Torres Del Paine (II)

samedi 16 juillet 2011
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Comme l’an dernier Rouge midi vous emmène Sur les Chemins du Monde.
Rendez vous chaque samedi avec les terres sauvages d’Amérique du sud…

Sous les pas de nos marcheurs, la Patagonie, ce pays où les glaciers se jettent dans les océans, déroule ses merveilles…

Première rando

Lever 4h pour un bus à six et nous voilà au tant attendu et un peu redouté « Torres Del Paine ». Ce parc national, destination phare des touristes en patagonie, fonctionne comme les grand parc d’Amérique du nord : des flot de touristes sont déversé par des dizaines de bus et s’engagent sur des chemins super balisé pour prendre des photos où les panneaux le leur dise... Ici la nature ne se mérite pas, elle se paye ! Et donc l’entrée du parc est payante et un peu chère. Du coup en bon marseillais économes on gruge, et on ne paye pas l’entrée (c’est pas bien hein !!).

Donc départ de la rando à midi (ça non plus ce n’est pas bien mais avec 6 h de bus avant on n’avait pas le choix). On commence par traverser une grande plaine assez monotone mais magnifique. Petit hic un vent en rafale atteignant les 110km/h !! Avec nos gros sacs on ne risque pas de s’envoler mais de se mettre par terre, on joue les équilibristes.

5h plus tard nous découvrons un immense lac émeraude qui donne vraiment envie de se rafraichir : la plage de sable noir a chauffé au soleil, les conditions sont idéales, mais il y a déjà du monde dans l’eau : de gros icebergs bien blancs…N’ayant pas de maillot, par pudeur, nous les laissons tranquilles en espérant trouver plus loin une plage plus privée.

Sur ce circuit très prisé les lieux de campement sont prédéterminés. Les uns payants assez faciles d’accès. Pour les autres gratuits, il faut beaucoup plus marcher. Nous arrivons le soir vers 20h légèrement fatigués de cette longue journée.

Vallée des français

Ce jour est plus tranquille puisque le soir nous redormons au même endroit. Nous partons donc légers pour explorer la vallée des français. Là se succèdent, glacier, torrent, cascade, majestueuse falaise, forêt, et même « canard des montagnes » (très dur à prendre en photo) qui pèche dans les eaux tumultueuses des torrents glaciaires...

On avale ce jour-là sans sourciller nos 1500 mètres de dénivelé et nos 12km puisque ici ils ne savent pas faire des chemins qui montent ! En effet les chemins serpentent à flanc de montagne langoureusement, semblant hésiter à aller au sommet. On les aurait préférés un peu plus « dré dans le pentu » comme diraient les savoyards...Le soir, grelottant depuis quelques heures déjà, le soleil étant encore haut, on se couche à 21h30 et on s’endort à peu près 1 min plus tard !

Oh non encore on marche !!

C’est le matin, et avec joie nous engloutissons notre lait en poudre et nos céréales, et avec encore plus de plaisir nous remettons nos lourds sacs à dos pour reprendre la route. Une longue journée de 10h nous attend jusqu’au prochain camping gratuit (vraiment ils lâchent rien ceux-là). la journée est une succession de petites montées et descentes particulièrement usantes, à travers une forêt très dense bordant toujours ce fameux lago Nordenskjold (à dire à haute voix) qui nous a tant impressionné le premier jour. Pour finir nous remontons la vallée de ces fameuses « Torres » si exceptionnelles, pour aller dormir dans un camping rempli d’israéliens (avec les français ce sont les seuls dans les campings gratuits) et c’est plutôt cocasse.

Cette journée est quand même récompensée par un succulent repas composé de soupe en sachet et de pates en sauce lyophilisées... heureusement en dessert on a droit à un triangle (pas plus) de « Toblerone »…et il s’avère que le chocolat est très bon pour le moral.

Le clou du spectacle ?

À ce que l’on nous a dit, pour un spectacle inénarrable, exceptionnel, inoubliable, unique au monde..... Il faut aller voir le lever de soleil sur les tours. Donc au matin lever vers 3h, pour arriver au point de vue à 4h et voir un lever de soleil à 4h30.


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On se pose et on attend rythmé par le crépitement des flashes d’appareil photo de la vingtaine d’irréductibles randonneurs qui nous accompagnent. Par -10°c doucement on commence à avoir les fesses, les oreilles, le nez, les doigts, enfin à peu près tout, qui gèle alors à 6h on redescend à la tente se mettre au chaud et se recoucher Na !!

Puis à 10h rebelote nous plions la tente et repartons pour une rude journée… environ 1h30 de marche !! Là nous sortons des sentiers battus.
Le chemin beaucoup moins marqué, est emprunté seulement par les alpinistes qui veulent gravir les sommets les plus vertigineux.

Effectivement arrivés au camping « japonais » nous somme seuls. Dans une cabane nous trouvons 100kg de matériel et nourriture sûrement laissés par des grimpeurs. On laisse là nos sacs et partons explorer notre chemin du lendemain. En effet pour éviter les foules on a essayé de trouver sur la carte un passage un peu plus difficile, mais qui nous éviterait les autoroutes pédestres et nous permettrait de découvrir les hauts cols de ces vallées. Après avoir consulté pas mal de personnes (gardes guides...) sur notre projet nous étions assez confiants mais arrivés sous le col que nous devions franchir on s’aperçoit qu’il nous faudrait traverser une partie d’un glacier, et que pour ce faire les crampons, piolets, et corde seraient indispensables !!

Nous voilà condamnés à rebrousser chemin.... nous restons donc à promener dans la vallée du silence de loin la plus jolie la plus impressionnante. L’appareil photo étant resté en bas on gardera pour nous ces magnifiques montagnes : vous n’avez cas y venir...

Soudain au milieu d’un chaos morainique sous un énorme bloc on découvre une tente d’un grimpeur américain. Seul, pour une quinzaine de jour, il prépare tranquillement son ascension en solo, des 1000m de falaise gelée, d’un sommet tout proche. On reste estomaqués de la folie qui entoure les grandes passions. Posé sur un caillou, lui-même sur un glacier, le grimpeur écoute de la musique grâce à un petit panneau solaire. Il attend patiemment, peut-être une semaine, que les conditions météo lui permettent l’ascension ! Qu’est qui est le plus grand ? Ces majestueuses montagnes ?... ou la volonté de ce petit homme de les gravir ?

Il existe des hommes qui se transcendent....

La soirée se passe dans la cabane où chaque grimpeur qui a fait une ascension, a laissé là, son nom, une date, et le nom du sommet atteint. Patiemment sculptées dans des morceaux de bois accrochés aux murs ce sont des dizaines d’histoires qui sont racontées là. Ça donne à cette petite cabane de bois, et de bâche plastique, sale, sombre et branlante, des airs de grande église...



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