Fermeture de la raffinerie de Berre : la CGT répond résolument NON !

mardi 4 octobre 2011
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Depuis plusieurs années la CGT le dit : ce qui se joue aujourd’hui c’est l’avenir du raffinage en France.

Ici à Berre, la fermeture serait une catastrophe, non seulement pour les 350 premiers salarié-e-s concerné-e-s mais aussi pour bien plus d’entre eux et ce pour deux raisons principales :

- Chaque emploi dans la chimie représente 7 emplois induits. Il faut donc multiplier par 7 chaque suppression d’emploi annoncée pour mesurer l’impact réel de celle-ci.
- Les entreprises du site sont toutes interconnectées et donc la fermeture de l’une seule d’entre elles aura un effet domino sur les autres et d’ici 2 à 3 ans, c’est tout le site qui est menacé. Soit 1250 emplois directs et donc plus de 7000 en tout. Un tsunami pour la région...Donc pas question de laisser faire !

Voici ci-après la déclaration de la CGT

Après TOTAL Flandres en 2010, après PETROPLUS Reichstett en 2011, aujourd’hui 27 septembre 2011, le groupe LYONDELLBASELL annonce la fermeture de la raffinerie de BERRE (ex-SHELL). La CGT appelle l’ensemble des salariés de la branche pétrole à la mobilisation !

Cette annonce de fermeture intervient à peine 3 mois après la conclusion de la table ronde du raffinage, au cours de laquelle les patrons se sont opposés à toutes mesures pérennisant l’outil de raffinage. La responsabilité du gouvernement est clairement établie. Celui-ci avec les patrons pétroliers ont fait le choix de l’importation de produits raffinés au détriment de l’investissement et du développement industriel. Entre 2008 et 2010, les importations de produits raffinés sont passées de 35,7 MT à 40,4 MT pour compenser les fermetures de capacités, alors que le marché intérieur des carburants routiers et des carburéacteurs est en hausse de 0,4%.

Pour la CGT, c’est un non sens pour l’emploi, pour le développement économique des territoires, pour l’environnement, pour l’indépendance énergétique du pays et, au final, pour le pouvoir d’achat des consommateurs. Cette nouvelle annonce de fermeture, si elle était menée à son terme, est une catastrophe économique et sociale pour le bassin fosséen. Le site de Berre est un site dit « intégré », comprenant une raffinerie de pétrole, matière première qui arrive par la mer, raffinerie qui alimente un vapocraqueur, lui-même alimentant plusieurs usines et unités de productions chimiques.

Plus largement, la région de l’étang de Berre constitue un tissu industriel dense, où de nombreuses usines et installations industrielles sont interconnectées. A tel point que, baisser un débit à Berre a des conséquences à Fos ou à Martigues, etc... Ce maillage industriel, bien loin d’être un handicap pour la région comme certains voudraient le faire croire, est au contraire un atout formidable en termes de richesses créées, d’infrastructures, de développement régional.

Sans l’industrie, combien d’emplois induits dans les services aux entreprises en moins ? Combien d’autoroutes, de maternités, de commerces, d’universités en moins ?

L’industrie structure le territoire, ses salariés créent des richesses utiles pour toute une région, toute une population.

Pourquoi l’annonce de la fermeture de la raffinerie de Berre est une mauvaise nouvelle pour tous :

- 1– Après la fermeture de la raffinerie de Total Flandres, près de Dunkerque, après l’annonce de la mise en vente, puis au final la fermeture de celle de Petroplus Reichstett en Alsace, il s’agit d’une attaque supplémentaire sur notre outil de raffinage national. Les raffineries françaises ne doivent pas se transformer en grands dépôts d’importation de carburants fabriqués à l’autre bout du monde !

- 2– Fermer cette raffinerie, pour LyondellBasell qui prétend conserver d’autres unités du site, les plus rentables, c’est porter atteinte à l’outil de raffinage national et de la région.

- 3– Ceci fragilise la plateforme très fortement : quelle pérennité à long terme pour le site de Berre dans ces conditions ? Nous parlons bien de l’avenir de la plateforme, et ses 6000 emplois organiques et induits, étroitement liée à la raffinerie. Plus largement, tout ce qui peut arriver au site pétrochimique de Berre a obligatoirement des conséquences sur l’industrie de toute la région, et pas seulement les industries chimiques ; quel impact pour le port, par exemple ?

Allons-nous laisser les patrons de LyondellBasell, en recherche de rentabilité maximum pour gaver les banques qui les ont sauvés de la faillite, mettre à mal, fragiliser notre outil industriel commun ?

La CGT répond résolument NON !

Nous devons nous mobiliser pour dire à tous nos patrons que la finance, ça suffit ! Que les salariés sont les créateurs de richesses et que tout projet industriel, quel qu’il soit, doit se faire, non pas contre eux, mais avec et pour eux ! Opposons-nous à la fermeture de Berre !

Défendons et exigeons le plan d’investissement de l’Institut Français du Pétrole présenté le 22 juin et rejeté par les pétroliers (construction d’un DHC, FCC en distillat, oligomérisation, unités de production d’hydrogène et, à l’horizon 2030, construction d’un Cocker et d’unité de retraitement de résidus sous vides). Ce plan réduirait de moitié les excédents d’essence ainsi que le déficit en distillats du pays.

L’IFP dans son étude environne ce plan d’investissement d’un taux d’utilisation de 67 % soit 65,66 MT calculé sur 12 raffineries (98 MT). Aujourd’hui, les capacités après fermeture sont de 83 MT ce qui amène à un taux d’utilisation de 80 % pour atteindre la projection de l’IFP, ce qui est tout à fait acceptable pour palier aux arrêts d’unités, incidents techniques, emboucanement, etc...

Exigeons un plan pluriannuel d’investissement débattu avec les représentants du personnel dans l’ensemble de nos raffineries.

Exigeons l’annulation du projet de pipe vers Ludwigshafen qui met gravement en danger Carling et Feyzin.

La CGT met en débat l’action de grève dans la branche Pétrole.



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