“Agent Orange : Une bombe à retardement”

jeudi 19 septembre 2013
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Au moment où le monde entier, par médias interposés, a les yeux rivés sur la Syrie et les armes chimiques, la sortie de ce film vient utilement (et cruellement) nous rappeler qu’en matière d’armes chimiques là aussi il y a deux poids et deux mesures. Ceux qui voudraient faire la guerre au nom de l’horreur d’aujourd’hui, n’ont rein à dire sur l’horreur d’hier...

UNE BOMBE A RETARDEMENT un film de Thuy Tiên Ho et Laurent Lindebrings

PROJECTION EN AVANT PREMIERE

Jeudi 26 SEPTEMBRE 2013 à 20h30

au Cinéma Action Christine, 4 rue Christine – 75006 Paris

UN FILM, POURQUOI ?

Au Vietnam, l’armée américaine a utilisé herbicides et défoliants chimiques comme armes de guerre. Une trentaine de sociétés, dont Monsanto, ont fourni ces produits. De 1961 à 1971, plus de 80 millions de litres (dont presque 62% d’Agent Orange) ont été déversés sur 20% de la partie méridionale du Vietnam.

L’Agent Orange contient de la dioxine, substance violemment toxique et dotée d’une très grande stabilité. C’est pourquoi aujourd’hui encore, elle continue à faire des dégâts tant sur la flore et la faune que sur les populations du Vietnam. La destruction des forêts et des mangroves a entraîné la rupture de l’équilibre écologique antérieur. Chez l’homme, la dioxine pénètre dans l’organisme par l’ingestion de la nourriture (poissons, crevettes,…). L’absorption en quantité infime peut provoquer de nombreuses maladies et même être mortelle. Chez la femme enceinte, la dioxine peut passer à travers le placenta et atteindre le fœtus. La mère qui nourrit son enfant au sein peut lui transmettre la dioxine à travers son lait.

Les populations des régions où les défoliants ont été épandus pendant la guerre ont été les premières contaminées. Aujourd’hui encore, selon la croix rouge vietnamienne, entre 2 et 3 millions de personnes sont touchées. Parmi elles au moins 800 000 Vietnamiens sont lourdement handicapés ou connaissent de graves problèmes de santé dus à la dioxine. En outre, des soldats américains, mais aussi australiens, néo-zélandais et sud-coréens, qui participaient à la guerre à leurs côtés, ont également été contaminés.

En 1984, les fabricants de défoliants ont accepté de verser aux soldats-vétérans américains, en échange de l’arrêt de toute poursuite judiciaire, 197 millions de dollars à titre d’indemnisation. Deux poids, deux mesures : les victimes vietnamiennes ne reçurent rien.

En 2004, la VAVA (Association Vietnamienne des Victimes de l’Agent Orange) a déposé devant le tribunal fédéral de Brooklyn, une plainte contre les fabricants d’herbicides pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

En 2005, leur plainte a été rejetée. La VAVA a fait appel, mais le 22 février 2008, la cour d’appel fédérale de New-York l’a déboutée une nouvelle fois.

En octobre 2008 la VAVA a fait appel auprès de la Cour Suprême de Justice des États-Unis. Le 2 mars 2009, celle-ci a fait savoir qu’elle n’examinera pas cet appel.

En définitive, tous les recours juridiques sont actuellement épuisés pour les plaignants vietnamiens. Déboutés par la justice américaine, ils ne pourront pas non plus porter leur affaire devant la Cour Internationale de Justice de La Haye, ni devant aucun Tribunal Pénal International.

Aujourd’hui, les questions liées à l’Agent Orange sont très peu connues du grand public qui généralement pense que le Vietnam ne souffre plus des conséquences d’une guerre qui s’est terminée en 1975. Ce constat a conduit les associations ORCHIDÉES et ORANGE DIHOXYN (voir liens) à passer un accord de partenariat pour réaliser un film intitulé “Vietnam : Agent orange, une bombe à retardement”.

