Monsieur « K » n’en est pas à sa première...

jeudi 5 février 2009
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Mis en cause par Pierre Péan dans son livre Le Monde selon K, Bernard Kouchner se défend sur tous les fronts. A l’Assemblée nationale, à la télévision, dans la presse, le ministre des affaires étrangères réfute tout mélange des genres entre activités publiques et privées en Afrique : « Je suis l’objet de la publication d’un livre calomnieux, d’une entreprise de déstabilisation qui est évidemment politique mais aussi éditoriale. L’auteur du livre est »coutumier du fait« , assure-t-il dans un entretien au Figaro. Sur le plateau de France 2, le ministre déclare qu’il portera »probablement" plainte contre l’auteur du Monde selon K.

Le livre de Pierre Péan accuse M. Kouchner d’avoir mené de lucratives activités de consultant dans le secteur de la santé en Afrique, entre 2002 et 2007. Selon le journaliste, deux sociétés privées, Africa Steps et Imeda, gérées par deux proches de M. Kouchner, ont vendu pour près de 4,6 millions d’euros de contrats de conseil sur la réforme des systèmes de santé au Gabon du président Omar Bongo Odimba et au Congo de Denis Sassou Nguesso.

Dans Le Figaro, Bernard Kouchner dément « formellement » , évoquant des « mensonges qui vont disparaître »… Il est vrai que, déjà l’affaire du rapport Total/Kouchner a aussi disparu (en même temps que les scrupules droit-de-l’hommistes"de M. Kouchner) dans le gouffre de l’absence de mémoire médiatique [1]. Souvenez-vous, en août 2002, la compagnie pétrolière Total (anciennement Total-Fina-Elf) est l’objet d’une plainte, pour usage du travail forcé en Birmanie, déposée en France par des associations de défenseurs des Droits de l’homme. La société, qui nie toute implication dans cette forme d’esclavage, demande à l’ancien ministre français de la Santé et précédemment administrateur de l’ONU au Kosovo, Bernard Kouchner, de rédiger un rapport sur la question.

Mis en cause sur ce sujet dans un article du journal Libération, Bernard Kouchner répond partiellement aux accusations dans une tribune et reprend les conclusions de son rapport. Selon lui, Total n’a jamais utilisé sciemment de travailleurs forcés et s’il est arrivé que la junte au pouvoir en Birmanie en use sur des sites exploités par Total, la compagnie pétrolière française a dédommagé ces travailleurs. Il ne faut donc pas se tromper de cibles. C’est à la junte militaire qu’il faut s’attaquer, sans pour autant engager de boycott…

A noter qu’en 1996, la Prix Nobel de la paix birmane, Aung San Suu Kyi, déclarait : « Total est devenue le plus fort soutien du système militaire birman ». Une réalité totalement oubliée par le petit monde médiatique et l’intéressé devenu ministre quand, en septembre 2007, la junte en question a noyé dans le sang les émeutes initiées en Birmanie par les moines bouddhistes...


[1Le rapport Total Kouchner : voir http://birmanie.total.com/fr/controverse/p_4_4.htm



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