10 ans de Rouge Midi : une très grande réussite !

lundi 1er juin 2015
par  Rouge Midi
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Il y a 10 ans le peuple rejetait le traité européen soumis à référendum. Le pouvoir, au nom de la prospérité à venir faisait rentrer par la fenêtre le texte que nous avions sorti par la porte. 10 ans après les faits montrent assez comment les opposants au traité avaient raison. A Paris à cette occasion un rassemblement à l’appel des Assises du communisme avait lieu. A Marseille, c’est à la fête de Rouge midi que bilan et perspectives du mythe de l’Europe sociale étaient tracés.

Il y a d’abord le nombre bien sûr. L’entrée étant libre, difficile de dire un nombre avec précision, mais ce qui est sûr c’est que ce sont plus de 500 personnes qui sont venues à cette fête de la convergence des luttes. Un très grand chiffre pour une organisation comme Rouge Vif 13 et son journal Rouge Midi et sans commune mesure avec les chiffres des années précédentes.

Il y a ensuite et surtout, la tonalité des débats, le contenu des échanges sur les stands, la volonté partagée d’approfondir les questions.

Il y a enfin ce parfum de fraternité qui flottait dans l’air et qui était sensible à chaque endroit et moment de la fête. Impossible d’être exhaustif ici mais pêle-mêle on peut citer :

- La pétition qui se signait massivement sur le stand de l’assistance publique de Marseille et la découverte que certains faisaient, grâce aux camarades hospitaliers, de réalités encore trop méconnues

- Autre découverte, celle de NEXCIS, ce fleuron de l’industrie et de la recherche et qu’EDF veut fermer

- Bien sûr à l’honneur les fralib devenus scoptistes et dont c’était la première sortie depuis le lancement de la marque 1336. Ils partageaient leur grand stand avec leurs compagnons d’aventure de reprise les camarades de la Belle Aude dont la réussite (et leurs délicieuses glaces !) montre qu’il est tout à fait possible de produire sans patrons et sans milliardaires…que c’est même beaucoup mieux et que c’est comme ça que cela devrait se faire.
Les scoptistes à n’en pas douter, donnent des envies de production sans parasites actionnaires aux présents de la fête à commencer par leurs voisins de stand, les camarades de la raffinerie de sucre (mais aussi certainement aux camarades de TOTAL bien présents eux aussi) une nouvelle fois en lutte contre un plan qui porterait un coup fatal à l’entreprise.

- Le stand des chômeurs, qui jouxte celui des sans-papiers était aussi un lieu d’échanges riches pour une organisation qui dès le lendemain se mobilisait contre une expulsion et était en manifestation dès le lundi contre les fermetures d’accueil CAF.

- Au stand de Diawara (village du nord est du Sénégal) on mangeait des pastels et on buvait du bissap au profit du projet que cette association porte en solidarité avec sa région. A leur côté le MOSOURPA (MOuvement pour la SOUveraineté et le Respect des Peuples d’Afrique) expliquait à des visiteurs attentifs les objectifs de leur mouvement et nous y reviendrons.

- Au chapitre de la solidarité les stands de BDS, de l’UJFP et celui du collectif George Ibrahim Abdallah étaient évidemment des lieux de prises de contacts et d’échanges porteurs d’avenir et facteurs d’engagements futurs.

- C’était aussi bien sûr la cas du collectif CGT femmes, égalité professionnelle, discriminations qui suscitait des envies d’inscription aux initiatives autour de la marche mondiale des femmes et de son arrivée à Lisbonne cet automne : mais nous y reviendrons.

- Comment ne pas parler aussi du stand du syndicat CGT des entreprises de propreté fièrement orné de sa banderole : « JUSQU’A LA VICTOIRE ! » et des ouvriers de la sous-traitance que l’on croisait nombreux, presque aussi nombreux que les employés des magasins carrefour que l’on croisait à tous moments dans la fête.

Il y avait aussi bien d’autres stands : Secours populaire, journal fakir, Le ravi...et évidemment ceux du Cercle Manouchian, de Rouge Vif et de Rouge midi !

Le mot d’accueil était bien sûr celui des hôtes des lieux, Edouard et Philippe des moulins Maurel qui disaient avec force tout à la fois leurs remerciements aux présents, leur envie de gagner et appelaient l’assistance à les aider encore pour arracher la victoire qui est à portée de mains…et de manifs !

