CGT 13 : un congrès de lutte et de fraternité

lundi 24 juin 2013
par  Rouge Midi
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Les 19, 20 et 21 juin s’est tenu à Marseille le 55e congrès de l’UD CGT 13. Un congrès marqué par un fort renouvellement des participant-e-s et de la direction départementale, avec comme corollaires un changement de ton et un rajeunissement sensible.

Dès le début du rapport d’ouverture le ton est donné « le capitalisme dont Hollande est l’ami, tue comme au Bangladesh et ailleurs (…) » . Dans ces conditions évidemment il ne peut-être qu’illusoire de demander comme le font d’autres ailleurs un « changement de cap » à l’ami du MEDEF. A peine plus loin, Thierry Pettavino, le rapporteur parle de « ce capitalisme auquel s’oppose l’Amérique latine » . Référence remarquée par les congressistes des Bouches du Rhône qui n’avaient pas compris pourquoi, alors que le dernier congrès confédéral de mars dernier se tenait quelques jours à peine après la mort de Chavez, la CGT confédérale avait choisi ni de rendre hommage au président vénézuélien, ni de saluer les peuples de la région qui s’affrontent à l’impérialisme US.

Le rapport se poursuit en saluant « les soulèvements populaires dans le monde arabe [qui] montrent que l’on peut changer de gouvernement même si la bataille continue pour les droits et la liberté. » Soutien aux peuples de Turquie, d’Espagne, de Grèce et opposition aux politiques d’austérité qui refusent par exemple, de faire payer les fauteurs l’évasion fiscale ce qui, rien que pour la France, « représente 60 à 80 milliards de manque à gagner soit plus de 3 fois le déficit sur les retraites. »

Le rapporteur observe que face à ces politiques « les exigences de luttes coordonnées en Europe grandissent (…) Les syndicats affiliés qui tiennent un double langage ont une position de plus en plus difficile. » Et de citer l’exemple de l’ « Espagne où tous les syndicats ont signé [un accord comparable à notre ANI]. S’en est suivi le mouvement des indignés avec rejet des syndicats et des partis. »

Puis il constate qu’en France il « n’y a pas de rupture de Hollande avec Sarkozy. » , que « 2013 est l’année des records de reculs sociaux » et que sur les retraites « Hollande copie Balladur pour légiférer en août. (…) Nous ne devons pas séparer emploi, salaires, retraites [mais] mettre les autres [organisations syndicales] devant notre cahier revendicatif. (…) Le MEDEF et le gouvernement vont tenter de nous isoler nous ne pouvons risquer de perdre notre identité avec des accords à minima. » Le rapporteur à la notion de syndicalisme rassemblé (expression qui ne sera pas employée) préfère celle d’« unité des travailleurs ». Et de rappeler à cette occasion le rôle de la base qui doit rester maitre d’œuvre du syndicat. « A la CFDT et ailleurs ce sont les directions nationales qui décident. Cela doit nous conforter dans notre volonté de garder le fédéralisme et non de l’abandonner au nom d’un supposé modernisme. »
Si la CGT appelle à manifester le 22 juin et le 14 septembre contre l’extrême droite elle sait bien que dans un contexte de crise qui s’approfondit, « combattre l’extrême droite à coups de slogans ne suffit plus. » Le gouvernement doit agir pour le progrès social.
Plusieurs passages du rapport sont particulièrement appréciés : comme celui sur les discriminations hommes femmes ou celui sur les luttes du département : Fralib conflit pour lequel la CGT départementale lance la solidarité financière et appelle à un rassemblement le 28 juin, Kem One, ICTS, Virgin, Air France, contre la métropole…
C’est une volonté de lutte qui se dégage de ce rapport, volonté résumée dans la conclusion qui réaffirme que l’on a « besoin d’un syndicalisme CGT de lutte face à un patronat de combat » et que « la lutte de classe est plus que jamais d’actualité » pour se terminer par la citation du Che : « soyons réalistes, demandons l’impossible » .


Frédéric des finances

Le débat qui s’en suit sera de la même tonalité avec des interventions pleines de détermination dans un département où les combats ne manquent pas comme en témoignera le moment où les représentants des entreprises en lutte seront appelés à la tribune, moment évidemment salué par une ovation pleine d’émotion des 600 délégués présents.


Le salut des salarié-e-s en lutte

Noël de la réparation navale rappellera ému, qu’au dernier congrès c’est sa boite seule qui était montée sur la tribune et que depuis elle avait gagné au bout de 503 jours d’occupation grâce en particulier à la solidarité de tout un département. Aujourd’hui la réparation navale à Marseille c’est reparti et des perspectives de développement existent.

Une des premières interventions aura été celle de Doumé de la police, qui sera interrompu à deux reprises par les applaudissements : lorsqu’il expliquera que la CGT police est pour une police citoyenne qui privilégie la proximité et la prévention à la répression et lorsqu’il expliquera que quand Sabrina dormait dans son camion devant Pôle emploi les policiers venaient non pour la chasser mais au contraire pour s’assurer de sa sécurité.


Elodie du comité chômeurs

Des ovations et des interventions remarquées il y en aura plusieurs dans le congrès : celle de Valérie d’ICTS, celles des chômeurs, celle de Carole de Virgin dont c’était le 1er congrès et qui n’en revenait pas et l’ovation bien sûr réservée à Gérard de Fralib qui commencera son intervention en rappelant comment le conflit avait été annoncé lors du dernier congrès il y a 3 ans déjà et comment il a tenu lui aussi grâce à la solidarité départementale en particulier quand il a fallu reprendre l’usine aux milices patronales.

Intervention de Carole de Virgin

Bonjour à tous Carole Virgin ou plutôt exvirgin et nouvelle privèe d’emploi !Suite à de mauvais choix stratégiques de notre direction c’est-à-dire la résultante du tout profit au détriment des salariès , notre magasin a fermé ses portes définitivement mercredi dernier celà fait une semaine et dans des conditons pour les moins honteuses.

En effet nous avons été mailés nous informant de la fermeture immédiate du magasin nous commencions à durcir le dialogue sur le plan social à cause de licenciement économique collectif infâme nous empêchant les mobilisations a venir.

En effet depuis le 04 janvier 2013, nous sommes en dépôt de bilan ce que nous avons appris par la presse, Malgré cela le combat continue car c’est inadmissible d’être complètement déshumanisé.Porteur d’un flambeau,fierté d’être acteur dans le commerce de vente de biens culturels,comment peut-on à ce point dénigrer des hommes et des femmes investis depuis 23 ans ,vecteurs en cette année où Marseille est promue Capitale Européenne de la Culture ,fermer non seulement une de ses vitrines marseillaise mais tous ses magasins ?

Nous sommes ècoeurés !!!Au travers de Virgin ,son combat ,son symbole nous voulons par ailleurs sauvegarder nos emplois et se battre.Nous pouvons réaffirmer qu’il faut lutter toujours et toujours plus face à des actionnaires véreux ne voulant que des plus-value financières au détriment des salariés impliqués dans une dèmarche de qualité.C’est pourquoi la façon dont nous sommes traités nous rèvolte et une fois de plus nous voulons réaffirmer que seule la revalorisation du travail permet une meilleure construction durable.

Pour être clair nous tenons à affirmer qu’il y a d’autres choix possible, celle de l’implication totale ,syndicale du droit fondamental , celle de nos revendications.

A ce stade la Culture syndicale est primordiale.Elle permet avant tout de s’organiset et de lutter.C’est pourquoi nous avons décidé de mener le combat au travers d’une perspective alternative à savoir crèer une scop(sociétè coopèrative et alternative) et se réapproprier ce lieu culturel. Mais cela n’aurait pas été possible sans le soutien logistique de l’union locale centre.En effet nous étions plutôt désorientés et l’union locale nous a recentré afin d’utiliser nos forces communes dans une lutte contre le patronat et surtout contre la perte de nos emplois.

Car c’est tout un travail de fond à refaire,plus de compréhension permet une meilleure action mais cela ne va pas sans une information ce qui manque fortement en ces temps de crise à nombre de salariés.La proximité de l’UL est primordiale c’est un lien direct de réactivité,un soutien précieux et largement accompagné de conseils ,d’idées partagées ,d’aide avérée.Dans ce contexte économique désastreux la CGT doit tirer son épingle du jeu étant un vecteur des luttes indéniables à venir.Avec l’ANI bon nombre de salariés prendront conscience de l’utilité d’un syndicat fort et redondant.Je tiens particulièrement à remercier l’union locale centre pour l’aide apportée,le matériel nous permettant de nous exprimer.Force est de constater que plus nous serons unis,plus la lutte sera aboutie !!!

Lors des pauses, dans les couloirs du congrès, les congressistes témoignent de ce climat de lutte et de fraternité, fraternité nourrie par le fait de se voir si nombreuses et nombreux, différents et unis, déterminés et solidaires.

Comme il est de tradition, le congrès se terminera par l’appel à la tribune du nouveau bureau élu, tâche revenant à Lionel de la CAF qui s’en acquittera avec humour et attention à chacune et chacun. Un bureau de 28 membres, largement renouvelé et rajeuni avec à sa tête Thierry Pettavino.


Une partie de la délégation du nettoyage

A n’en pas douter ces 3 jours resteront un grand moment pour celles et ceux qui les ont vécus.



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