Total n’exploite pas que le pétrole

mercredi 22 juillet 2015
popularité : 3%

Le champion du CAC40 exploite là-bas, des travailleurs souvent immigrés, sous la coupe de régimes dictatoriaux. Il exploite ici, en détruisant détruisant le raffinage français et ses emplois. Il exploite la nature, privilégiant de manière automatique le profit à la durabilité. Rouge Vif 13 propose de maintenir en laisse la tentaculaire organisation, d’opérer une véritable nationalisation, de distribuer équitablement les richesses dans le cadre d’un projet social et environnemental.

Total est la première entreprise française, la onzième entreprise mondiale tous secteurs confondus.

Exploitation là-bas.
Total, sans aucun scrupule, s’appuie sur les dirigeants des pays quasi esclavagistes comme le Qatar, l’Arabie Saoudite, ou la Birmanie pour augmenter ses profits.

  • Dans ces pays, les travailleurs, et en particulier les immigrés, véritables déportés économiques du capitalisme international, sont des citoyens de seconde zone sans aucun droit.

Exploitation ici.
En France, c’est les travailleurs de la Mède qui sont attaqués. Une raffinerie parmi les 10 raffineries françaises encore existantes. Rien qu’autour de Martigues, il y avait 4 raffineries. En France, les géants du pétrole et de l’argent ont fermé 16 raffineries en 30 ans pour le seul bien des actionnaires puisque la courbe des bénéfices et celles des emplois dans les raffineries se croisent.

  • Richesse pour une poignée, chômage et mal vie pour les autres

Exploitation partout
13 milliards d’euros de bénéfices dont 5,55 milliards d’euros versé aux actionnaires en 2014. Total gagne de l’argent, mais préfère fermer ici et ouvrir là où le droit du travail et le droit de l’environnement n’existent pas.

  • Total connaît les mécanismes de l’exploitation, du pétrole et des travailleurs d’ici ou d’ailleurs.

Pourtant ailleurs dans le monde des pays qui ont fait le choix de maîtriser leur production pour qu’elle soit au service du peuple montrent que d’autres rapports de production sont possibles.

En Amérique du sud, centrale et les Caraïbes, le programme Petrocaribe entre différentes nations a été crée en 2005. Il permet aux pays membres d’obtenir du pétrole vénézuélien à bas prix, dans le cadre d’un projet basé sur l’indépendance et la souveraineté des peuples.

  • Dans les caraïbes l’exploitation est remplacée par l’union et la solidarité.

Si la volonté politique est présente, l’extraction du pétrole peut servir le développement humain et la solidarité entre les peuples.

Total et l’environnement

Aujourd’hui dans le monde, le pétrole est une ressource indispensable pour assurer le transport et d’autres produits. L’usine de La Mède, comme beaucoup d’usines pollue l’environnement : l’air, les milieux aquatiques, etc... c’est tout l’écosystème qui se trouve modifié. C’est notre milieu de vie qui se trouve affecté.

Mais qui fait les lois sur les seuils de pollutions ? Qui choisit de mettre en place les outils de production dans une entreprise qui pollue ? Qui choisit les tankers aux pavillons de complaisance et aux armateurs qui ne respectent rien ? Ces mêmes bateaux qui s’échouent sur nos plages. Qui gagne à ce que l’environnement soit le dernier des soucis des actionnaires ?

Ceux qui font ces choix sont bien loin des plages aux sables noirs et des étangs pollués. Ils sont plus proches des paradis fiscaux et des nuages à la Défense.

Quand le gouvernement, via le préfet, suspend le plan de prévention des risques techniques et industriels de l’usine de la Mède, préfère reculer sur l’emploi que d’avancer sur l’environnement, il choisit clairement son camp. Dans le même temps la majorité Pseudo Socialiste prépare avec l’argent public le sommet sur le climat.

Quand les tankers en état lamentable transportant du pétrole raffiné s’échoueront sur la côte bleue, cela sera plus polluant que du pétrole brut. Fermer ici et ouvrir ailleurs ça ne règle pas le problème de la pollution des usines ni de l’énergie utilisée.

Au lieu de fermer les raffineries en France, on doit améliorer les raffineries pour qu’elles ne polluent pas et c’est possible seulement si on renverse la table du capitalisme.

C’est seulement si on se dégage de la course au profit que l’on pourra produire pour le bien des peuples et leur environnement. Pour cela l’outil de production, d’une activité aussi fondamentale que la production pétrolière ou le gaz ne doit plus être dans les mains d’intérêts privés mais dans les mains de la nation : salariés, consommateurs, usagers.

