A l’instar de « la vie est un long fleuve tranquille » qui dénonçait les inégalités sociales et la controverse entre « l’inné et l’acquis » ; Agathe Cléry s’attaque au racisme ordinaire dans l’entreprise et dans une Europe du business aseptisée. En filigrane, Etienne Chatilliez critique « la stratégie de Lisbonne » au travers d’un ballet « 100% matière grise » des yuppies sur le quai d’une gare Eurostar ; ou la casse de l’Hôpital chantée par « les damnés de la santé » ! Voila pour la pointe d’amertume de ce cocktail aigre doux, de comédie, de chant et de danse.

Agathe Cléry, raciste, directrice du marketing dans une firme de cosmétiques qui rend « les blanches, plus blanches que blanches » ; frappée par la maladie d’Addison, devient…noire ! Elle perd son boulot (n’a plus le profil de l’emploi), son mec (pas raciste, mais …) une « bonne copine » (qui récupère le mec en question) et son propriétaire menace de l’expulser. Déprimée, elle ne peut même pas « bénéficier d’un charter de reconduite à la frontière », elle fait une tentative de suicide. Mais elle est sauvée par une femme médecin…noire. La suite est pleine de rebondissements, dont une embauche dans une entreprise qui refuse les blancs ( -Et ça marche ? interroge la meilleure amie, pas raciste non plus) ; qui nous tiennent en haleine pendant près de 2 heures.

Valérie Lemercier y déploie tous ses talents de comédienne drôle et pathétique, énervante et attendrissante ; et réalise des prestations de chanteuse et surtout de danseuse de bonne facture.
Faut dire que noire, « elle a le rythme dans la peau ! » L’humour de deuxième degré toujours ! A propos, les noirs trouvent-ils le film drôle ?