L’après-midi de ce samedi 8 juillet, avait lieu, à Marseille comme à Paris, une manifestation contre les violences policières d’Adama à Nahel, en passant par toutes celles moins médiatisées mais tout autant meurtrières. A Paris la manifestation était interdite et l’ANC, comme d’autres organisations, avait décidé de braver l’interdiction face à un pouvoir qui sombre dans l’autoritarisme le plus absolu au point d’essuyer les critiques de l’ONU et de l’UE (!). Il en est même à poursuivre la chanteuse Izia pour ses propos tenus lors de son concert !!! Comme si cela ne suffisait pas, les policiers ont chargé en fin de manif, tabassé Youssouf Traoré et le pouvoir poursuit sa sœur Assa pour « organisation de manifestation non déclarée » ... Il faudrait donc demander la permission de manifester à ceux contre qui on manifeste !!! A ce rythme, ils vont faire payer aux victimes les balles de flashball qu’elles ont reçues !

L’ANC s’honore d’avoir été présente dans ces manifs et continuera à dire STOP aux violences policières qui sont le signe d’une fascisation d’un régime qui n’a plus aucune légitimité tant il bat des records d’impopularité.

Réunion publique : NON à la politique de la France aux Comores

Télescopage involontaire du calendrier, ce même jour se tenait à Marseille une réunion publique à l’occasion de l’anniversaire des Comores, réunion pour dénoncer la politique coloniale française contre ce pays et que l’ANC avait l’honneur d’accueillir dans sa Maison Commune.
A cette occasion, l’ANC étant invitée à s’exprimer, c’est Henry ANSALDI, qui y fit une intervention très applaudie.

Chères et chers amis et camarades Nous sommes heureux de vous accueillir dans ce lieu qui veut être une maison commune pour toutes celles et ceux qui luttent pour un monde meilleur. Nous y avons une bibliothèque, une librairie, bientôt une aide à l’informatique et des formations d’éducation politique populaire grâce à notre Cercle Manouchian. C’est un honneur de vous accueillir car les questions internationales nous tiennent à cœur (comme vous pouvez le voir sur les murs) et ce depuis notre création. Concernant le peuple des Comores nos liens remontent à la création de notre association (et même avant pour certains d’entre nous) d’abord sous l’étiquette rouge vif puis sous celle actuelle de l’ANC (nom en référence à l’Afrique du Sud de Mandela bien sûr) Sans revenir sur l’historique de plus de 20 ans de luttes communes avec des actions de la diaspora comorienne, nous pouvons dire que nous avons toujours été guidés par deux aspects  Ne pas nous mêler de la politique interne comorienne. C’est l’œuvre des Comoriens eux-mêmes : nous ne voulons pas faire du colonialisme politique !  Nous battre contre l’impérialisme français, ça c’est notre affaire au côté de nos amis africains en particulier de la DUP, la Dynamique Unitaire Panafricaine, dont nous saluons la présence ici en la personne de Mohamed HAWSALALA, contre l’impérialisme qui impose la présence de plus de 30 000 soldats en Afrique, les Franc CFA et comoriens dans 15 pays et qui a coupé le pays en deux en s’appropriant Mayotte malgré la condamnation de l’ONU à 20 reprises ; tout ça pour s’assurer le contrôle du canal du Mozambique et une base dans l’océan indien…Bob Denard étant parti et l’Afrique du Sud ayant rompu avec l’apartheid et la politique d’obéissance aux USA et à Israël, est-ce que la France agit pour son seul intérêt ou aussi pour celui des USA ? Quoiqu’il en soit, nous voulons assurer nos amis et camarades comoriennes et comoriens que nous serons toujours présents à leur côté pour construire un monde où les souverainetés populaires et nationales seront respectées afin de construire une terre de mise en commun des richesses, ce que nous appelons le communisme.

Une initiative marquante au festival d’Avignon

Enfin pour conclure ce week-end, l’ANC était présente pour la 3^e année au festival d’Avignon, festival créé à l’origine par la CGT ce qu’on a du mal à percevoir dans certains aspects mais qui perdure par les initiatives que le syndicat prend chaque année en liant culture, expression populaire et combat pour un monde meilleur. Cette année encore la CGT spectacle marquait ce festival de son empreinte en déployant une immense banderole « 64 ANS c’est NON ! », festival qui ouvrait, et ce n’est ni anodin ni courant, par un hommage à Nahel. A signaler aussi que chaque année, durant le festival, la CGT 84 présente une pièce dans la salle de spectacle qui occupe le rez-de-chaussée de ses locaux, pièce toujours engagée et à un prix populaire...

C’est dans ce contexte et ce droit-fil que se situait la présence de l’ANC, à l’initiative de nos camarades du Vaucluse, présence originale et remarquée : une déambulation poétique et engagée autour de Lucien FRAU, poète et militant. Outre l’attention à ses textes, ce sont tous les tracts de l’ANC qui, en moins d’une heure, étaient pris par le public. Une initiative qui ne restera pas sans suite et dont on peut voir les images et commentaires sur la page Facebook de l’ANC Vaucluse-Durance-Camargue.