La priorité par Georges Séguy

vendredi 26 mai 2006
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Article paru dans l’édition du 17 mai 2006 de l’Humanité

Pour les électeurs ayant voté majoritairement à gauche lors des dernières élections régionales et cantonales.

Pour les citoyens qui ont eu la lucidité de répondre « non » au projet libéral de construction européenne et pour ceux qui regrettent d’avoir dit « oui ».

Pour les étudiants, les lycéens, les travailleurs anti-CPE dont l’unité et la combativité ont contraint le gouvernement de droite à battre en retraite.

Pour toutes les victimes du chômage, de la précarité, des licenciements, de la pauvreté, pour toutes celles et tous ceux qui en ont marre d’une politique de régression sociale, destructrice des droits acquis par un siècle de luttes.

Pour tous les écoeurés par les scandales en tout genre qui éclaboussent les plus hauts personnages de l’État.
Bref, pour toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec tant de souffrances et d’iniquité.

La priorité des priorités à l’approche des élections législatives et de la présidentielle n’est pas dans le choix de l’élite politique dont le look serait le plus séduisant, mais dans la définition claire, nette et précise des objectifs sociaux, économiques et politiques qu’une majorité de gauche accédant au pouvoir s’engagerait à mettre en oeuvre.

Peu importent les sondages axés sur l’élection présidentielle qui tendent à circonscrire ce scrutin dans le cadre étroit d’une sélection de super-vedettes prétendues plus au moins aptes à occuper le trône élyséen.

Ce qui compte c’est le rassemblement, l’union de la gauche, fondée sur un pacte énumérant les réformes et les grandes orientations capables d’être approuvées et soutenues par le mouvement social, les syndicats, les associations et l’ensemble des forces progressistes.

Dans des contextes différents, c’est la méthode qui a fait triompher le Front populaire il y a 70 ans et le programme du CNR en 1943.

Si en mai 1968 une alternative politique n’a pas prolongé le puissant mouvement social de ce printemps mémorable, c’est parce que la gauche était divisée et qu’en son sein la crainte d’avoir à répondre aux exigences sociales des travailleurs en grève générale a prédominé.

Ces expériences du passé éclairent le présent, au moment où la mondialisation libérale démontre que le capitalisme est incapable de faire face aux grands problèmes de société de notre époque.

Voilà pourquoi il ne suffira pas d’un souhait de socialisation du libéralisme ou plus exactement d’humanisation du capitalisme pour rassembler toutes les forces nécessaires à un réel changement durable.

Il est évident qu’une victoire de la gauche ne peut se concevoir sans une prise de position claire et nette sur ce point.

Le plus tôt sera le mieux.

par Georges Séguy, ancien secrétaire général de la CGT.

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mardi 30 mai 2006 à 22h59 - par  Jean Claude Labranche syndicaliste CGT

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