Le but de ce film est double.

- information : le film permettra de montrer que plus de 40 ans après la fin de la guerre du Vietnam, celle-ci continue (et continuera pendant longtemps encore), à faire de nombreuses victimes ;

- humanitaire : la diffusion du film au plus large public doit permettre, en sensibilisant l’opinion internationale, de récolter des dons destinés à financer la construction d’un grand centre d’accueil pour les victimes vietnamiennes de l’Agent Orange. En effet, beaucoup d’enfants handicapés sont abandonnés à leur naissance par leurs parents, d’autres sont capables d’apprendre un métier ou d’entamer des études. Ce centre offrira des solutions d’accueil et d’accompagnement pour les différentes situations.

QUEL FILM ?

L’ambition des auteurs du film est de proposer un film documentaire, conçu pour être diffusé sur les chaînes de télévision, en salle et en DVD afin de toucher le plus large public international.

Composé d’interviews des victimes vietnamiennes mais également américaines, canadiennes illustrées d’archives de l’époque il se structure en 3 parties :

La 1re rappelle rapidement l’histoire du Vietnam de la guerre d’Indochine à la guerre américaine, soit 40 ans de guerre quasi ininterrompue. Elle permet de comprendre l’implication des différents pays (France, Etats-Unis, Canada, Australie …) dans ces guerres et ainsi de mieux sensibiliser les citoyens de ces pays à la situation que vivent actuellement les victimes de la dioxine.

La 2e partie montre les conséquences visibles et invisibles de la dioxine sur les populations, la faune et la flore. Une séquence importante est consacrée aux victimes vietnamiennes, à leur combat pour vivre, étudier, travailler dans la dignité.

La 3e partie est consacrée à la lutte des victimes de la dioxine pour faire reconnaître leurs droits devant les différentes juridictions américaines. A ce jour, tous les recours juridiques sont épuisés, mais le combat doit continuer par la mobilisation citoyenne de par le monde.

Conclusion du film : Selon de nombreux observateurs, historiens et journalistes, les Américains ont perdu la guerre du Vietnam en partie parce que les images des combats et bombardements, largement diffusées par les médias, ont eu un immense impact sur l’opinion publique internationale.

Les images et témoignages du film “Vietnam : Agent orange, une bombe à retardement” doivent avoir un rôle similaire, améliorant ainsi la prise de conscience des conséquences à long terme de l’Agent Orange.

Cette prise de conscience est l’une des conditions principales pour que justice soit rendue aux victimes vietnamiennes et qu’elles puissent être indemnisées a minima comme l’ont été les soldats américains, australiens, néo-zélandais et sud-coréens contaminés.

UN FILM COMMENT ?

Ce film a nécessité 3 années de préparation, tournage, post-production.

Les victimes vietnamiennes racontent leur quotidien pour travailler et étudier dans la dignité. Les séquences ont été tournées grâce au soutien et à la mobilisation des associations d’aide au victimes (VAVA ,Croix Rouge vietnamienne) mais également grâce à l’aide de bénévoles.

Des soldats américains, canadiens… victimes de l’Agent Orange expliquent leur engagement militaire, puis leurs maladies liées à l’Agent Orange. Leur témoignage porte en creux, un éclairage sensible et inattendu sur la psychologie des victimes vietnamiennes de la dioxine confrontés à de multiples problèmes juridiques et de santé.

Des interviews de scientifiques (médecins, chimistes, agronomes…) qui permettent de mieux comprendre l’action de la dioxine sur les hommes et l’environnement.

Des interviews de juristes nous éclairent sur deux questions juridiques fondamentales :

- l’utilisation des armes chimiques constitue t-elle un crime de guerre ? un crime contre l’humanité ?

- pourquoi aucun tribunal international ne s’est réuni, jusqu’à ce jour, sur la question de savoir si de l’utilisation par les Américains des défoliants au Vietnam pendant la guerre est, du point de vue juridique, condamnable ou non ?

Le 16/09/2013

Transmis par Linsay




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