Visite mouvementée de Donald Rumseld à Paris

jeudi 1er novembre 2007

Donald Rumsfeld, ancien ministre de la Défense américain (de janvier 2001 à décembre 2006), était, ce vendredi 26 octobre, en visite privée à Paris. Il avait été invité à prononcer une conférence au Cercle interallié par la direction de l’édition française de la revue américaine Foreign Policy. La plupart des autres invités à cette conférence étaient des journalistes, (dont deux membres de la rédaction de Courrier International). Devant le bâtiment, une poignée de manifestants ont accueilli M. Rumsfeld aux cris d’« Assassin, assassin ! », allusion au scandale de la torture dans la prison irakienne d’Abou Ghraib et aux accusations souvent adressées à M. Rumsfeld d’avoir fomenté la menace des armes de destruction massive irakiennes.

Lors de la conférence, M. Rumsfeld a surtout parlé des relations internationales, jugeant notamment les pays selon leur PIB. Mais il a aussi répondu à quelques questions sur la guerre. A la question « Comment les Etats-Unis doivent-ils gérer la fin de la guerre en Irak, et cette guerre a-t-elle une fin ? », il a répondu : « Il y a une fin : la présence d’une armée étrangère dans un pays n’est pas naturelle. Il y a un problème quand on a la main trop lourde, que l’on est trop directif, mais aussi lorsqu’on n’est pas suffisamment directif. Ne pas être assez directif peut encourager l’insurrection. D’un autre côté, en étant trop intrusif on risque de créer de la dépendance. C’est un dilemme, mais il n’existe aucun guide, aucun mode d’emploi pour cette situation particulière. La solution viendra de l’Irak, une solution qui sera en accord avec la culture de ce pays. Je ne pense pas que l’Irak sera divisé, et je ne le recommande pas. » Sur les relations entre l’Iran et les Etats-Unis, il a indiqué : « Je ne vois pas les choses évoluer vers un conflit. »

Quatre organisations de défense des droits de l’homme ont profité de la visite de Donald Rumsfeld en France pour déposer une plainte pour « torture » auprès du procureur du Tribunal de grande instance de Paris. Il s’agit de la Ligue de défense des droits de l’homme (LDH), de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) ainsi que du Center for Constitutional Rights, qui se trouve à New York, et du European Center for Constitutional and Human Rights de Berlin. Théoriquement, la justice française est compétente pour instruire cette plainte, car selon la Convention internationale contre la torture de 1984 et ratifiée par la France, les faits de torture peuvent être poursuivis partout dans le monde, quels qu’en soient les lieux et les auteurs. Mais c’est la cinquième fois qu’une plainte de ce genre est déposée contre Donald Rumsfeld depuis 2001, et aucune n’a encore abouti.

Source Service Amérique du Nord le 26/10/2007

Transmis par Linsay



Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur