Le Manifeste de Colère et Espoir (7)

dimanche 1er juillet 2012
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Pour la participation de Colère et Espoir à la tribune de discussion, Habib nous écrit : « nous avons considéré que notre manifeste se suffisait amplement, car depuis sa publication, l’actualité récente nous conforte davantage dans nos certitudes révolutionnaires et nous éloigne des méandres de la ploutocratie, vers lesquelles une pseudo démocratie représentative institutionnelle nous dirige. »

Dans la civilisation contemporaine le mode de production capitaliste prétendait mettre l’économie au service de l’homme et des besoins de tous, au nom de l’idéologie du progrès. Il s’est largement soustrait à cette vocation. L’avidité incommensurable, intrinsèque à cette représentation économique, a abouti à l’édification d’un pouvoir financier multinational destructeur des diverses sociétés, la faillite et la liquidation de l’ensemble du système.

A contrario, une société devrait être un ensemble d’hommes et de femmes décidant de s’organiser selon leur libre arbitre en mutualisant leurs énergies et leurs intelligences, les autorisant ainsi à se mouvoir dans un environnement conforme à leurs prétentions. Dès lors, qu’un type d’organisation unique s’approprie la décision, s’accapare l’activité humaine et son profit, à son usage singulier, cette situation invoque l’éviction de l’institution incriminée.

Les possédants et les dominants ont une tendance exacerbée à désigner le fatalisme, comme responsable de l’inclinaison présente, alors que leur politique a délibérément provoqué ces circonstances, leur permettant d’initier des politiques oppressives au service de leur idéologie prédatrice.

On ne saurait que s’abstraire de cette société dans laquelle nous évoluons, où tout concourt à satisfaire les besoins et la cupidité d’une minorité, au détriment du nombre toujours plus croissant de nécessiteux. Le démantèlement de ce monde se précise lorsque les droits acquis de longues luttes sont abrogés et que l’iniquité sociale devient un dogme, car les nantis en réclament encore et toujours davantage, au détriment des populations.

« Le capital mourrait si, tous les matins, on ne graissait pas les rouages de ses machines avec de l’huile d’homme » Jules VALLÈS

Pour certains, les évènements de 2008, prémisses d’une dislocation de cette Babel financière, relèveraient de dispositions imprévues dues à une mondialisation ingouvernable. Mais il s’agit en réalité d’une classe d’individus minoritaires, ayant décidé que le maintien de leurs privilèges s’érigerait sur davantage de pauvreté et d’obscurantisme réservés à la majorité d’entre nous. Pourtant nous ne sommes pas responsables de l’incurie délibérée, générée par des gouvernants domestiqués par la finance internationale, dont l’ambition est de nous soumettre au gré du bon vouloir des oligarchies et ainsi de nous déposséder de nos droits élémentaires.

De même, certains veulent que nous accréditions que les nations soient en proie à la désagrégation financière. Or il serait plus juste d’affirmer que les établissements financiers et les actionnaires, arrivent à l’apogée de leur spéculation outrancière et que les politiques développées par ces responsables n’ont pas d’autres objectifs que de les sauvegarder par un détournement planétaire organisé, des ressources financières publiques. Ainsi, sans cesse les coffres de nos bourreaux se regarnissent et, dans un même temps, nos existences et l’ensemble de nos institutions démocratiques se désagrègent, nous livrant à la prédation libérale intercontinentale.

Le libéralisme s’est assigné à remettre en cause les principes de liberté, d’égalité et de fraternité, à saccager le progrès en l’autorisant à pratiquer le profit non seulement durable mais exponentiel et tenter d’éradiquer la solidarité entre les êtres humains.

S’organiser devient donc impératif :

- En révoquant cette domination inique
- En ne permettant pas à cette caste de monopolisateurs de dicter ses lois.
- En abolissant ce système d’exploitation
- En osant la révolution
- En élevant les consciences
- En débarrassant ce monde des servitudes entravantes,
- En libérant la pensée créatrice et émancipatrice
- En revendiquant sa liberté d’exercer la plénitude de ses droits et potentialités.
- En S’insurgeant de manière à mettre un terme au banquet des nantis.

Les individus n’ont pas vocation à être asservis après s’être affranchis de la tutelle des rois. Le devoir impératif de ne pas être assujetti à une république usurpatoire s’impose à tous. Aussi, nous sommes face à l’alternative suivante : Soit nous nous soumettons à l’anéantissement de siècles de progrès et de connaissances ou nous libérons, par notre action, la puissance d’inventivité et de création de l’homme désaliéné.

Autour de principes fondamentaux, nous proposons :

1. Une démocratie organisée
Un des exercices, le moins naturel aux hommes, nécessitant un apprentissage constant et une remise en cause de soi dans sa praxis quotidienne. Nous nous interrogeons si peu sur nos pratiques démocratiques, que nous offrons sciemment notre libre arbitre à une représentativité encline à inverser le suffrage universel, lorsque leur nécessité est loi. Nous avons l’obligation de décliner la démocratie autrement, en révisant ses principes actuels, nous permettant de l’étendre à tous les secteurs de l’existence, selon nos exigences. Organisons nous nous-mêmes dans les quartiers, la cité, les entreprises, partout où nous vivons.

2) La disparition de l’économie financiarisée
En lui substituant une autre forme d’organisation, ne s’établissant plus sur l’exploitation des êtres par l’accumulation financière spéculative, mais fondée sur une coopération entre les peuples, que ce soit d’ordre, culturel, philosophique, scientifique.

3) L’abolition de l’activité humaine libérale
Instituée sur l’amoncellement du profit financier destiné à l’agiotage et du salariat, par une minorité d’exacteurs.

4) La réappropriation collective
S’exercera sur les ressources naturelles et les moyens de production.

5) La maîtrise des productions et des flux de distribution et de services
Précepte devant être une des constantes de l’individu, mais dont notre société s’est volontairement départie, lui préférant la coercition qu’elle exerce sur le genre humain, en extirpant un avantage pécuniaire de son labeur.

6) La mise en œuvre des ressources naturelles
Au profit du développement de chaque nation et de leur population, en relation avec leurs besoins réels.

7) L’universalité des inventions et des découvertes
Mise au service de tous et en faveur du bien-être du genre humain.

Lorsque les exploités et les opprimés sont en péril leur salut est en eux. Il est impératif que nous nous opposions, à ce que le mot liberté ne soit pas dilué de nos consciences. Partout, dans nos espaces d’existence, dans nos villes, dans nos villages et dans nos provinces, rencontrons-nous, créons nos comités d’action, de solidarité et de projets, rédigeons les cahiers de la société que nous revendiquons. Partout initions la colère populaire et l’organisation de luttes massives et déterminées, en faveur d’une société fraternelle et solidaire.

"Nous sommes l’esprit rebelle des hommes libres et la démocratie permanente en lutte"


Colère et Espoir est une association de communistes de Picardie



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