CAMILLE DE CASABIANCA réalisatrice du film, a ce talent d’artiste de donner en quelques images un éclairage sur une situation à priori complexe : la création d’un Nouveau Parti Anticapitaliste.

Dès les premières minutes du film tout est dit.
Un groupe de 3 dirigeants, Olivier Besancenot, Pierre François Grond et Guillaume Liégard jette par la fenêtre (et par pertes et profits ?) 40 ans d’archives de la LCR.
François Sabado, un autre dirigeant de la LCR, tente lui, « en cachette » de sauver quelques pépites de cette histoire révolutionnaire de la 2°partie du XX° siècle.

Certes on ne peut résumer la transformation de la LCR en NPA en un simple conflit (oedipien ?) de générations, mais CAMILLE DE CASABIANCA dévoile bien en filmant les débats, qu’Alain Krivine et François Sabado tentent de mettre en garde leurs jeunes pousses contre certaines erreurs, en vain !

« C’est parti », montre l’université d’été où l’ambition affichée « de faire de la politique autrement », génère un foisonnement de pratiques et un bouillonnement intellectuel. Le film dénonce également le pire avec un affrontement stérile entre Henri Weber (PS) et François Sabado sous le regard effaré de 2 dirigeants du PCF.

Au moment où il sort sur les écrans, « C’est parti », devrait s’appeler « C’est mal parti », alors qu’au moment où il a été tourné « C’était plutôt bien parti ». Pour avoir été un participant « non LCR » actif au processus constituant, ce film rappelle un an après seulement, douloureusement, la dégringolade.

Quelle déception de voir le NPA réduit à l’épisode « de la candidate voilée » pour faire parler de lui, après avoir suscité un formidable espoir et pas mal d’enthousiasme !

La raison de l’échec est selon moi, l’injonction paradoxale entre les dires « réunir le meilleur des traditions libertaires, communistes et trotskystes » et les pratiques « du parti qui se renforce en s’épurant ». Une occasion gâchée !