Le FMI toujours contre les peuples

vendredi 26 février 2010
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Selon certains analystes, l’arrivée du socialiste Dominique Strauss-Kahn à sa direction devait entraîner de profonds changements dans la politique du FMI (Fonds monétaire international). On attend encore ! Qu’on en juge par les mesures prises ! Elles obéissent toujours aux dogmes du système capitaliste.

Quelques jours après le coup d’Etat du 28 juin 2009 au Honduras, le FMI a attribué un prêt au gouvernement issu du putsch. Une façon claire de cautionner le coup d’Etat ! En pleine crise financière, qui a eu de graves conséquences sur des économies nationales, le FMI s’est glorifié de l’aide apportée à des pays de l’Est comme la Lettonie. Les critères d’attribution de cette aide étaient draconiens : baisse des dépenses publiques, augmentation des impôts, diminution drastique des salaires, réforme des retraites...La Roumanie a même été menacée d’un arrêt des crédits si les salaires des fonctionnaires étaient augmentés.

Plus récemment, le 27 janvier, le FMI s’est félicité de sa réactivité face au désastre humanitaire en Haïti en décidant une aide d’urgence de 102 millions de dollars. A juste raison, le CADTM (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde) a jugé cette autosatisfaction scandaleuse car « ce que le FMI ose qualifier d’aide, en raison d’un délai de grâce de 5 ans et demi et de l’absence d’intérêts, constitue rien de moins qu’un prêt dont le capital devra être remboursé. Loin d’aider Haïti à se reconstruire, ce prêt va au contraire paupériser davantage le peuple haïtien an augmentant son endettement. Comme si le peuple haïtien n’avait pas assez souffert, le FMI impose, en contrepartie de ce prêt, inclus dans un programme d’ajustement structurel, l’application d’une série de mesures antisociales telles que l’augmentation du prix de l’électricité ou encore le gel des salaires ». Le CADTM rappelle que le FMI comme la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds portent une lourde responsabilité dans la situation catastrophique d’Haïti avant même le tremblement de terre. Pour qu’Haïti puisse se redresser et se reconstruire, la seule solution est d’annuler totalement et sans conditions la dette haïtienne, comme l’a décidé récemment le gouvernement vénézuélien.

Le FMI ne se contente pas de poursuivre la mise en œuvre de plans d’ajustement structurel dans les pays pauvres. Il intervient directement dans les débats économiques et sociaux des pays occidentaux. C’est ainsi que Dominique Strauss-Kahn a souligné, à propos de la réforme des retraites : « L’important ce n’est pas l’âge légal de départ à la retraite mais l’âge effectif d’ouverture des droits ». Après Martine Aubry, qui est revenue sur sa position, il remet ainsi en cause la retraite à 60 ans en France.

Les politiques d’austérité imposées par le FMI avec le concours de l’Union européenne ne manqueront pas d’entraîner des réactions des peuples qui refuseront de payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables.

Jean Paul Le Marec



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