A leur côté, au nom du journal, l’orateur rappelait à l’assemblée les étapes franchies depuis 15 ans : la création de Rouge Vif par des militants actuels ou anciens du PCF, rejoints par la suite par des personnes dont c’était le premier engagement politique, puis la création du site par Jelloul, l’augmentation de la diffusion et surtout son rôle non seulement dans le soutien aux luttes (ce qui est la moindre des choses) mais aussi dans la diffusion d’idées porteuses de perspectives. Et d’énumérer
« - A quoi on sert si quand on soutient la lutte des TOTAL on ne dit pas en même temps qu’il faut nationaliser ?
- A quoi on sert si dans la lutte de la centrale ou de NEXCIS on ne pose pas la question d’un service public de l’énergie véritablement géré par la nation et non par un appareil d’état qui appliquerait la même politique qu’une entreprise capitaliste ?
- A quoi on sert si dans la lutte des hospitaliers on ne dit pas qu’il faut mettre la santé et l’éducation au cœur des choix politiques comme l’a fait par exemple Cuba, pourtant petit pays pauvre et aux besoins immenses, qui consacre plus de 70% de son budget à ces secteurs ?
- A quoi on sert si on ne pose pas en permanence les questions de la solidarité internationale comme la Palestine, si on ne dénonce pas le scandale de la vente d’avions à l’Arabie saoudite ou le Qatar en disant avec force qu’on ne peut pas assurer une prospérité partagée en s’appuyant sur le commerce du sang
- A quoi on sert si on ne crie pas le refus du retour des guerres coloniales ? (…) »

Il s’appuyait, pour dire qu’il était possible d’en finir avec le capitalisme, sur des exemples puisés dans le monde comme celui du gouvernement Morales qui, voyant la crise mondiale arriver, au lieu de prendre des mesures d’austérité, au contraire avançait l’âge de la retraite à 58 ans ce qui est de fait une augmentation des salaires et un formidable levier pour la création d’emplois. Il terminait pour conclure par les mots suivants :« Tout en prenant en compte les tâtonnements, les erreurs de l’histoire, tout ce qu’il faut réinventer sans modèle, sans certitudes carrées mais avec l’espoir chevillé au corps, nous disons, à la suite de Vaillant Couturier, le communisme est la jeunesse du monde. »

Pendant que les enfants jouaient aux animations prévues ou s’enthousiasmaient devant un théâtre de marionnettes très interactif, une grande partie de la fête était rassemblée au débat sur le mythe de l’Europe sociale. Qu’il s’agisse de Fred Alpozzo de la SNCM (très applaudi), de Serge Bodrero d’Air France, de Rim Hidri de SCOP-TI ou de Charles Hoareau pour Rouge Midi [1], il y avait un accord profond, que l’assistance n’a pas démenti, sur le fait qu’il fallait au moins que dans le camp du progrès la question de la sortie de l’euro soit débattue. Un autre point d’accord étant qu’il n’est plus possible d’en rabattre devant la social-démocratie ou de retenter le coup de la gauche plurielle ce qui est tout, sauf un chantier d’espoir !

Nous reviendrons en détail sur le débat et le livre « l’URSS 20 ans après ».

L’après-midi se terminait par les deux concerts annoncés.
Celui des rappeurs d’EL DIABLO CARTEL dont les textes forts faisaient réagir l’assistance. Ils avaient réservé une belle surprise en invitant une chanteuse qui emballait le public.

Et puis évidemment la soirée s’est terminée avec Los Fralibos qui une fois de plus suscité les claquements de main, les chansons reprises en cœur et fait danser et sauter…même les plus âgés !!

Terminée pas tout à fait car la cour de l’usine a mis du temps à se vider et les conversations se sont poursuivies tard dans la nuit autour du comptoir bricolé avec des palettes et du tissu rouge et qui, en la circonstance était plus beau et plus attrayant que le plus beau des comptoirs de tous les palaces du monde…

A l’an prochain donc !!

Merci à Nadir, Triona, Vincent, Abedy et Aude pour les photos que pouvez voir ici


[1Gilles Balbastre ayant eu un empêchement de dernière minute était excusé



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mercredi 3 juin 2015 à 18h40 - par  Genestal Yvette