Des rues et des hommes

jeudi 15 décembre 2016
par  Charles Hoareau
popularité : 3%

J’ai vu trop tard et j’ai quand même signé une pétition contre le fait que le nom de Steve Jobs, le patron d’Apple, soit donné à une rue de Paris. Trop tard puisqu’en fin de compte le conseil municipal de Paris s’est rangé aux arguments du groupe communiste [et c’est heureux] et a finalement honoré à la place du capitaliste américain, [Ada Lovelace >https://fr.wikipedia.org/wiki/Ada_Lovelace] scientifique anglaise du 19e siècle.

Je n’ai rien à dire sur ce dernier choix. Par contre tant de rues portent le nom de gens indignes qu’il n’est pas étonnant que l’idée d’honorer un champion de la fraude fiscale et de l’exploitation sophistiquée des travailleurs soit venue dans la tête d’un édile (en l’occurrence Jerôme Courmet maire PS du 13e arrondissement).

Dans le classement déshonorant des honneurs indignes on ne sait à qui décerner la palme.
- Aux 1234 communes qui ont décidé d’honorer le « socialiste » Clémenceau le modèle de Valls, le « 1er flic de France » comme il se nommait lui-même, le répresseur de grèves, casseur de CGT et l’un des principaux responsables de la guerre de 14-18, la plus grande boucherie du 20e siècle ?
- Aux 466 villes et villages qui ont baptisé une de leurs artères rue Adolphe Thiers, l’assassin des canuts et boucher de la Commune qui réussit l’exploit rare dans l’histoire d’être l’auteur à 40 ans d’intervalle de deux « semaines sanglantes » dans une seule carrière ?

L’épisode récent de la tentative échouée grâce à la mobilisation, de renommer une place Robespierre à Marseille ou celui encore plus proche de la rue du 19 mars 1962 à Béziers que le maire Ménard a débaptisé en bon nostalgique qu’il est de l’Algérie française, montre à quel point, si nous en doutions, les noms de rues sont aussi un enjeu.

Je me rappelle de cette amie qui, revenant des USA, me disait « mais que veux-tu que je te dise ? Ils sont bien gentils les gens là-bas ils n’ont pas d’histoire, ils ont des numéros comme noms de rue ! »

Refaire l’histoire ou en effacer les traces qui dérangent fait partie de la guerre idéologique que nous mène le camp d’en face. Relevons leurs défis.

A quand un remplacement de toutes les rues Clémenceau par rues de la paix et des rues Thiers par rues de la Commune de Paris ?



Commentaires

Logo de richard palao
vendredi 16 décembre 2016 à 10h47 - par  richard palao

débaptiser les rues et places qui portent le nom des adversaires de classe qui ont du sang de travailleurs sur les mains participe au devoir de mémoire et devrait être un acte qui permette de rétablir la vérité historique notamment pour les plus jeunes auxquels , hélas , l’éducation dite nationale n’apporte pas un enseignement sur les luttes sociales et les sacrifices de ceux qui ont participé à ces luttes , et qui au contraire célèbre leurs bourreaux .
Un exemple à suivre ? : en ESPAGNE les listes de la coalition PODEMOS/IU , qui ont remporté les élections municipales déboulonnent les statues du caudillo et de ses généraux qui subsistent encore et débaptisent les rues qui portent encore le nom du dictateur et des ses affidés fascistes

Logo de Françoise Dulout
jeudi 15 décembre 2016 à 18h37 - par  Françoise Dulout

Tout à fait d’accord.
Et de même pour les lycées, collèges, écoles et autres bâtiments publics.

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur