Du bon usage de la laïcité

samedi 20 février 2010
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Les pudibonds de la République ont trouvé un nouveau bouc émissaire. Ilhem Moussaid (1) porte un fichu sur la tête, provoquant l’ire de tous nos démocrates y voyant le signe du prosélytisme musulman. Aucune protestation de ce type n’accompagne la visite de Barack Obama auprès du Dalaï Lama, alors même que les femmes n’ont pas accès aux monastères et que la politique sociale des bouddhistes relève plus du servage que du socialisme (2). Par ailleurs, en ces temps de vaches maigres, la figure de l’Abbé Pierre, qui siégeait au parlement en soutane, est flattée jusqu’au dégoût. La cabale contre Olivier Besencenot est en fait l’expression de la stigmatisation d’une population, la religion musulmane n’étant qu’un prétexte grossier pour maintenir les enfants de nos anciennes colonies dans la misère et l’isolement.
Et que dire du débat sur la “Burqua”, tenue officielle des radicaux islamistes d’Afghanistan, remise au goût du jour par le commandant Massoud ? Quelques centaines de femmes en France portent le “Niquab”, voile intégral ne dévoilant que les yeux de la pénitente. Quant à la Burqua, elle est totalement absente de notre territoire, son évocation n’ayant pour seul but que d’assimiler les femmes musulmanes au terrorisme.
Alors que les collectivités locales versent des sommes considérables pour le fonctionnement d’écoles confessionnelles — pour la plupart catholiques — ce débat, bien plus que l’andouillette, sens la merde !
Chrétiens, bouddhistes, hindouistes, musulmans, juifs… Les religions ont toutes eu la tentation de dominer la politique. Il est de notre responsabilité de les en empêcher. Il n’est pas de notre domaine d’en stigmatiser leurs adeptes.
Les plaindre ? Peut-être…

1-Militante féministe sur les listes du NPA dans le Vaucluse, pour les Régionales 2010.
2-Avant le rattachement du Tibet à la Chine en 1950, les Tibétains étaient contraints de travailler pour le bien être des moines. Dans d’autres régions du monde, le bouddhisme montre et démontre son extrême violence : à Sri Lanka, il a été le fer de lance de l’éradication de la rébellion tamoule, alors qu’en Birmanie les moines s’opposent aux aspirations des minorités de confession musulmane.



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