de textes de loi en guise de réformes politiques : lois sur les partis politiques, loi électorale, loi sur les associations et Code de l’information ne connaissent aucune avancée en matière d’ouverture ou de liberté. Le 3 novembre, les députés rejettent le projet de loi sur la représentativité des femmes au Parlement et dans les assemblées locales.

■ 2012 Le 9 février, le président Abdelaziz Bouteflika annonce lors d’un discours radiotélévisé que la date des prochaines élections législatives est fixée au 10 mai.

Source El-Watan le 15/03/2012

Transmis par Linsay



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