Un regard dramatique sur la mer Morte, miracle naturel en péril

dimanche 24 avril 2016
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Ou comment une économie de guerre empêche toute protection de l’environnement...

Dans un reportage interactif disponible en hébreu ou en anglais, le site du journal Ha’Aretz montre comment l’assèchement de ce joyau naturel, les gouffres provoqués par la dissolution du sel et l’intense érosion liée aux inondations brutales ont conduit à l’abandon d’hôtels, de fermes et autres infrastructures. “Routes, plages, stations-services, parkings, tout est fermé”, écrit le journal, qui souligne :

A moins que quelque chose de complètement inattendu ne se produise dans les vingt prochaines années, le niveau d’eau de la mer Morte va continuer à descendre, tombant à environ 25 mètres en dessous du niveau actuel d’ici à 2036.”

Selon l’article, la principale cause de la baisse du niveau d’eau qui a déjà eu lieu au cours des dernières décennies est la saisie de l’eau par Israël et ses voisins, la Jordanie et la Syrie. Les installations industrielles – en Israël et en Jordanie – de pompage d’eau pour l’extraction de la potasse et d’autres minerais constitueraient une cause secondaire. “Ces usines sont responsables de 20 % de la perte annuelle de l’eau de la mer Morte, bien que les fabricants affirment que 9 % est un chiffre plus réaliste”, raconte l’auteur.

5 548 cratères

L’article passe en revue les différents plans, “parfois bizarres”, qui ont été menés pour endiguer ce phénomène, et rappelle que pendant de nombreuses années il n’a pas posé de problème particulier. L’apparition de premières dolines – ces cratères dans le sol formés par l’érosion – dans les années 1980 a d’abord été perçue comme une curiosité géologique. Mais leur prolifération et leurs dimensions ont fini par inquiéter.

La mer Morte révèle ses secrets

L’article révèle que 5 548 dolines sont actuellement recensées. Vingt ans plus tôt, on n’en comptait que 220, et aucune en 1972. Non seulement elles esquintent le paysage, mais surtout elles menacent la stabilité des bâtiments, des routes ou des ponts. L’auteur signale par exemple le cas du pont d’Arugot, dont la surveillance et les réparations ont coûté pas loin de 53 millions de shekels (12,5 millions d’euros) depuis 2008 avant d’être fermé définitivement en 2015.

Pour Guy Donenfeld, ingénieur du conseil régional de Tamar, cité par Ha’Aretz :

En temps de paix, je crois que nous pourrions développer un projet de réhabilitation de la mer, ainsi que la fourniture d’eau potable suffisante pour les pays riverains de la mer Morte. Pour cela, cependant, nous avons besoin d’un Moyen-Orient un peu différent.”

le 22/04/2016

Transmis par Linsay




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