L’irrésistible déchéance de Robert Ménard

mardi 5 novembre 2013
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Il fut un temps où critiquer Robert Ménard était particulièrement mal vu. Maître absolu de Reporters sans frontières (RSF), celui-ci bénéficiait de tous les canaux médiatiques pour promouvoir son « courageux combat » en défense de la « liberté d’expression ». Haro donc sur ceux qui dénonçaient sa dépendance financière à l’égard de la Commission européenne, de telle ou telle agence de renseignements américaine ou du Centre pour Cuba Libre, une fondation d’extrême droite impliquée dans le terrorisme contre l’île, depuis Miami.

En grand inquisiteur, Ménard pouvait impunément se livrer à un tri sélectif des journalistes à défendre et « discréditer un certain nombre de pays ». Ainsi réserva-t-il un traitement particulièrement agressif à ceux, comme par hasard dans le collimateur de Washington, de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA). En effet, aussi bien le Venezuela que la Bolivie ou l’Equateur (mais aussi l’Argentine) sont souvent en conflit avec certains de leurs médias nationaux, car, rappelle Maxime Vivas, « la liberté d’écrire, de dire des contrevérités ou des vérités partielles, de façonner l’opinion par le choix de thèmes arbitrairement priorisés, d’en occulter d’autres, de ne pas rendre de comptes, cette liberté là peut aussi être liberticide ».

Le masque a fini par tomber. Certes décoré de la Légion d’honneur (sur proposition de l’ex-ministre Bernard Kouchner), ce « bateleur de café du commerce » a abandonné sa « boutique humanitaire » et arrive au bout de sa dérive idéologique. Après avoir publié un Vive Le Pen (ed. Mordicus, 2011) et un Vive l’Algérie française (Mordicus, 2012), il cherche désormais à se faire élire, avec le soutien du Front national, à Béziers. Que tous ceux qui l’ont longtemps encensé se mordent les doigts : Vivas fait œuvre utile en revenant sur son parcours édifiant.

Maurice Lemoine le 31/10/ 2013

Transmis par Linsay



L’irrésistible déchéance de Robert Ménard, de Maxime Vivas, Les éditions Arcane 17, Paris, 2013, 70 pages, 7 euros.



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