On peut gagner. Il faut gagner !

jeudi 12 mai 2016
par  Alain Chancogne
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Ils peuvent certes encore mordre ô combien sauvagement les chiens de garde du capital, mais montrer les crocs ne signifie pas qu’on soit le plus fort.

La dernière provocation du gouvernement est un aveu de faiblesse.

Certes Gattaz a son cahier revendicatif quasi intégralement inscrit dans la loi, qui fait l’objet du passage en force au Parlement.

Mais à quel prix !

Il a fallu « mouiller » une CFDT au sein de laquelle de nombreux militants ne supportent pas cette conception du « syndicalisme - alibi » quand on s’attaque aussi violemment aux travailleurs et à des décennies, voire un siècle de conquêtes sociales.

Certes, en première lecture, le gouvernement n’est pas viré. Mais avec quelle démonstration de ce qu’est la « démocratie », et le souci de « représenter le peuple » !

Il a fallu ce feuilleton de pseudos « rebelles frondeurs » dont je maintiens qu’ils ont joué à simplement entretenir l’idée que le parti socialiste a encore des marqueurs de « gôche », pour un après 2017 ou le capital et ses diverses équipes de change ont tiré un trait sur une suprématie « socialiste » pour donner l’illusion d’une issue par la voix parlementaire, opposée par les médias à la « rue » et sans légitimité.

Aucun des « frondeurs » ne voulait d’une défaite de Valls, parce qu’un éventuel retour devant les électeurs aurait anticipé la raclée qui les attend en 2017.

Aucun dirigeant qui espère prendre la place des actuels occupants logés, tant à l’Élysée, qu’à Matignon ou à l’assemblée, n’a intérêt à faire en ce printemps 2016 le sale boulot qu’exige, à marche forcée, la crise du capitalisme.

Les colères populaires, les frustrations, le sentiment que le pouvoir est « sourd » à la détresse, voilà qui enfonce le PS vers une raclée électorale.

Le pouvoir n’est ni sourd, ni aveugle, ni provocateur.

Il est même d’une fidélité exemplaire à sa nature : ne se positionnant pas pour changer de société en accompagnant la lutte des classes, ceux que nous appelions les « sociaux démocrates », sont dans leur rôle historique.

Sauf que le capital a fermé à double tour le « grenier » et qu’il ne peut plus donner le moindre grain à moudre aux « réformistes » d’hier.

Sauf que nous vivons le moment historique ou cette réalité objective fait découvrir aux travailleurs que ce Parti ne serait plus un atout pour le progrès.
(Il a pu l’être quand le capital pouvait se permettre de laisser « ruer dans les brancards », expression qui limite le cadre de la contestation des choix de classe de l’adversaire.)

Du coup la colère fait qu’on utilise le terme de « trahison », qui à mes yeux est un non sens...
Car le PS, si un jour il avait du « trahir », c’eut été ceux qui lui assignent le rôle de « loyal gestionnaires » des intérêts des possédants.

Il serait devenu alors révolutionnaire  !

Deux, trois, idées personnelles dans le débat.

L’heure impose de sérier les priorités pour que la contre-attaque ne se déroule pas dans le brouillard.
Nous n’entendons pas montrer nos torses dépoitraillés, a ceux qui auront péri dans la défaite.
Nous ne sommes pas mobilisés uniquement pour faire des doigts d’honneurs aux minables élus de « gôche » en les prévenant : « Regardez, nous sommes debout, courageux, nombreux. Si vous gagnez cette bataille, vous le paierez cher, etc, etc. »
Ils le savent pour la plupart, ils se préparent tous à cette fameuse recomposition politicienne qui enterrerait la visée émancipatrice, le communisme au bout d’horizon.

Je pense qu’il faut « tout tenir, tous les bouts de la chaine » comme on le dit en terme de lutte.

Bien entendu, être à nos postes habituels de combattants, de résistance.

Les appels intersyndicaux donnent un cadre qui devraient conduire beaucoup plus d’organisations (je pense bien sur d’abord à la CGT) à s’emparer des outils syndicaux qui font de la démocratie syndicale, de l’AG des travailleurs, la condition première d’une mobilisation plus large.

A ma connaissance, jamais depuis 1995, on n’avait eu un tel moyen de mobilisation ainsi exprimé.

Cette situation renforce la nécessité d’amplifier les mobilisations déjà engagées le 12 mai sur tout le territoire.

A partir de tous ces éléments, les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse, UNEF, UNL et FIDL invitent leurs structures à organiser des assemblées générales avec les salarié-es pour débattre des modalités d’actions, de la grève et de sa reconduction.

Elles appellent leurs organisations à construire deux nouvelles journées de grèves et manifestations le mardi 17 mai et le jeudi 19 mai prochains.

En même temps, je crois qu’il faut insister sur une question clé : LAMOCRATIE.

Quand 75 pour cent d’opinion exprime le souhait d’un retrait de cette loi, quand les organisations syndicales majoritaires dans le monde du travail et la jeunesse refusent un texte de recul social sans précédent, quelle est cette DÉMORATIE dite représentative qui IMPOSE sa Loi (celle d’une minorité, celle des capitalistes) au nom d’une légitimité institutionnelle et de tels ou tels articles de la Constitution ?

Amis lecteurs et camarades, alors soyons clairs : Il faudrait admettre que PÉTAIN n’aurait jamais du être inquiété en 1945, puisqu’il y avait eu un vote majoritaire au parlement.
La majorité des élus socialistes, élus en 1936, avaient légitimement – et sans 49-3 pour le « suspense frondeurs » - accordé leur confiance et des pouvoirs spéciaux au fusilleur des mutins de 1917.

Je ne compare nullement VALLS et PÉTAIN. Je dis que les communistes doivent faire « fort » sur la notion de MOCRATIE sur « tous les terrains ».

Enfin, bien sur, cette nouvelle étape implique que la parole communiste de propositions d’alternative -y compris à usage immédiat - soit au cœur des débats.
Nous ne recherchons pas des « jacqueries » du désespoir, nous ne rêvons pas de nuits de violences, d’explosions de rage qui arrangeraient tellement l’adversaire.

Nous ne voulons pas bruler les urnes, nous luttons pour qu’un jour elles permettent que la majorité des citoyens co-organisent la société au profit de la majorité de ceux qui la composent !

C’est pour cela que nous entonnons l’INTERNATIONALE dans les défilés.

Valls prétend que la loi du profit nous condamne à « n’être rien ».

Avec notre ANC nous voulons aider à ce que nous « soyons tout » !

Oui c’est la lutte finale, puisqu’elle fera de nous et de nos enfants des êtres humains, debout de nuit comme de jour, ou un troupeau vaincu en marche vers la Barbarie...

Alain Chancogne



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