Pour régler le problème du logement, le Venezuela nationalise les cimentiers

mercredi 27 août 2008

Le journal Le Monde vient de publier l’information (feignant au passage de confondre étatisation et nationalisation).

Face à la pénurie de logements et le retard pris dans la construction de logements neufs pour cause, entre autres de manque de ciment, le gouvernement vénézuelien vient de décider de nationaliser l’industrie du ciment, qu’il détient désormais à 90 %.

"Trois sociétés étrangères occupaient ce secteur. Le groupe mexicain Cemex, troisième cimentier mondial, assurait 50 % de la production. Le français Lafarge et le suisse Holcim se partageaient le reste. En avril, M. Chavez a annoncé son intention de mettre la main sur les cimenteries. En juin, il a signé le décret de nationalisation, assorti d’une promesse d’indemnisation.

Lafarge et Holcim se sont entendus avec Caracas, au terme d’un accord de cession rendu public le 18 août. Le groupe français recevra 267 millions de dollars (182 millions d’euros) et ne conservera que 5 % de la nouvelle entreprise publique. Le cimentier suisse cède 85 % de sa filiale, pour 552 millions de dollars. Avec Cemex, cela s’est mal passé. Le groupe mexicain a contesté les calculs du gouvernement. Il demande 1,3 milliard de dollars, le double de l’estimation de la valeur de sa filiale faite par Caracas qui pense lui attribuer 650 millions de dollars seulement.

Faute d’accord, Cemex a été exproprié sans compensation. Jugeant « illégale » cette nationalisation, le groupe a dit vouloir présenter une demande d’arbitrage international. Dernier rebondissement : M. Chavez a accepté le 23 août de rouvrir les négociations avec l’entreprise, à la demande du président mexicain, Felipe Calderon. "

Cette nationalisation que CHavez a qualifié de « nouveau pas vers le socialisme » permettra selon le gouvernement de répondre à plusieurs objectifs :
- écouler le ciment en priorité au Venezuela,
- arrêter le pillage de la richesse nationale par des sociétés qui vendaient « le ciment le plus cher au monde »
- mettre fin à la pollution qui a rendu malades « malades » des enfants vénézuéliens.

Le Monde constatant que les sociétés mises en cause contestent les accusations (ça vous étonne vous ?) en conclue qu’« en fait c’est un dossier politique » ...Ah bon ! Si les sociétés avaient accepté avec joie la nationalisation c’était un dossier comment ? Depuis quand on peut séparer économie et politique ?

M. Chavez a promis de « produire la plus grande quantité de ciment possible et de l’envoyer dans les quartiers pauvres », ajoutant : « C’est notre peuple qui va résoudre ce problème, pas les sociétés privées. »

Transmis par Linsay



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