Agissons vite...

dimanche 28 mai 2006
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Depuis quelques temps se multiplient des appels pour des candidatures unitaires « antilibérales »... Ceux-ci veulent répondre à une attente, celle de tout un peuple de gauche, qui a voté NON le 29 mai et qui veut construire une union, pour véritablement changer de politique...

Depuis plus de 20 ans nous vivons un recul social sans précédent et depuis 2002 la Droite "frappe" encore plus dur. Alors qu’il y aurait chaque jour ou presque un motif de "descendre dans la rue" que des résistances ont marqué le terrain social (RTM, SNCM, Port, Recherche...), que la lutte victorieuse contre le CPE a redonné l’espace d’un trop court moment le moral aux forces de progrès, la Gauche et les antilibéraux peinent à construire un Projet politique clair et mobilisateur.

Dans ce contexte la désespérance grandissante fait le lit du fascisme et le racisme devient la « vraie fausse » bonne réponse à tous nos maux. La droite et le patronat en profitent pour tenter de vider l’élection présidentielle de toute possibilité de changement alors que les Français attendent au contraire du neuf.

Chacun mesure combien la situation peut être "porteuse" si on dégage un vrai projet, une vraie candidature anti-libérale. Chacun mesure tout autant combien elle peut être dangereuse si une "Gauche caviar" sans projet et sans programme venait à décevoir ou à se perdre dans les renoncements.

Afin, certainement, de mieux dessiner les contours de l’union, parmi ces appels deux d’entre eux disent leur refus d’une participation à un gouvernement social libéral. Dans le même temps en appelant, dés aujourd’hui, à battre la droite au 2e tour, ils semblent se résigner à reléguer au second plan l’espérance d’en finir avec le capitalisme.

Pour notre part, comme nous l’avons dit dès le mois d’avril 2005 dans une lettre ouverte adressée MG Buffet et parue dans Rouge Midi, nous considérons :

"... le NON qui s’est affirmé le 29 Mai est un NON de rejet, de refus de cette société capitaliste (même s’il n’est pas toujours exprimé comme cela)

...cette volonté de rupture là offre une réelle perspective politique

...Pourquoi ne pas dire que l’on ne peut pas faire une politique « de gauche » en France si on ne sort pas de Maastricht ? Pourquoi ne pas dire que l’on ne peut pas avoir une politique économique progressiste tant que nous ne sommes pas maîtres de notre monnaie ce qui n’est pas possible avec une Banque Centrale indépendante de tout pouvoir politique ? Comment faire une politique de « gauche » dans cette alliance de 25 pays capitalistes qui par nature ne s’unissent pas pour faire le bonheur des peuples ?

...Dans la bataille pour le NON a émergé un peuple de gauche, majoritairement inorganisé, qui peut s’approprier ce débat ce qui est porteur d’espérance

...Il y a matière à bâtir une vraie union, de gauche parce qu’anticapitaliste. Il y a matière à bâtir un front populaire de notre temps, porteur de perspective de changement réel de la société..."

Cela est encore plus vrai aujourd’hui.

Jusqu’à ce jour la chance historique des collectifs du 29 mai n’a pas été saisie par tous pour faire de la politique au quotidien lancer une dynamique et permettre la constitution en grand de ce front que nous appelions de nos voeux.

Ces appels pourraient le permettre s’ils sont une nouvelle étape de construction d’une Union Populaire anticapitaliste.

Pour être crédible et donc gagner celle-ci doit remplir plusieurs conditions :

- N’écarter aucune des forces de progrès qui ont contribué à la victoire du 29 mai.

- Dire clairement ce qui n’a pas marché avec la gauche au pouvoir et qui doit être remis en cause.

- Affirmer, à l’instar de ce qui se passe en Bolivie, une claire volonté de réappropriation par la nation des richesses nationales et leur juste répartition, porter la reconquête des services publics.

- Et surtout agir dès aujourd’hui pour changer le quotidien des gens et, à partir de leurs luttes, donner des perspectives et des éléments concrets de réponse politique dans des domaines aussi vitaux et attaqués que l’emploi, les salaires, le logement, la protection sociale, l’éducation, la santé...

Dans un pays où l’exclusion et la mal vie grandissent ce qui est posé c’est que la classe ouvrière se réapproprie la politique au quotidien faute de quoi une intention louable sera perçue comme électoraliste.

Sans attendre les échéances futures ce front doit agir vite, il y a urgence !



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