A tous les Ahmed Zabana ! [1].

A tous les Georges Ibrahim Abdallah ! [2]

C ’est encore une fois l’enfant d’indigènes qui réagit aujourd’hui.
Le silence de nos médias, l’inertie de nos politiques, l’indifférence des citoyens sont à l’origine d’un gouffre où je m’enfonce de plus en plus chaque jour.

50 ans d’indépendance algérienne...rien...pire encore un mot de l’administration française forte d’honorer les anciens combattants qui somme les instances officielles de ne pas commémorer l’évènement.

Une guerre passée sous silence.
Une indépendance salie.
Une révolution détournée.
Une histoire confisquée.

Au mal du bras ayant infligé la torture, la mort, le viol, le déchirement s’ajoute le méfait de la conscience assassine, celle qui aspire la mémoire collective et detruit toute aspiration au vivre ensemble.

Face à cela, un silence des plus désarmant.
Une complicité à peine cachée, un système directement issu de l’horreur coloniale...corruption, clientélisme..on abrutit un peuple pour mieux le soumettre.
Acculturation, obscurantisme, on inocule la bêtise humaine à grands coups de nationalisme ignare:voilà les armes d’un seul et même système, Françalgérie : enfant légitime du post colonialisme.

Etonnée ? Même pas...ils ont bien guillotiné Zabana !
Qu’attendre de ceux qui coupent la tête aux prisonniers politiques sans repentance au mépris même de toutes les conventions internationales nées du sang des résistants ?

Qu’attendre de ceux qui laissent faire ?

Que penser de ceux qui emprisonnent Georges Ibrahim Abadallah, qui foulent au pied l’indépendance de la justice , qui crachent à la figure des principes révolutionnaires qui ont fait naitre leurs institutions et leur devise ?

Que penser de ceux qui laissent faire ?

28 ans dans les geôles franco sionistes !
28 ans abandonné des gouvernements arabes !
28 ans accablé par la puissance capitalo-sioniste !
28 ans oublié des sois disant camarades !
28 ans de honte qui immacule nos visages !

On ne rit pas quand un camarade est à terre !
On ne dort pas quand un camarade hurle à la mort de solitude !
On ne mange pas quand un camarade n’a plus le goût à rien !
On ne cesse pas le combat quand le camarade respire encore !

A cette France qui n’a rien compris,
A cette Algérie qui ne se relève pas :

Vous me faites honte !

A la face de tous les Zabana tombés pour que vive la liberté, Vous me faite honte !

Les morts vous regardent !

A tous les anciens combattants qui crachent dans leur soupe:vous déshonnorez la cause que vous pensez servir !

A tous les combattants de la liberté :Demandons la vérité que les martyrs appellent !

A tous les résistants, à tous les peuples en lutte, à tous les prisonniers oubliés, pour tous les Georges Ibrahim Abdallah :

Rappelons nous !,

La mémoire doit demeurer l’avocate des justes causes !

"Non à toutes les interventions impérialistes dans le monde arabe sous n’importe quelle forme !
À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et leurs complices réactionnaires arabes !
À bas les dictateurs et leurs régimes capitalistes !
Honneur aux martyrs et aux peuples en lutte !
Ensemble, Camarades, nous vaincrons, et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons. "
Georges Ibrahim Abdallah

A la mémoire de Ahmed Zabana !
A la victoire de Georges Ibrahim Abdallah !

Soraya Chekkat, enfant d’indigènes