Les vautours

dimanche 5 février 2006
par  Charles Hoareau
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Mme D est décédée en septembre 2004 de ce qu’on appelle parfois pudiquement une longue et douloureuse maladie qui l’a bien faite souffrir pendant 7 ans.
Elle avait 55 ans - ce qui convenons-en n’est pas des plus vieux pour mourir - laissant à son fils unique 4 meubles branlants et un dossier de surendettement conséquent. Le fils, comme le prévoit la loi, refusa la succession. Ses souvenirs les plus chers étant dans sa tête et guère monnayables.

Parmi les créanciers de Mme D, l’un d’eux, MEDIATIS, s’apercevant que la fantastique somme de 20€ mensuels prévus dans le plan de surendettement ne lui était plus versée (et pour cause !) s’inquiéta. Ayant sans doute impérativement besoin de ce revenu colossal pour ses bonnes oeuvres, il mandata un huissier marseillais, Maître RAMPIN, afin que ce dernier s’enquisse de la cause du gouffre financier en perspective et ne laissât rien perdre.

Et Maître RAMPIN s’enquit...

Avec zèle.

Il découvrit que Mme D avait une mère encore en vie, que cette dernière à 80 ans ne savait que faire de ses 590€ mensuels et que de ce fait elle était tout à fait capable de solder l’horrible dette. Notre bon maître la somma donc de payer en une seule fois la petite somme d’environ 5000€ (eh oui ma bonne dame par les temps qui courent les maîtres ont beaucoup de frais qui alourdissent les dettes et je ne vous parle même pas des intérêts de retard fixés chaque année avec grand soin par les autorités compétentes).

La mère de Mme D eut la joie de découvrir la missive de Me RAMPIN à la veille de Noël. Elle essaya naïvement de dire au gentil monsieur qui était venu la lui remettre en mains propres afin qu’un si beau courrier ne se perde surtout pas, qu’elle n’était pas héritière, qu’elle n’avait pas à reprendre le plan de surendettement, que sa fille était morte... elle n’eut pas le coeur d’en dire plus...

Remise de ses émotions elle contacta entre Noël et jour de l’an un avocat qui dès le 2 janvier envoya un Fax à Me RAMPIN en disant qu’il devait y avoir erreur, qu’outre l’âge et la faiblesse des revenus de la grand mère D celle-ci renonçait aussi à la succession, qu’il y avait un plan de surendettement, qu’il fallait lui laisser le temps de produire les justificatifs...etc

Mais force reste à la loi...

Me RAMPIN en sait quelque chose lui qui fut providentiellement amnistié naguère.

Dès le 4 janvier (soit le surlendemain du fax) il faisait bloquer le compte de cette profiteuse de grand mère et les 3000€ d’ économies qu’il contenait.

Que notre grand mère fasse la preuve de ce qu’elle avance !
Qu’elle retrouve le jugement de 2003 ! Qu’elle fasse toutes démarches qui s’imposent !
A 80 ans on peut courir que diable !!!
Pour l’instant, soit plus d’un mois après, le compte est toujours bloqué, car si la loi n’attend pas la justice a parfois de ces lenteurs...

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Je croyais jusqu’à ce jour que les vautours étaient des animaux à plumes vivant dans des pays lointains.

Me RAMPIN n’ayant pas de plumes je pensais qu’il était humain et huissier......de justice...



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jeudi 9 février 2006 à 09h07 - par  Patrick Hertout, militant PCF et CGT

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