Le secteur de Martigues va perdre 2 000 emplois

Dans les médias et les communiqués de presse de l’entreprise, c’est seulement la partie émergée de l’iceberg qui est présentée. Total prévoit une suppression de 178 postes sur le site de la Mède. C’est une autre réalité qui va toucher le secteur du bassin d’emploi et c’est un autre projet plus large qui est en cours dans notre département.

Sur le site, une hémorragie interne.
Sur le site industriel il y a autour de 600 salarié(e)s du groupe Total et aussi 400 emplois de sous-traitants, souvent en contrat intérimaire. Si l’activité du site change du raffinage pour le stockage c’est chez les plus précaires que cela va faire mal. C’est autour de 350 postes industriels qui seront directement perdus.

Autour du site, un tissu industriel en décomposition.
La raffinerie de LyondellBasell a arrêté son activité, et bien sûr la société Arkema et Naphtachimie sont menacées. Les raffineries sont remises en cause et c’est toute la filière de transformation chimique qui est attaquée. Les salarié(e)s du secteur pétro-chimique de l’étang de Berre l’ont bien compris et se battent ensemble et dans le même but.

  • C’est tout le tissu industriel des Bouches-du-Rhône qui est attaqué.

Le projet : un cancer généralisé.
L’usine NEXCIS et la Centrale à Gardanne, la SNCM, la raffinerie de Sucre Saint Louis de Marseille, les Grands Moulins Maurel de la Valentine…. On ne compte plus les femmes et les hommes qui jouent leur boulot en ce moment dans le département.

  • Pour un emploi dans l’industrie c’est 5 emplois induits dans le reste des secteurs comme le commerce, les services, la production agricole, etc...C’est autour de 1700 emplois induits perdus à rajouter aux 350 sur le site, on atteints pas loin de 2000 personnes.

2000 personnes de plus qui iront pointer à Pôle Emploi.
Quel avenir veulent-ils pour nos enfants et nos voisins ?

La solution : une autre politique industrielle décidée et gérée par nous.

Défendre l’emploi, en particulier dans des activités supposant des échanges internationaux, impose d’agir pour que les travailleurs du monde ne soient pas mis en concurrence mais que le développement soit commun et respecte les peuples.

Sans en faire un modèle, l’exemple de SCOP-TI (ex-Fralib) doit faire réfléchir et donner des idées ailleurs. La vente de thé dans la SCOP créée, non seulement se fera sous label bio mais en plus le thé sera payé au juste prix aux paysans vietnamiens et cela en s’appuyant sur la FSM (Fédération syndicale mondiale). Cela veut dire rompre avec les pratiques du géant mondial Unilever qui, lui aussi, exploite les travailleurs ici, et encercle et enferme des villages entiers dont toute la vie de la naissance à la mort est contrôlée par la multinationale.

  • Ce que la lutte a permis à Fralib, elle peut le permettre ailleurs en tenant compte de la spécificité des productions concernées. Comme le disent les scoptistes, chez eux il n’y a ni patron ni milliardaire…

Propositions

Rouge Vif 13 prend ses responsabilités vis à vis des travailleurs de l’usine, des travailleurs du secteur et de tous les citoyens. Notre analyse est simple : le capitalisme n’est pas amendable et n’a pas d’avenir. Il faut changer de système

Dans le cas de la raffinerie Total la Mède, nous proposons les points suivants :

  • Maintien et développement de l’activité de raffinage.
  • Assurer un contrôle de l’usine par les travailleurs pour une production en fonction de l’intérêt du plus grand nombre, ceux qui sont en bas aujourd’hui.
  • Pérenniser l’ensemble de la production industrielle du bassin pour répondre aux besoins.
  • Comme pour les autres activités relevant du bien commun et stratégiques au niveau d’un pays l’énergie doit être dans les mains du peuple, ce qui suppose une vraie nationalisation des grandes entreprises du secteur (Total, Areva, EDF, ENGIE,..). ce qui suppose que les salariés et la population soient aux commandes et non un état patron comme on a connu dans le passé.
  • Distribuer les richesses pour le bien-être social et environnemental.
  • Créer des liens de solidarité entre les peuples du monde, y compris à travers l’activité industrielle. Pourquoi ne pas réfléchir à une production respectueuse des ressources et de l’environnement avec une coopération tout au long des trajets de consommation : par exemple un raffinage tout le long des lieux de consommation immédiate ?
  • Défendre les conditions de travail et le droit de tous les travailleurs du monde afin que l’exploitation des uns n’alimente pas la mise au chômage des autres...

Vincent Dulout pour Rouge Vif 13

Transmis par RT

Solidarité avec les travailleurs en lutte. Dons à envoyer par chèque (ordre : CGT Total La Mède) à l’adresse CGT Total La Mède avenue Mirabeau 13220 Châteauneuf Les Martigues.



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur