Le BIT prévoit 5 millions de chômeurs de plus en 2008

vendredi 25 janvier 2008

Le rapport annuel 2008 du BIT [1] met en évidence le fait qu’il peut y avoir croissance mondiale sans que cela se traduise par des créations d’emplois. CQFD !

Le BIT estime en effet que « la crise dans le secteur immobilier aux États-Unis et la menace permanente de hausse des prix du pétrole » risquent de provoquer une hausse du chômage de 5 millions de personnes dans le monde, le taux de chômage passant de 6 % à 6,1 % en 2008, soit au total 189,9 millions de chômeurs alors que les dernières prévisions de croissance du FMI [2] sont de 4,8 % pour 2008. Et ce sans tenir compte des turbulences actuelles du marché qui risquent encore d’aggraver les choses. Autrement dit le BIT conforte une série d’articles économiques et sur le logement parus dans Rouge Midi…

45 millions de postes de travail supplémentaires ont été créés dans le monde en 2007, « dont la majorité dans l’Asie du Sud », soit une augmentation de 1,6 % de la population des gens au travail mais cela ne suffit pas et le nombre de chômeurs a continué d’augmenter de 2,9 millions.
La croissance économique mondiale a bien atteint 5,2 % mais la productivité ayant augmenté elle de 2,8 %, on a une croissance mondiale relativement « pauvre en emplois ».

Le BIT remarque par ailleurs qu’en dépit d’une croissance rapide ces dix dernières années, « le taux d’activité dans le monde » [3], a eu tendance à diminuer, passant de 66,7 % en 1997 à 65,6 % en 2007. De plus 486,7 millions de travailleurs vivent avec un dollar (américain) par jour, soit 16,4 % de la population active ayant un emploi et 1 294,57 millions (43,5 %) disposent de 2 dollars par jour.

Le BIT estime qu’ « avec cinq personnes sur dix dans le monde en situation d’emploi vulnérable et quatre sur dix vivant dans la pauvreté bien qu’elles travaillent », il demeure « un déficit considérable de travail décent ». D’où cette recommandation faite aux États de « mettre les politiques du marché du travail au centre de la croissance ».

Et si on considérait le travail comme un droit et le socle du développement plutôt que comme « un marché » ce ne serait pas encore mieux ?
Quant au partage des richesses c’est encore une autre histoire…
Encore un effort messieurs du BIT


[1LE BUREAU international du travail, regroupe à Genève l’ensemble des pays membres de l’ONU

[2Fonds monétaire international

[3le taux d’activité mondial est le rapport entre la population en âge de travailler et celle occupant effectivement un emploi



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