Plus de coopération avec les colonies, décide l’Union Européenne

mercredi 17 juillet 2013
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Les territoires palestiniens ne sont ni « controversés », ni « disputés », ni « discutés », mais « OCCUPÉS » rappelle fort à propos l’Union Européenne qui publie une directive spécifiant que tout organisme israélien basé au-delà de la Ligne Verte sera inéligible pour les programmes de coopération avec l’UE à partir de 2014.... Il était temps !

Les dirigeants israéliens sont outrés que l’UE ait mis cela noir sur blanc, rapporte l’AFP ainsi que le quotidien israélien Haaretz.

Cette directive de la Commission européenne — qui a un pouvoir exécutif— avait été adoptée en juin et sera publiée vendredi au Journal officiel de l’Union. Elle dispose que « tous les accords entre l’Etat d’Israël et l’UE doivent indiquer sans ambiguïté et explicitement qu’ils ne s’appliquent pas aux territoires occupés par Israël en 1967, c’est à dire la Cisjordanie, Jérusalem-Est, la bande de Gaza et le plateau du Golan », a expliqué à l’AFP un porte-parole de la délégation, David Kriss, en référence aux territoires palestiniens et syrien occupés par Israël.

« Cette directive qui s’applique aux 28 Etats membres de l’UE interdit tout financement, coopération, bourses, fonds de recherche ou remise de prix à qui que ce soit résidant dans les colonies installées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qu’il s’agisse d’institutions privées ou publiques », souligne-t-on dans Haaretz.

Les colonies illégales israéliennes : des verrues sur la terre de Palestine !

« Les Européens font preuve d’un acharnement disproportionné à l’encontre d’Israël », commente un responsable israélien sous couvert de l’anonymat.
Le ministre israélien des Relations internationales Youval Steinitz a tenté pour sa part d’en minimiser l’impact. « Il ne faut pas exagérer les retombées de cette directive administrative énervante car elle ne s’applique qu’aux futurs accords et pas à ceux qui ont été déjà signés », a-t-il affirmé à la radio militaire.
Sur la même radio, le vice-ministre des Affaires étrangères Zeev Elkin jugeait pour sa part « l’initiative très inquiétante ».

"Nous ne pouvons pas accepter de reconnaître par écrit que les colonies ne font pas partie d’Israël, et si nous refusons de le faire, nous pouvons être exclus de tout accord économique, culturel, scientifique, universitaire ou sportif, avec les pays européens."

Un représentant des colons, Dani Dayan, a déclaré sans rire que l’UE « s’aligne sur les exigences les plus extrémistes des Palestiniens ».

La délégation européenne a pour sa part souligné que sans l’application d’une telle mesure, c’est le boycott qui pendait au nez d’Israël, et qu’il est nettement préférable pour Israël de s’y soumettre et de continuer à bénéficier de tous les privilèges qui lui sont offerts par l’Europe.

Hanane Achraoui a salué dans un communiqué « une action significative ». « L’UE est passée du niveau des déclarations et des dénonciations à des décisions de politique effectives et des mesures concrètes qui auront un impact positif sur les chances de paix », a ajouté Mme Achraoui, membre du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Pour Gush Shalom (« Bloc de la Paix »), la mesure est salutaire, et comparée à « un verre d’eau glacée jeté à la figure d’un gouvernement ivre ».

Nicole Kiil-Nielsen, membre de la Commission Affaires étrangères et de la délégation UE-Palestine au parlement européen, se félicite de cette nouvelle décision européenne : « C’est une première traduction dans les actes de la position défendue par l’UE depuis longtemps : les colonies israéliennes en Cisjordanie sont illégales. Nos dirigeants ne pouvaient plus faire la sourde oreille à l’appel répété de la société civile européenne d’agir face à la colonisation galopante de la Cisjordanie. »

Nicole Kiil-Nielsen cite dans un communiqué l’exemple de la compagnie israélienne Ahava qui a participé dans le passé aux programmes de recherche européens, alors qu’elle est basée dans la colonie de Mitzpe Shalem en Cisjordanie.

Pour l’eurodéputée, le travail est loin d’être achevé : « Il faut continuer à modifier et à rendre cohérente la législation européenne avec le droit international et les valeurs fondamentales inscrites dans les traités. Nous attendons toujours la publication d’une autre feuille de route européenne, celle concernant l’étiquetage des produits des colonies. »

D’après CAPJO - Europalestine.

Transmis par la_peniche



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