Présidentielles 2012 : pour que le peuple soit souverain...

mercredi 29 juin 2011
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POUR QUE LE PEUPLE SOIT SOUVERAIN, IL FAUT EN FINIR AVEC LA PRIMAUTE DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE

Depuis 1958, l’élection présidentielle est devenue au fur et à mesure le pilier de la vie politique française. Avec le quinquennat et l’inversion du calendrier mis en place par la « gauche plurielle », une étape décisive a été franchie en subordonnant la majorité parlementaire au résultat des présidentielles.

Les mécanismes institutionnels sont tels que seul(e) un(e) candidat(e), adoubé(e) par ses pairs, peut prétendre au poste suprême. Le « scrutin uninominal à deux tours » impose aux qualifiés du premier tour (les deux premiers seulement pour l’élection présidentielle) de passer des compromis pour capter les voix qui manquent. L’hypothétique présence d’un représentant du monde du travail l’obligerait ainsi à en rabattre sur ses exigences s’il veut être élu. Pour avoir voulu « jouer le jeu », le PCF, qui affirmait représenter la classe des travailleurs, y a laissé son âme.

Ainsi, toute possibilité de remise en cause de la domination du Capital est tuée dans l’œuf dans le cadre institutionnel. Dès lors s’impose au peuple un système électoral qui attribue au gagnant, ayant obtenu de 20 à 30% des votants au premier tour, le droit de se présenter comme légitime pour imposer aux 70 à 80% restants une politique qu’ils rejettent.

Longtemps, la philosophie de la présidentielle a été : « au 1er tour, on choisit, au 2e, on élimine ! ». Nulle adhésion idéologique aux thèses du vainqueur dans cette conception. Cela n’est même plus le cas depuis 2002, avec l’instrumentalisation du reflexe anti-FN, utilisé comme épouvantail pour pousser au bipartisme en fermant toute possibilité de débat, même au 1er tour !

Nicolas Sarkozy a poussé encore plus loin cette logique en prétendant ouvertement que son élection le légitimait pour tous ses projets, même ceux qu’il n’avait pas évoqué dans son programme électoral. Des retraites à la remise en cause du droit de grève, de la disparition programmée des départements à la violation de l’expression populaire lors du référendum de 2005, etc…, toutes les régressions mises en œuvre depuis 2007 l’ont été au nom de la primauté du pouvoir du Président de la République sur toute autre expression de la souveraineté populaire. C’est l’apogée du système, instaurant le règne d’un monarque, paré d’une désignation prétendue démocratique.

Les mobilisations extraordinaires du 1er semestre 2009 et de l’automne 2010 se sont heurtées à cette fausse légitimité institutionnelle. Elles ont mis en lumière que les salariés/usagers ne sont pas représentés dans les institutions, pas plus qu’ils n’ont droit au chapitre dans les cercles de pouvoir des entreprises. Seuls leur restent comme lieux d’expression la rue et la grève.

Il est temps d’en finir avec cette soumission à des institutions mises en place pour que la souveraineté populaire reste, à l’infini, enfermée dans l’impossibilité de mettre en cause la domination du Capital sur toutes les sphères de la société. Il est temps d’en finir avec la collaboration écœurante d’un pouvoir, sensé représenter le peuple, avec les patrons du CAC 40, qui pillent les richesses du pays, créées par les seuls salariés.

En 2005, le Peuple Français a parlé en rejetant massivement la constitution européenne. Cela doit être le point de départ d’une réappropriation populaire de la maîtrise du destin de notre pays.
Les luttes des peuples grecs, espagnols, entre autres, en riposte aux prétentions du Capital de les soumettre, sont du même ordre. Elles préfigurent les principes de véritables coopérations mutuellement avantageuses, basées sur la souveraineté de chaque peuple du continent.

Cela commence par l’exigence de la sortie de l’Union Européenne et de l’euro pour la reconquête par chaque peuple des moyens de retrouver sa liberté politique de choisir sa voie et son indépendance.
Dans ces luttes qui se développent en Europe, nous avons nos responsabilités à assumer dans notre propre pays, pour imposer des solutions aux besoins sociaux de notre peuple et pour jeter les bases d’une véritable solidarité internationale entre les peuples travaillant à se débarrasser du capitalisme.

Pour cela, il est indispensable de mettre en lumière la nocivité de notre système politique antidémocratique et de sa pierre angulaire, l’élection présidentielle. En commençant par convaincre autour de nous que les échéances électorales de 2012 ne peuvent en aucun cas apporter une solution aux questions quotidiennes, notamment sur les salaires. Les luttes, assumant en conscience leurs ambitions politiques et s’organisant en ce sens, peuvent être porteuses d’une perspective. La représentation politique du Travail dans les institutions et les conseils d’administration doit être, maintenant, plus que jamais, à l’ordre du jour ! Non pour témoigner mais pour être décisifs.

C’est à cela que Rouges Vifs IDF veut consacrer toute son énergie, en initiant avec cette première expression, un ensemble de contributions pour aider à la construction d’un front populaire, porteur de changements politiques et institutionnels conformes aux intérêts du plus grand nombre.

Le 28 juin 2011

Pour nous contacter : contact@rougesvifs.org

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jeudi 30 juin 2011 à 13h43 - par  Emmanuel Touchard

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