Quand la SNCF, le groupe Monoprix et le groupe Elior cautionnent la chasse au faciès.

mardi 19 juin 2018
par  Charles Hoareau
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L’image pourrait à elle seule se passer de commentaires. C’est la photo de la feuille horaire des salarié-e-s du Monop’ gare St Charles à Marseille, telle que la direction l’a affichée à l’attention du personnel. A la place du nom ou du prénom d’une salariée dont la famille est originaire d’Afrique, le direction a inscrit la mention « chocolat » puisque c’est comme ça qu’elle a décidé de l’appeler en dépit des protestations de la salariée en question.

Elle n’est pas la seule à subir le comportement ouvertement raciste et discriminatoire d’une direction arrivée en novembre dernier. Mais c’est bien l’ensemble du personnel qui est confronté à ces méthodes autoritaires et qui nous ramènent au 19e siècle. Devant la façon dont la nouvelle direction de leur établissement traite les salarié-e-s ceux-ci, après plusieurs interpellations, se sont mis en grève le 30 mars. La direction du groupe ELIOR, gestionnaire des 4 points de vente de la gare a consenti à rencontrer une délégation de la CGT et, devant l’énormité des faits énoncés, s’est engagé à faire quelque chose.

Le résultat est là : deux mois après l’entrevue ce sont 3 licenciements et une 4e convoquée en entretien préalable au licenciement ce lundi 18 juin. Evidemment l’UL CGT de Marseille centre et les camarades du commerce ne laissent pas faire.
Ce lundi, nouveau jour de grève après ceux des 9 et 12 juin dernier et les soutiens ne mâchent pas leurs mots.
Un syndiqué CGT à Pôle emploi disant : « Je ne veux pas voir arriver des chômeurs en plus ! »

La CGT bien déterminée à obtenir la réintégration de tous les licenciés a ajouté à ses revendications sur l’emploi, le salaire, les conditions de travail, celle de demande de départ du directeur.
Emmanuel ROUX, le secrétaire de l’UL a écrit au préfet en principe « garant de l’exécution des lois de la République, d’intervenir dans l’urgence afin de faire cesser ce trouble à l’ordre public, d’ordonner si nécessaire la fermeture administrative des établissements concernés et dans ce cas d’imposer au groupe ELIOR la poursuite du paiement des salaires ». Par ailleurs la CGT a décidé d’écrire aussi à la SNCF propriétaire des lieux, au groupe Monoprix propriétaire de l’enseigne et au groupe Elior gestionnaire des magasins. Informés des faits depuis le mois de mars ils se rendent aujourd’hui complices de la chasse au faciès assumée par une direction ouvertement raciste et anti-syndicale.

Reste encore une dernière question.
S’il en était besoin cette affaire montre où mènent les privatisations de lieux qui furent jadis entièrement gérés par la SNCF et où l’obsession du profit n’était pas permanente.

Aujourd’hui les concessions qui sont sur la gare St Charles, comme sur tant d’autres gares en France, font si on y ajoute la sous traitance, qu’une majorité des salariés de la gare est déjà hors statut SNCF avec en plus, pour nombre d’entre eux, un changement d’employeur tous les 3 ans au gré des appels d’offre. Comment empêcher la casse de leurs droits dans une société où le gouvernement n’a de cesse depuis des années de détruire le peu de garanties collectives qu’offrait le code du travail aux salariés du privé ?
Dans l’immédiat la CGT se bat de toutes ses forces et nous devons la soutenir.
A terme la solution politique à ce type de situation est la réinternalisation des services avec à la clef les garanties d’une gestion démocratique associant salariés et usagers.

Le racisme, que le capitalisme utilise comme une arme de division massive de l’unité des salariés n’en sera que plus rapidement mis réellement hors la loi.

Plus que jamais « On lâche rien ! »



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