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La paix des charognards
mardi 21 octobre 2025
Au moment où les révolutionnaires que nous sommes, entrons dans la dernière ligne droite en direction de la journée nationale de manifestation pour la paix, un texte de Dalila, au nom d’UPM (Union pour la Palestine Marseille) qui a le grand mérite de bien préciser ce que veut dire le mot paix au moment où il est galvaudé et vidé de son sens par les faiseurs de guerres...
Texte lu dimanche 19 octobre à l’issue de la manifestation hebdomadaire marseillaise pour la Palestine
On nous parle aujourd’hui de paix au Moyen-Orient. Une paix signée sur des ruines. Écrite avec des mains encore ensanglantées. Une paix de façade, où chaque puissance occidentale tente de replacer ses pions sur l’échiquier des peuples brisés.
Trump agit à travers Israël.
Il s’érige en symbole de paix, lui, qui incarne la destruction. Lui, qui transforme chaque terre en champ de profit, chaque conflit en contrat, chaque peuple en marché. Son discours dégouline de cynisme : il parle de paix comme un marchand parle de stock. Et quand il dit “liberté”, ce qu’il vend, c’est la soumission. Il ne bâtit rien il brûle, au nom des puissants qu’il sert et du pouvoir qu’il adore.
Et voici Macron, qui croit pouvoir enseigner la gouvernance aux autres [pays] alors qu’il peine à diriger le sien. Le voilà qui se rêve médiateur au Proche-Orient, alors que sa propre maison est en feu. Il dit vouloir “aider” les Palestiniens, mais que veut-il leur apprendre ?
– Le 49.3 comme modèle de démocratie ?
– Les grenades de désencerclement comme symbole de dialogue ?
Son “expertise” n’est pas celle d’un bâtisseur c’est celle d’un gestionnaire du désordre. Et le monde le regarde, non plus avec respect, mais avec un sourire fatigué. La France qu’il prétend incarner, celle des droits de l’homme, de la justice et de la liberté, semble chaque jour s’effacer derrière sa propre arrogance.
On rejoue un vieux film. Un mauvais remake de la Françafrique. Les mêmes combines. Les mêmes regards condescendants. Les mêmes deals dans l’ombre.
On parle de “gouvernance”, de “coopération”, mais on sent déjà le parfum rance du paternalisme. C’est la danse des charognards, la valse des puissants sur les décombres d’un peuple encore debout.
Et on ose dire que c’est nouveau. Que c’est historique. Non !
C’est l’Histoire qui bégaie, encore et encore. On est revenus au temps de la Société des Nations, quand l’Europe s’arrogeait le droit de distribuer les territoires comme on distribue des colonies.
Un siècle a passé, et l’arrogance n’a pas vieilli. On parle de progrès, mais c’est la même main qui tire les ficelles — seulement gantée de diplomatie. Et qu’on ne vienne pas nous parler de paix.
A-t-on parlé de paix lorsque 75 % de la France était occupée par les nazis ? A-t-on parlé de paix lorsque l’Algérie vivait sous le joug colonial français ?
A-t-on parlé de paix lorsque le Vietnam brûlait sous les bombes étrangères ?
A-t-on parlé de paix lorsque l’Afrique du Sud se dressait, seule, contre l’apartheid ?
A-t-on parlé de paix lorsque les peuples colonisés étaient bâillonnés, pillés, asservis ?
Non ! Jamais !
La liberté, elle n’est pas née dans les salons dorés. Elle n’est pas sortie des conférences internationales. Elle est née dans les ruelles. Dans les montagnes. Dans les cœurs de ceux qui ont refusé de plier.
Ce n’est ni grâce à Pétain, ni grâce aux gouvernements dociles que la France s’est libérée. Ce n’est ni grâce aux colons que l’Algérie, le Vietnam, l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Sénégal, les peuples d’Afrique et du Levant ont brisé leurs chaînes.
Non !
C’est parce que les peuples se sont levés. Parce qu’ils ont dit non. Parce qu’ils ont dit assez. Parce qu’ils ont osé se battre pendant que d’autres négociaient en secret.
Alors aujourd’hui, qu’on ne vienne pas nous vendre la paix comme une marchandise.
La paix ne se signe pas à huis clos. Elle ne s’achète pas. Elle ne s’impose pas. La paix se mérite. Elle se construit avec justice. Avec dignité. Avec vérité.
Tant que des puissances décideront à la place des peuples, il n’y aura pas de paix seulement des trêves maquillées, des mensonges diplomatiques, des silences complices.
Nous ne sommes pas dupes.
Et tant qu’ils danseront sur nos douleurs, tant qu’ils parleront en notre nom, nous serons là pour leur rappeler :
Les peuples ne se gouvernent pas ils se soulèvent.
Rouge Midi